«Le propre de la médiocrité est de se croire supérieur.» François de La Rochefoucauld Après un Ramadhan très critiqué, l'ENTV vient d'instaurer un nouveau barème, qui vise à réduire la production exécutive et à encourager la production indépendante. C'est également, une façon de lutter contre la médiocrité et pousser le producteur à faire plus d'effort pour améliorer la qualité de leur produit pour le vendre. L'ENTV, qui vient de publier sur son site Internet le nouveau barème d'achat des productions (la dernière révision des barèmes remonte à 2007, du temps de HHC), a instauré des critères de qualité, pour éloigner ces pseudo-producteurs, qui ont inondé la grille télévisuelle, depuis quelques années. Hormis quelques producteurs, qui ont réussi à amasser assez d'argent et investir dans le matériel et les hommes, ils peuvent espérer résister et présenter un programme ou une production, en toute quiétude. Les autres qui n'ont pas encore acquis les moyens et qui ont investi dans les logements et les restaurants, ne peuvent plus compter sur les avances de l'ENTV, pour faire leurs productions. Dans sa présentation du barème, l'ENTV a indiqué que ce barème aspire à un rééquilibrage entre les différentes formules de partenariat, en particulier entre la production exécutive et la cession des droits. La révision du barème a également permis d'élargir la gamme des genres et des formats des programmes, qui passe de 12 à 23 genres. Chaque genre a son barème avec trois critères de sélection: «très bon» «bon» et «acceptable». L'ENTV place la barre assez haut et tout programme qui n'obtient pas une note supérieure à 50 sera disqualifié. Curieusement, l'offre commerciale la plus haute dans ce barème a été le dessin animé. Un genre quasiment absent des productions audiovisuelles algériennes, tant le coût est très élevé. Ainsi, pour le feuilleton, l'ENTV a fixé une offre entre 15.000 DA et 35.000 DA la minute, ce qui nous donnerait pour un feuilleton de 30 épisodes de 25 mn plus de 26 millions de dinars. Pour le film, l'ENTV a fixé un barème entre 60.000 DA et 80.000 DA. Pour un film de 90mn, cela donne environ 7 millions dinars. En ce qui concerne la comédie musicale, le montant est fixé entre 40.000 DA et 60.000 DA la minute. Ce qui nous fait pour un film de 90mn environ 5 millions de dinars. On est loin des 8 milliards offerts pour le feuilleton Essaha. Pour le sitcom, l'offre des nouveaux barèmes ne plaira pas aux habitués, puisque cela varie de 5000 DA à 25.000 DA la minute, ce qui donne environ 13 millions de dinars. On est loin des milliards offerts pour Djemai family. S'agissant de la dramatique TV, cela varie entre 5000 à 25.000 DA la minute, ce qui nous donne pour un film dramatique de 90 mn seulement 22 millions de dinars. Enfin, le documentaire, le parent pauvre de la Télévision nationale, il est proposé entre 10.000 et 30.000 DA la minute, ce qui nous donne un budget de 1,5 million de dinars. On se demande maintenant pourquoi la télévision ou le service public n'ont pas appliqué ce barème depuis des années, ça aurait permis d'améliorer la qualité de l'ENTV et surtout de faire économiser à l'ENTV, des milliards.