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«Des hadjis hébergés dans des caves»
GRAVES REVELATIONS DE CHEIKH BERBARA
Publié dans L'Expression le 22 - 09 - 2011

Quand la mafia se mêle du Hadj, la situation est très grave
«La liste des agences défaillantes sera publiée ultérieurement afin de les débusquer publiquement», a-t-il promis.
Décidément, on n'en finit pas avec les scandales du Hadj. On aurait pu accepter une mauvaise organisation, une défaillance dans l'encadrement mais quand c'est la mafia qui s'en mêle, la situation devient alors gravissime. Elle est d'autant plus grave quand c'est le directeur général de l'Office national du Hadj et de la Omra (Onho), Cheikh Berbara qui l'avoue publiquement. «Nous avons des preuves tangibles sur les agences de voyages qui n'ont pas d'agrément et qui travaillent en collaboration, de manière immorale et illégale, avec des agences agréées», a dénoncé le directeur général de l'Office national du Hadj et de la Omra (Onho). Ces agences, qui ne s'intéressent qu'au gain facile, encaissent des sommes d'argent en guise de frais de voyages dont le montant dépasse 310.000 dinars par personne. Elles hébergent les pèlerins dans des caves et dans des écoles de l'enseignement coranique en Arabie Saoudite, selon le directeur général de l'Onho.
Après les médecins, qui délivrent des certificats médicaux de complaisance aux hadjis, c'est au tour des agences de voyages et de tourisme spécialisées dans le Hadj et la Omra de s'adonner à la spéculation et à la manipulation. Ces accusations proviennent de Cheikh Berbara dans une conférence de presse tenue hier au siège de la radio à Alger.
A ce stade, il est légitime de s'interroger si la campagne du Hadj 2011 ne sera pas gâchée par cette anarchie érigée en règle de travail ces dernières années. Pourtant, M. Berbara a annoncé que «les pèlerins recevront un pécule de 2500 rials saoudiens, une augmentions de 200 rials par rapport aux précédentes années pour améliorer les conditions de leur séjour».
Il est même allé jusqu'à sermonner les membres de la Commission nationale qui accompagnent les pèlerins. «Une fois que vous êtes dans l'avion, oubliez vos titres et vos statuts, le seul habit que vous devez revêtir est celui d'accompagnateur et prendre vos missions à coeur. Je ne tolérerai aucun écart, quelle que soit l'influence que pourraient avoir ces personnes», a-t-il déclaré à un média local.
Il a également annoncé que les commissions médicales ont été renforcées pour éviter les certificats médicaux de complaisance. Mais apparemment, les mêmes pratiques se perpétuent. Sinon, comment expliquer que le même responsable dénonce l'existence d'une mafia du Hadj?
Des commissions, qui ont la charge et la responsabilité de la gestion du dossier et prise en charge des hadjis à La Mecque et à Médine en Arabie Saoudite, communiquent des rapports de manière régulière sur les pratiques de ces faussaires. Ils utilisent la religion à des buts lucratifs sur les Lieux Saints de l'Islam. «La liste des agences défaillantes, sera publiée ultérieurement afin de les débusquer publiquement», a ajouté Cheikh Berbara. En réponse à la question liée à la mauvaise prise en charge des 36.000 hadjis algériens qui revient chaque année, le conférencier avance ses justifications.
Il a souligné que 5,5 millions de hadjis viennent du monde entier en Arabie Saoudite et il pense qu'on ne pourra jamais assurer toutes les conditions de confort. «Le séjour du hadj n'est pas du tourisme. C'est dur. Celui qui ne peut supporter ces conditions n'a qu'à rester chez lui au lieu de semer la haine et la zizanie au retour des Lieux Saints de l'Islam», a-t-il préconisé.
Cheikh Berbara a critiqué ouvertement le comportement des hadjis qui se répercute négativement sur l'image du pays et de la délégation algérienne. Pour l'anecdote, il cite de nombreux exemples de hadjis qui utilisent la violence et autres mots vulgaires au pèlerinage. «Contrairement à ceux-là qui manquent de formation adéquate, il y a des hadjis algériens en revanche, qui honorent la patrie par leur comportement respectueux», a-t-il souligné pour ne pas accuser tout le monde.
Très direct dans son intervention, Cheikh Berbara a averti que d'ici 3 à 5 ans, le Hadj sera encore plus difficile pour tout le monde, en raison des travaux de réaménagement des aéroports de l'Arabie Saoudite ainsi que la destruction continue des bâtiments destinés à l'hébergement des hadjis.
Le Hadj s'étalera sur 34 jours en 2011. Des négociations ont eu lieu avec les autorités saoudiennes. Elles avaient proposé au départ 45 jours. Le premier vol des hadjis devra être effectué le 8 octobre prochain à destination de Djeddah en Arabie Saoudite.


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