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À quoi sert le livre?
Publié dans L'Expression le 29 - 06 - 2011

Sous ce thème très général et très ouvert, j'ai essayé de recueillir, parmi nos professionnels du livre (praticiens de l'écriture littéraire de tout genre, éditeurs, libraires, critiques,...), le sentiment qu'ils pourraient librement exprimer au sujet de ce vaste domaine qui consacre en principe tant de considérations au Livre et au Livre Algérien.
Qu'est-ce qu'un livre? J'aurais pu leur poser cette question d'ordre général. Et j'aurais eu certainement de belles réflexions originales littéraires ou philosophiques ou métaphysiques ou artistiques ou scientifiques,... ou tout cela à la fois. Sachant qu'il est absurde d'édicter une règle rigoureuse pour expliciter l'objet du Livre, sa fonction et ses vertus, c'est-à-dire pour clarifier l'acte d'écrire, l'acte d'éditer, l'acte de publier, l'acte de lire, l'acte de relire, j'ai préféré plutôt leur demander «À quoi sert le livre?» Il paraît toujours important de montrer, à tout le moins, que la littérature dit l'humain de tous les temps et qu'elle se propose de se poser en introduction prospective de sa continuité. Ici, l'acte est donc un engagement juré et ce serait chose essentielle de voir aujourd'hui comment mieux rapporter cet engagement au livre algérien. Je parle d'une réflexion sur le livre... Autrement dit, il faut faire le choix dans la problématique qui caractérise le livre (et l'écriture, et l'édition, et la critique, et la traduction, et la bibliothèque, et la librairie, et la lecture,...) chez nous et s'exprimer en conséquence. Il s'agit plutôt d'une libre opinion expérimentée et professionnelle, non d'un cours, d'un discours ou d'un article académique. L'ensemble de la réflexion devrait être une sorte d'éveil à l'importance de la lecture dans notre société... A quoi sert le livre? En effet, si ailleurs, dans le monde d'aujourd'hui pourtant ouvert aux techniques et au progrès, on confirme avec un regret insistant la stagnation de la lecture publique et le peu d'intérêt dans les écoles à apprendre à lire aux enfants, dans notre propre pays, la crise de la lecture est inquiétante. Néanmoins, il est toujours temps pour faire de la lecture «un exercice d'intelligence» qui permette de chercher un sens à la vie. On pourrait en appeler à quelques grands aspects pédagogiques: oui, l'écrivain est un pédagogue pour dire l'espoir et essayer de le construire, pour dire le bonheur et essayer de le construire,... Il faut éveiller, réveiller les jeunes consciences, leur apprendre que le bonheur existe par le savoir,... par le livre des grands hommes, les nôtres et ceux que l'histoire de l'humanité a retenus dans ses plis. Encore que nous ayons nous-mêmes besoin de respirer afin d'aider nos jeunes à respirer.
Au hasard de quelques rencontres récentes, des gens de lettres ont accepté de contribuer à cette réflexion qui me semble bien partagée par tous. Elle se fera connaître - et c'est une stressante gageure - dans les limites d'un court essai qui, de toute façon, ne prétend pas être une analyse historique détaillée autour de l'ambition de donner au livre sa vraie utilité. Ainsi chacun d'eux, s'inspirant de sa propre expérience, exprime, en la résumant obligeamment au minimum, la logique de sa pensée à propos du livre et sa psychologie. En fait, n'est-ce pas là un problème qui tourmente notre gent littéraire au sujet d'écrire et de publier un livre, de savoir de quelle fonction celui-ci devrait-il être chargé et comment en inscrire au mieux l'esprit dans celui du lecteur supposé facile ou difficile et qui se bute quand on s'avise de lui conseiller un livre ou simplement de lire.
Mais, en vérité, ce n'est pas forcément la crainte de ce que le livre soit inintéressant au point de le fuir, c'est plutôt parce que l'on n'aime pas la lecture, parce que l'on n'a pas résolument appris à lire, parce que l'on n'a pas goûté au plaisir de la lecture des grands livres qui, eux-seuls, font la culture intellectuelle d'un peuple et le libèrent de tous les maux. Telle est la réalité.
Quelle est maintenant l'opinion de nos intervenants? Sachons qu'ils ont tous exprimé leur enthousiasme de se livrer à cet exercice passionnant mais naturellement difficile, et il l'est d'autant que chacun d'eux s'est senti en proie à une frustration compréhensible de devoir respecter les limites de l'espace proposé et ainsi de ne pas trop donner libre cours à sa pleine réflexion. Je les en félicite et je les remercie chaleureusement pour leur disponibilité toute de bonnes grâces dans nos échanges préparatoires qui ont précédé cette publication. Je fais mes excuses à ceux que j'aurais encore voulu ajouter à ce beau groupe d'intellectuels. Il faudrait un gros volume pour les inclure tous, plutôt plusieurs volumes, devrais-je dire! Un jour, peut-être. Pourquoi pas?
Voici donc ceux d'aujourd'hui. Voici, en style concis, leurs réflexions associées: des souffles de pensées bienfaisantes qui revivifient l'esprit et que nous respirons avant tout comme une gamme de fragrances offertes par les «mille fleurs» des plaines et des montagnes de chez nous. Je crois bon d'y joindre aussi des extraits de deux textes magnifiques que m'a rappelés Achour Cheurfi: «Ecrire, lire, comprendre» de Mohammed Dib (1920-2003) et «Hymne au livre» de l'écrivain irakien Al Djâhidh ou Al-Jâhiz (776-868) dont l'oeuvre vise à éduquer et instruire le lecteur en l'élevant au niveau du texte et à lui inspirer le désir d'aller plus loin...
Oui, par ainsi, je pense que l'espoir, du plus haut plaisir indispensable à l'enfant comme à l'adulte et que procure la lecture d'un livre, est possible, toujours possible. J'emprunte au célèbre philosophe et essayiste français Alain (1868-1951) la citation suivante, chère aux pédagogues: «Lire, c'est le vrai culte, et le mot culture nous en avertit.» J'ai, du Français Henry Bordeaux (1870-1963), une boutade que certains diraient qu'elle est universellement fondée: «Personne ne lit plus, aujourd'hui, sauf ceux qui écrivent.» Mais j'ai, à côté de cela, une sage observation pédagogique sur l'éducation et le savoir, que chacun appréciera comme il convient, elle est du juste persan El Ghazâli (1058-1111): «L'éducation ressemble au travail du laboureur qui déracine les épines, sarcle le blé afin qu'il pousse mieux et donne une abondante moisson. [...] Mon fils! Connaissance sans pratique est folie! Pratique sans connaissance, inutilité.»
Mais d'abord honneur aux extraits de textes d'Al Djâhidh l'Ancien et de Mohammed Dib le Moderne, et ce sera dans Le Temps de lire de mercredi prochain.
LISTE DES AUTEURS AYANT CONTRIBUE À LA REFLEXION
* AMHIS-OUKSEL Djoher (inspectrice de l'Education nationale, écrivain)
* BAKHAÏ Fatéma (écrivain, ancien magistrat)
* BELKHODJA Amar (journaliste, auteur)
* BENNAMANE Hassane (éditeur, Dar el Oumma)
* BENSEMMANE M'hamed (Professeur de lettres en anglais à l'Université d'Alger 2)
* CHEURFI Achour (encyclopédiste, journaliste, écrivain)
* GUERFI Azeddine (éditeur-libraire, Chihab)
* HADJ MILIANI About (Professeur de littérature comparée, Faculté des Lettres et des Arts, Université Abdelhamid Benbadis, Mostaganem. Directeur de recherche associé au CRASC)
* HANNACHI Saïd Yassine (éditeur-libraire Media Plus) (En attente de réception de son texte)
* KOUCHKAR-FERCHOULI Fatma-Zohra (professeur de lettres françaises et de méthodologie de la traduction au Département d'Interprétariat et de Traduction à l'Université d'Alger)
* LACHEB Nourredine (éditeur, Office des Publications Universitaires)
* M'HAMSADJI Kaddour (écrivain, chroniqueur littéraire)
* MERDACI Abdellali (écrivain, universitaire, Constantine)
* MESSAOUDI Hamidou (éditeur, ENAG)
* NACER-KHODJA Hamid (poète, chercheur, directeur de l'Institut des Lettres et des langues au centre universitaire de Djelfa)
* SAÏAH Youssef (producteur et animateur d'émissions littéraires à la Radio et à la Télévision algérienne)
* SARI Mohamed (professeur à l'Université d'Alger, romancier et traducteur)
* SMAÏL M'hand (libraire-éditeur, Hibr,)
* TAHRI Hamid (journaliste)
* TESSA Ahmed (pédagogue)
* TOUNSI Mina (inspectrice de l'Education nationale, auteur de manuels scolaires)
* YASMINA KHADRA (écrivain)
* ZAKAD Abderrahmane (urbaniste, écrivain)
* ZAOUI Amin (écrivain, chroniqueur)
L'opinion exprimée ayant librement choisi son thème par rapport à la question de savoir à quoi sert le livre, il est apparu plus pertinent d'essayer, d'une part, de faire avoisiner les contributions abordant des aspects plus ou moins semblables et, d'autre part, pour des considérations méthodologiques et techniques, de les publier au mieux - séquence après séquence-, suivant le rythme hebdomadaire de la chronique du Temps de lire, c'est-à-dire tous les mercredis.

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Ce qu'ils ont écrit à l'annonce du dossier
«A quoi sert le livre?»
AMHIS-OUKSEL Djoher:
Votre initiative arrive en son temps. Il fallait poser cette question.
BAKHAÏ Fatéma:
Le livre? L'oeuvre littéraire en Algérie? Pour qui, pourquoi, comment? Est-ce bien raisonnable? J'adhère à votre idée.
BELKHODJA Amar:
Ton initiative est d'une opportunité indiscutable. Tu es ce talentueux praticien qui désire élaborer un diagnostic pour traquer le mal et agir pour sa guérison.
BENNAMANE Hassane:
J'espère que ma contribution pourra être utile dans le grand chantier auquel vous vous attaquez avec amour, conviction et dévouement certains.
BENSEMMANE M'hamed:
Je trouve ton projet intéressant, en ce sens qu'il ferait un état des lieux de ce qui fait fonctionner l'écriture et la lecture chez nous.
CHEURFI Achour:
Le jeu d'esprit auquel nous sommes conviés, loin d'être gratuit ou factuel, permet peut-être de mieux situer la caste des écrivains dans ce vaste bouillonnement qu'est la mondialisation.
GUERFI Azeddine:
En vous souhaitant bonne continuation pour votre louable projet.
n HADJ MILIANI About:
Votre projet pointe un vrai questionnement et mérite la sollicitation d'approches diversifiées.
KOUCHKAR-FERCHOULI Fatma-Zohra:
... Le livre, cet objet ô combien essentiel à l'être humain.
LACHEB Nourredine:
Votre projet est le meilleur moyen pour faire parler ceux qui ont la charge du livre.
MERDACI Abdellali:
Il s'agit là d'une très belle initiative qui permettra de prendre date par rapport à un élément déterminant de la culture du groupe social algérien.
MESSAOUDI Hamidou:
Initiative louable, je vous encourage, j'adhère et je contribue au projet.
M'HAMSADJI Kaddour:
Je voudrais mettre en chantier un vieux projet que le manque de temps ne m'a pas permis d'entreprendre, et même encore maintenant. Je vous confie ce projet et je voudrais compter sur vous pour me faire connaître votre sentiment à ce sujet, avant de le mettre au net et de le lancer ensemble comme une bouteille à la mer.
NACER-KHODJA Hamid:
Votre initiative est plus que louable et le dossier proposé est d'une brûlante actualité.
SAÏAH Youssef:
Vaste sujet, certes, mais ô combien enjouant!
SARI Mohamed:
Le sujet est très pertinent et votre initiative louable à plus d'un titre.
SMAÏÏL M'hand:
J'espère que ma contribution sera utile.
TAHRI Hamid:
Le projet est fabuleux à l'image de son initiateur.
TESSA Ahmed:
C'est une bonne chose que tu interviennes avec ton talent d'écrivain et ta sagesse. Quant au projet que tu nous as soumis, il s'inscrit dans une urgence permanente depuis des décennies.
TOUNSI Mina:
Le projet auquel tu souhaites m'associer me paraît digne d'intérêt d'autant qu'il aborde un domaine auquel je consacre pas mal de temps.
YASMINA KHADRA:
Le livre est notre meilleur ami, mieux que le fusil, le cheval et le chien réunis.
ZAKAD Abderrahmâne:
Très bonne idée et très bonne initiative. Kaddour, tu es un nuage qui donne de la pluie. À nous de semer et de moissonner ensuite. Tu goutteras de notre blé.
ZAOUI Amin:
Merci pour l'invitation à ce festin littéraire! Félicitations pour cette idée géniale et créative.


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