Réda Sika ou le flamenco dans le sang A Paris, Nadia Rayane, qui active dans deux troupes, Takht Tourathe et Troupe El Qods, interprète le chant patriotique. La musique algérienne est en parfaite santé. Pour preuve, le spectacle de lundi soir, organisé à Oran dans le cadre des festivités «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», a été révélateur de plusieurs évidences. Les chanteurs qui se sont succédé, lundi soir, sur la scène du Théâtre régional d'Oran ont étanché la soif des présents en les invitant à apprécier le mariage des chants aux musiques dont les styles étaient diamétralement opposés. Farouk Méditéraneo, Mohand Talbi, Nadia Rihan, Réda Sika ont, à cet effet, été les instigateurs. Le coup d'envoi a été donné par Farouk Méditéraneo qui a, dès qu'il s'est retrouvé face à son public, mis de l'ambiance en chantant tous les tubes qui lui ont valu son succès, le dernier, qui a fait vibrer les présents est Rihate Zmane, l'odeur de l'époque. Cette dernière, éditée l'année dernière, est une odyssée qui invite l'auditeur à voyager, dans le temps, la finalité étant de se remémorer, pour les savourer, les beaux souvenirs de l'époque. Très modeste, le chanteur algérois est sans doute venu jauger ses compétences dans la capitale du verbe cru, le raï. Il l'a, d'ailleurs, affirmé en déclarant que «le public oranais est connaisseur de la musique». La note complète lui a été donnée, puisqu'à l'issue de son show, le chanteur a eu droit à des tonnerres d'applaudissements. La peur de la boulimie des spectateurs, semble motiver Farouk Méditéraneo à pousser de l'avant ses recherches dans la musique. «On essaie de faire de notre mieux», a-t-il indiqué, ajoutant que «le plus important dans les spectacles est cette symbiose que l'artiste doit créer». Sur sa lancée, il dira que ses projets sont, pour le moment, axés sur les préparatifs d'un nouvel album. Lui emboîtant le pas, Talbi Mohand, de la commune de Tazmalt, wilaya de Béjaïa, n'est pas venu badiner avec son verbe ni encore moins avec son mondole, toute erreur lui est interdite. Le chanteur a, à son actif, plusieurs produits. Chose promise, chose due, aussitôt qu'il a mis ses pieds dans la spacieuse scène du théâtre d'Oran. En effet, l'artiste a créé une vive ambiance en interprétant, accompagné par d'incessants applaudissements, sa très rythmée chanson intitulée Oughaled (reviens). Avant de mettre un terme à son show, l'enfant de Béjaïa, a repris deux chansons appartenant aux deux ténors incontestables de la chanson kabyle, Djamel Allam et Takfarinas. Auteur et compositeur de ses chansons, Mohand Talbi a, dans son recueil, trois produits, le quatrième sera mis sur le marché dans une semaine. Pour sa part, Nadia Rayane n'a pas laissé ses fans sur leur faim. Son show a été ponctué par la présentation d'un bouquet de hawzi au verbe algérois et musique très étudiée. Nadia Rayane, cette experte en droit au Palais de justice de Paris, ne semble pas près de lâcher de sitôt le style qu'elle défend en Algérie et surtout en France où elle vit. A Paris, l'artiste active dans deux troupes, la première Takht Tourathe en tant que violoniste et la seconde Troupe El Qods, guidée par un artiste palestinien. Nadia Rayane interprète le chant patriotique. La chanteuse algéroise est soliste et violoniste. Nadia Boukhalfa (son vrai nom) est sortie du Conservatoire. Son parcours est riche en spectacles, elle a chanté en Tunisie, à l'Institut du Monde arabe, en France, en Algérie, en Espagne et dans tant d'autres pays. Comme elle a côtoyé les plus grands artistes du monde artistique à l'instar de Mahboub Bati, les Angars et autres. Le spectacle qui a été au top, a été clôturé par le célèbre Réda Sica qui, lui aussi, a mis en valeur le verbe pudique algérien sous les notes du flamenco.