De nombreuses villes ont renforcé leurs capacités d'accueil. Les étudiants vont reprendre le chemin de l'université dans quelques jours. Si l'année précédente s'est achevée d'une manière très mouvementée, la présente rentrée s'annonce plutôt calme. D'ailleurs, les étudiants qui s'attendent à une rentrée chaude à cause de l'accumulation des problèmes refusent de s'exprimer sur cette rentrée, préférant attendre pour voir de près. La Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae), qui a réussi le 12 avril 2011 une marche historique sur Alger, compte reprendre les concertations dès la rentrée. «On ne peut pas se prononcer pour le moment. Ce qui est sûr c'est que l'année précédente a été très mal achevée. Après la rentrée, on verra quelle attitude adopter», a déclaré un membre de cette coordination. Si pour les étudiants, la rentrée risque d'être compromise par d'éventuels mouvements de protestation, les enseignants aspirent à une reprise sereine où seuls le dialogue et la lutte pacifique l'emporteront. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) qui est en train de préparer son 4e congrès, compte s'y investir. «J'espère que cette rentrée sera une occasion de s'attaquer aux problèmes de fond de l'université dans un véritable dialogue où le maximum de liberté sera assuré», a déclaré, hier à L'Expression, Abdelmalik Rahmani, coordinateur national du Cnes. Et comme les rentrées universitaires algériennes sont à chaque fois mouvementées, le coordinateur national du Cnes déplore le fait qu'on ne redoute les reprises que sur le plan technique: nombre de places pédagogiques, cités universitaires, etc; en occultant les véritables problèmes comme la massification du monde universitaire et le mauvais encadrement. Notre interlocuteur a ajouté que son syndicat continuera la lutte pour la sauvegarde et la défense de l'Université algérienne tout en s'adaptant au nouveau contexte né de l'ébullition sur le double plan national et régional. De ce fait, dans la foulée de la révision de la loi sur les associations, M. Rahmani n'a pas manqué de souligner que le Cnes fera de son mieux «dans un nouveau environnement pour être à l'avant-garde de cette lutte pour une société civile performante». La rentrée intervient, en effet, dans un contexte explosif sur le plan politique, aussi bien en Algérie que dans la périphérie immédiate et même dans le monde. En effet, l'université ne peut évoluer en dehors de ce contexte. Mais ce que le Cnes appréhende, c'est l'utilisation de l'université à des fins politiciennes et partisanes. Les mouvements de grève inquiètent eux aussi, le Cnes qui constate, malgré lui, une dégradation de la qualité de la formation à cause du manque d'encadrement. «Les problèmes sont tellement nombreux qu'il faille éviter toute utilisation politicienne de l'université», soutient notre interlocuteur. Du côté du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l'heure est aux derniers préparatifs. Il faut s'attendre à une avalanche de chiffres concernant les infrastructures, le nombre d'étudiants et toutes les autres données ayant trait à la rentrée. Dans plusieurs wilayas du pays, on procède déjà à la communication des données chiffrées. Ainsi, 5000 places pédagogiques seront ouvertes au niveau du pôle universitaire d'Ouled Farès de l'université Hassiba- Ben Bouali de Chlef. Plus de 6300 nouveaux étudiants ont été inscrits, cette année, dans les différentes filières dispensées par l'université M'Hamed-Bouguerra de Boumerdès. Le centre universitaire de Khenchela qui a recruté 122 nouveaux enseignants, recevra environ 10.000 étudiants dont plus de 2000 nouveaux bacheliers. Les infrastructures pédagogiques de l'université de Batna seront renforcées avec la réception d'une annexe à Barika et de deux ensembles au nouveau pôle universitaire de Fesdis.
