Une enquête devra faire toute la lumière sur la distribution du médicament avant la fin du mois d'octobre. Le projet d'accord signé entre l'Algérie et les Etats-Unis concernant la construction du pôle industriel du médicament en Algérie dérange des lobbys occultes qui freinent les progrès du secteur de la santé dans notre pays. «Le projet que je viens de signer avec les Américains dérange les autres. Vous pouvez l'écrire tout de suite. Ça les dérange parce que j'ouvre le secteur de la santé à la concurrence et la diversité de tous les pays intéressés par le développement du secteur de la santé en Algérie.» C'est en ces termes que s'est exprimé, jeudi dernier, le ministre de la Santé Djamel Ould Abbès en marge de la séance des questions orales au siège du Sénat à Alger. Appelé à être plus précis sur cette affaire des «forces occultes», Djamel Ould Abbès a éludé la question, évitant ainsi la polémique qui allait s'ensuivre. C'est la deuxième fois en l'espace de quelques mois que le ministre de la Santé fait état de choses graves dans le secteur du médicament. Il y a deux mois, il avait affirmé à la presse qu'il subissait «des pressions de la part de certaines parties». Interpellé et invité à donner les noms de ces personnes qui lui mettent la pression, M.Ould Abbès n'a rien divulgué. Revenant sur la panne des scanners du Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc), à Alger, le ministre s'est dit étonné de cet amalgame. «J'étais surpris de ne parler du cancer que maintenant alors que cette maladie existe depuis dix ans. J'ajouterai que dès que j'ai pris connaissance de cette information concernant l'arrêt des scanners du Cpmc, je me suis déplacé immédiatement pour voire de près. Mais ce n'est pas le cas», a-t-il indiqué. En fait, Il s'agit de la mise en place d'un nouvel appareil scanner simulateur qui permet de cibler le cancer du patient. Cet appareil est placé en parallèle avec l'ancien scanner qui existe depuis plus de 20 ans. Le nouveau scanner simulateur est destiné à la prise en charge des nouveaux patients qui arrivent à l'hôpital, sans aucune répercussion sur les autres patients, selon le ministre de la Santé. M.Ould Abbès s'est rendu également à Oran (Misserghine), pour faire un point de la situation des patients. Il a indiqué avoir deux scanners, dont un en panne, mais la pièce de rechange qui permet le fonctionnement de cet appareil sera disponible dès la semaine prochaine. Faisant état des efforts fournis par son secteur, M.Ould Abbès a indiqué le chiffre de 1000 patients cancéreux qui suivent les séances de radiothérapie quotidiennement et gratuitement. Auparavant, il y en avait 400, actuellement le pays compte 13 centres qui assurent la prise en charge du patient cancéreux en Algérie, a-t-il ajouté. Six nouveaux centres, qui seront ouverts prochainement à Batna, Sidi Bel Abbès, Sétif, Annaba, Tlemcen et Tizi Ouzou, prendront en charge les patients cancéreux, dans les meilleures conditions, selon le ministre de la Santé. Au sujet de la pénurie des médicaments qui revient sans cesse sur le marché national, le ministre jette un autre pavé dans la mare! «Nous avons enregistré des sociétés d'importation de médicaments et distributeurs en même temps. Cet état de fait est anormal», a-t-il regretté. Pour faire toute la lumière sur le sujet, une enquête a été ouverte afin de faire la part des choses entre les 283 sociétés agréées depuis des années dans le secteur de la distribution du médicament. En réalité, il n'existe que 53 entreprises qui assurent la distribution du médicament. «Dès l'annonce des résultats de l'enquête, l'agrément des entreprises faussaires sera retiré», a affirmé le ministre. Par ailleurs, il a reçu une nouvelle association des distributeurs du médicament afin d'observer de plus près cette question de la distribution du médicament, et ce sur la base d'un cahier des charges préalablement établi.
