Que ce soit le paiement électronique ou le billet de 2000 DA, toutes les mesures prises par l'Etat ont été un échec total. Y a-t-il une solution pour mettre fin aux problèmes liés à l'argent liquide, à savoir l'informel et le manque de liquidité? La crise de liquidité demeure un problème où aucune des solutions «miracles» mis en place par les autorités n'a jusque-là pas fonctionné. En effet, voyant le problème prendre de l'ampleur les responsables du secteur ont d'abord décidé de vulgariser les cartes de retrait électroniques. Cette opération devait être un premier pas pour l'introduction de paiement par carte électronique. Néanmoins, la carte magnétique a été un échec des plus cuisants. Nombre insuffisant de distributeurs (DAB), et même quand il y en a ils sont la plupart du temps en panne, manquent de «liquide»... Les distributeurs n'ont donc rien fait pour solutionner le problème. Bien au contraire...Malgré cela l'Etat a pris le risque de lancer le paiement électronique. Cette solution n'a pas trouvé d'écho de la part des citoyens. La majorité ne savent pas encore que le paiement électronique a été introduit dans le pays. Les transactions commerciales via ce mode de paiement demeurent encore dans une phase embryonnaire bien que plusieurs des banques de la place se soient engagées dans ce créneau. Le taux de paiement par cartes à puce (cartes interbancaires) ne représente actuellement que 10%, alors que le marché reste dominé par le paiement classique qu'est le cash, d'où l'ampleur de l'informel. C'est le constat fait dimanche par le gouverneur de la Banque d'Algérie devant l'Assemblée populaire nationale (APN) en réponse aux questions posées par les députés à propos du rapport présenté la veille et portant sur la situation financière et monétaire de l'Algérie en 2010 et au 1er semestre de l'année en cours. M. Laksaci a indiqué à ce sujet que «le mode de paiement en Algérie a été modernisé» mais que son taux d'utilisation «ne dépasse pas les 10%» en dépit des efforts consentis en ce sens. Voyant donc l'échec du paiement électronique, la Banque d'Algérie a cru trouvé la solution au problème qui n'est autre que le billet de 2000 dinars. Or, 7 mois après sa mise en circulation ce billet est porté disparu. Le pire, c'est que le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Laksaci affirme que 63 millions de billets de 2000 DA ont été émis. «Le quota des billets de 2000 DA a connu une forte augmentation depuis son émission en avril dernier. 63 millions de billets ont été émis pour une valeur de 126 milliards de DA», a-t-il précisé. Il a ajouté que ce billet «sera émis encore davantage». «Les billets de 2000 DA constituaient 5% des émissions globales de la Banque d'Algérie entre avril et octobre», a t-il précisé. Une déclaration des plus étonnantes car avec un petit coup de «calculette» on déduit que 63 millions de billets émis voudrait dire qu'au moins chaque Algérien devrait disposer de deux de ces billets. Toutefois, la vérité est tout autre. La majorité de la population ne dispose pas de ce billet. Pis bon nombre d'Algériens n'ont jamais vu sa couleur...Alors, on est en droit de se poser la question de savoir où sont ces 63 millions de billets de 2000 DA. Se sont-il évaporés? 63 millions de billets ne peuvent pas passer aussi inaperçus que cela! Ainsi, le billet de 2000 DA a été un énième échec pour la banque d'Algérie qui n'arrive pas à solutionner le problème de liquidité. Quelles sont donc les raisons de ces échecs? En tout cas, des efforts sont consentis en ce sens mais M. Laksaci a de ce fait indiqué que la valeur des billets en circulation est passée de 2117 milliards de DA en fin d'année 2010 à 2439 milliards de DA actuellement, soit une augmentation de 15%. Selon le même responsable, «le flux net annuel des billets de banque en circulation s'est considérablement élargi depuis 2006» avec 358 milliards de DA durant les neuf premiers mois de l'année en cours alors qu'il se stabilisait autour de 282 milliards de DA en 2010. Il a assuré dans le même contexte que le billet de 2000 DA représentait 2,4% des émissions de la Banque en août dernier alors que le billet de 1000 DA représentait 78,4% et le billet de 500 DA 3,7%. Pour ce qui est du billet de 200 DA, il atteste que sa circulation était en nette baisse; 5% en octobre, ajoutant que la Banque d'Algérie accélérera le processus dans les prochains mois.