Un religieux chiite et des militants saoudiens ont reproché aux autorités d'avoir mis en doute la fidélité des chiites au royaume saoudien après une protestation qui a dégénéré en heurts avec la police. A la suite d'affrontements ayant fait 14 blessés, dont 11 policiers, dimanche dernier à Awamiya (est), les autorités avaient menacé de sévir contre tout « fauteur de trouble » et accusé implicitement l'Iran, majoritairement chiite, d'être derrière ces incidents. La déclaration du ministère de l'Intérieur sur cet incident « a donné le feu vert à une campagne (visant les chiites) qui met en doute leur fidélité à leur patrie », a regretté un important religieux chiite, cheikh Hassan Saffar, dans son prêche du vendredi. Un militant chiite Walid al-Salis a de son côté estimé que la réaction officielle contribuait à « approfondir le fossé (entre sunnites et chiites) que des sages tentaient de combler en répandant les valeurs de la tolérance et de l'unité ». « Les incidents isolés ne doivent pas servir à des généralisations sur un million et demi de personnes », a-t-il dit, estimant que les troubles venaient rappeler l'importance de discuter les problèmes et d'introduire des réformes. La majorité des chiites saoudiens vivent dans la province orientale riche en pétrole et se plaignent de discrimination. Un intellectuel sunnite Khalaf al-Harbi a estimé qu'on « ne peut pas accuser tous les chiites » des incidents. « On ne peut pas dire qu'Al-Qaïda représente tous les sunnites et on ne peut pas dire aussi que ceux qui ont tiré sur la police à Awamiya représentent tous les chiites », a-t-il souligné. Selon M. Salis, la police a arrêté deux vieillards dont les fils sont recherchés et c'est en protestant contre cette arrestation que les violences ont eu lieu.
