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L'opium et le bâton
SOIREES RAMADHANESQUES À ORAN
Publié dans L'Expression le 06 - 08 - 2011

Les narcotrafiquants du Rif ne cessent pas d'innover dans les procédés leur permettant l'exportation de leur venin vers l'Algérie
Tout comme les affaires de terrorisme, les juges et les avocats généraux sont, dans leur totalité, intraitables lorsqu'ils ouvrent les dossiers de trafic de drogue.
Le mois sacré n'en est qu'à ses premiers jours que l'oisiveté ramadhanesque a gagné les administrations et les ménages. Se prélasser est donc une nécessité absolue après une suffocante journée de jeûne. L'Office des arts et de la culture de la commune d'Oran a su attirer une part importante des habitants d'El Bahia vers le Théâtre de verdure tandis que les accros des jeux traditionnels continuent de pérenniser, dans des conditions tant bien que mal, une ancestrale discipline sportive qui leur est chère, el matrag. Cette discipline, purement sportive, repose sur l'usage, sans agressivité ni violence, de la matraque désignée maladroitement en arabe el matrag.
Jeudi soir, la place d'Armes a été ornée d'un décor inédit qui a attiré tous les curieux. A coups de bâtons de différents calibres, des jeunes et moins jeunes livraient des batailles aux vieux, qui très malicieux, à la fois défensifs et souvent contre-attaquants, s'en sortent vainqueurs dans toutes les situations sans être touchés par leurs rivaux. el matrag est un jeu qui n'est pas tout à fait différent de l'escrime. Sauf que l'escrime est une discipline olympiquement reconnue tandis qu'El matrag est dans l'attente d'une reconnaissance par le ministère de la Jeunesse et des Sports. «On fait appel à nos proches pour pouvoir organiser une petite rencontre qui regroupe tous les joueurs du matrag», a déclaré Djilali Abdelkader, disciple du célèbre Cheikh Khlouf, ajoutant que «ces rencontres se font souvent dans des petites places et les rues où l'on honore les maîtres de matrag».
Ces regroupements, tant instructifs, permettent aux disciples (appelés localement les gnadiz) de jauger leurs capacités. Comme dans les grandes cités de Hong Kong, le matrag est régi par des garde-fous édictés par des grands maîtres comme Cheikh Boutlélis, Khloufi, Mohamed Tiarti, Mohamed Tlemcani et Daoud de Hassi Bounif. El Bahia, cette ville animée de jour comme de nuit, est paradoxalement triste, des familles entières appréhendent un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur, la consommation de la drogue. Tous les quartiers souffrent du diktat imposé par les dealers. Ces derniers, jouant les invincibles, se sont partagés les célèbres rues de la ville. A chaque dealer son secteur. Aucun coin n'est épargné, les entrées des immeubles, connaissant d'incessants va-et-vient, sont obstruées par des flux humains en quête de dose marocaine. Celle-ci arrive, de partout, en grandes quantités.La h'rira de la rupture du jeûne aussitôt avalée, des jeunes et des moins jeunes courent dans tous les sens pour consommer le petit dessert d'un genre nouveau, le joint de kif au goût marocain. Se faisant tuer à petit feu, ils déterrent des plaques, de couleur jaune et noire, qu'ils ont enfouies au creux des murs, terrasses et petits coins et même dans les canalisations des eaux usées des immeubles.
A Saint-Pierre tout comme à Gambetta ou encore à l'Usto et Petit Lac, Victor Hugo, Maraval en passant par les quartiers chics des Palmiers et Saint-Hubert, le même mal continue à ronger des familles entières. Dans les ruelles ténébreuses d'El Hamri, Mdina Jedida, Plateau, Derb, Cavaignac, La Bastille et Sidi El Houari, la consommation de kif se fait même en groupe, bercé par les mélodies de la musique raï.«Les dealers sont un peu partout, dans tous les quartiers», a déploré Hadja Yamina ajoutant sur un ton amer que «le kif est devenu comme la chorba, incluse dans le plat du Ramadhan.» Comme à l'accoutumée, la consommation de la drogue double durant le mois de Ramadhan. Le coup vient de nos voisins de l'Ouest. En dépit de l'étau qui enserre les narcotrafiquants, notamment au niveau de la bande frontalière de l'Ouest, des quantités importantes sont régulièrement saisies. Le dernier coup opéré remonte à dimanche dernier, où les gardes-frontières de Tlemcen ont pu intercepter une quantité de 114 kg de kif traité.
Le dessein diabolique était sans aucun doute, d'inonder le marché local. Une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale. Auparavant, soit la veille, les gardes-frontières ont intercepté une quantité de 58 kg de kif traité à la frontière algéro-marocaine. Le trafiquant a pris la fuite en se repliant vers le Maroc. Au deuxième jour du Ramadhan, les douaniers de la wilaya de Naâma ont saisi 214 kg de drogue. Le pire est à craindre, notamment après l'interception, tout récemment à Nador, d'une embarcation chargée de quelque 700 kg de cannabis.
La quantité en question est vraisemblablement destinée à l'Europe. Au vu de toutes ces saisies, une seule lecture est plausible, le consommateur algérien constitue bien la cible de ces trafiquants. D'autant que parmi les individus arrêtés, certains ont confié aux enquêteurs avoir modifié leur mode opératoire pendant le mois de Ramadhan, le but étant l'alimentation de leurs relais en haschisch. Au vu de leur forte expérience dans la commercialisation internationale de ce poison, ces trafiquants de première main sont capables d'accomplir toutes les sales besognes, quitte à sacrifier des milliers de vies humaines.
Les narcotrafiquants du Rif, sont de ceux-là, ils ne cessent pas d'innover dans les procédés leur permettant l'exportation de leur venin vers l'Algérie, et le consommateur algérien étant leur cible permanente. Ils ne ratent aucune occasion pour tenter de tromper la vigilance des gardes-frontières, gendarmes et policiers. Idem pour leurs relais locaux qui ne ménagent aucun effort pour oser la traversée interdite. La célèbre affaire des 21 quintaux de kif traité est révélatrice des modes opératoires. Les transporteurs de la marchandise interdite n'ont rien trouvé de mieux à faire que de dissimuler le kif sous les oignons. Les bilans fournis par les services en charge de la lutte contre les stupéfiants sont plus que révélateurs; quelque 14 tonnes du produit marocain ont été saisies par tous les intervenants au niveau de la bande frontalière de l'ouest du pays. Ce commerce interlope est juteux puisque la valeur des saisies a été estimée à quelque 11 milliards de centimes. Les institutions en charge de la lutte contre les stupéfiants sont sur le qui-vive permanent, elles ne chôment jamais. A chacune de leur sortie, le butin est souvent conséquent. Les affaires de trafic de drogue, qui sont jugées par le tribunal criminel d'Oran, sont de plus en plus nombreuses. Tout comme les affaires de terrorisme et trafic d'armes, tous les juges et les avocats généraux sont intraitables et impitoyables lorsqu'ils ouvrent les dossiers concernant le trafic de drogue, aucune circonstance atténuante n'est à accorder aux individus poursuivis pour trafic, détention et commercialisation de drogue. Les procès des trafiquants sont à l'avance annoncés par les journalistes qui se font l'écho de la moindre saisie. Hélas, cela est insuffisant. Les campagnes de sensibilisation font cruellement défaut!


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