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«Je tourne en rond car pas libre...»
NOUHA MATHLOUTI, COMEDIENNE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 06 - 02 - 2012

Elle est l'immigrée qui vit une histoire d'amour avec Nabil Asli dans le dernier film de Merzak Allouache, Normal. Jugée du coup un peu secondaire, par rapport à l'enchaînement des événements qui ont marqué l'an en Algérie (émeutes et manifestations) et l'éclatement du Printemps arabe, son personnage attachant et complexe, doué d'une certaine épaisseur est celui d'une femme dans une société algérienne à qui on a dénié le droit au libre arbitre... De la pure fiction sentimentale. Nouha Mathlouti absorbe la lumière avec grâce et traduit nos contradictions avec autant de subtilité fractionnée.
L'Expression:Votre personnage s'efface à la fin du film. Le réalisateur, Fouzi, pensait, sans doute, à l'image de son alter ego, Merzak Allouache, que votre histoire dans le film éloignait un peu de la «réalité algérienne et son rythme», comme si la fiction n'avait plus de raison d'être devant l'urgence de raconter le quotidien algérois marqué l'an dernier de manifestations «ratées», le Panaf devenait ainsi obsolète. Etes-vous d'accord avec cette démarche et ce sentiment?
Nouha Mathlouti: Oui, je trouve ça crédible par rapport à la tournure qu'a pris l'histoire aujourd'hui.Merzak a commencé le film, il y a deux ans et demi. Nous avons tourné vite, avec peu de moyens, dans l'urgence.
Merzak m'a dit j'ai envie de raconter cette histoire pendant le Panaf donc j'y vais maintenant, après ce sera trop tard. Il voulait mettre en parallèle, le désarroi de cette jeunesse, l'effondrement de la ville et les sommes d'argent considérables qui ont été débloquées lors des festivités. Mais l'héroïne de l'histoire c'était cette fille: tout se passait autour d'elle, de ses rencontres et de ses désillusions. Entre-temps, il y a eu les révolutions des pays arabes. Une nouvelle chance pour le film de coller à l'actualité et quelle actualité! Grâce à une aide financière, Merzak a pu réaliser un second film, l'été dernier, qui est venu se greffer au premier.
La révolution est donc devenue le moteur du film. Et certaines scènes de l'histoire de mon personnage s'éloignaient trop de ce propos. C'est loin d'être une militante cette fille. Sa révolution est intérieure, elle a encore beaucoup de chemin à faire, elle n'est pas parfaite. Où est-elle? Qu'est-elle devenue? Je trouve ça plutôt mystérieux.
Vous-mêmes, êtes d'origine algéro-tunisienne ayant grandi dans la banlieue en Seine Saint-Denis, vous êtes donc un peu cette fille émigrée dans Normal, cela vous a-t-il aidé dans l'interprétation de votre rôle?
Je ne sais pas si ça aide, j'ai l'impression d'être une jeune femme qui vient d'ailleurs et c'est tout. C'est une immigrée en Algérie et elle reste une étrangère en France. C'est proche de la réalité, il n'y a rien à jouer. C'est moi et en même temps c'est pas moi, mon personnage est apparu à un moment et je l'ai suivi. Ce qui rapproche l'histoire de cette femme de n'importe quelle autre histoire de femme, c'est de ne pas savoir quoi faire de sa vie, de ne pas savoir qui on est et où on va. C'est juste une fille a qui on a dit «fais pas ça, te conduis pas comme ça, c'est interdit de faire ça chez nous, tu dois être une fille bien» et en fait elle, elle veut vivre, se tromper, aimer qui elle veut, être heureuse. Mais elle n'y arrive pas. Elle n'est pas libre. Elle tourne en rond.
Dans le film, vous êtes une fille désabusée qui porte le hidjab pour se protéger, qui décide finalement de revenir en France, mais qui, entre-temps, suit paradoxalement des garçons qu'elle ne connaît pas. N'est-ce pas un peu bizarre?
Elle ne porte pas tout le temps le voile, elle le porte de temps en temps, elle le fait quand elle a le sentiment de ne pas être en sécurité. Mais ça ne l'empêche pas de fumer, de penser différemment et aussi de ne pas savoir quel chemin prendre. Qu'est- elle venue faire en Algérie? Elle ne le sait pas elle -même. Si elle suit ces garçons c'est pour échapper à l'ennui, à la monotonie ambiante, à la résignation. Elle suit les garçons comme pour se sentir vivante. Elle ne se pose pas la question du danger, elle y va, pour qu'il se passe enfin quelque chose.
Comment c'est de tourner avec Merzak Allouache et votre partenaire dans le film Nabil Asli, pas très dur?
Le tournage s'est très bien passé, j'appréhendais de me retrouver entourée uniquement d'hommes, mais tout le monde a été très gentil avec moi.L'ambiance était agréable. Alger baignée de lumière.. Au début, j'étais un peu déstabilisée à l'idée de faire uniquement une ou deux prises de vue par scène, mais Merzak m'a rassurée, il savait ce qu'il voulait et je lui ai fait confiance. Il avait une très belle énergie, il me disait «j'ai l'impression de faire mon premier film!» Il prenait des risques, il voulait faire autre chose, remettre en question son cinéma et sa place de réalisateur qui a déjà tourné beaucoup de films. Et j'aimais bien cette idée.
Quand Merzak m'a contactée, les choses se sont passées assez vite, je l'ai rencontré, j'ai passé un essai puis nous avons discuté longuement de l'Algérie. Trois semaines plus tard, j'étais à Alger pour tourner. Merzak voulait que je sois cette émigrée qui rentre à Alger, dans l'idée de recommencer sa vie à zéro, elle tombe amoureuse d'un comédien qui n'arrive pas à placer ses pièces de théâtre jugées politiquement incorrectes, elle-même est actrice. Elle est partie de Paris pour fuir des problèmes graves et se retrouve à galérer chez sa cousine à Alger...Le scénario, Merzak l'a construit au fur et à mesure du tournage. Parfois j'apprenais mon texte la veille. Mais c'était surtout de l'improvisation. J'étais folle de joie qu'on me propose un premier rôle aussi intéressant, ça me parlait beaucoup, je sortais à peine des cours de théâtre. Merzak m'a donné une chance et je l'ai suivi.
Vous êtes comédienne, vous avez joué au théâtre et maintenant au cinéma. Actuellement vous préparez un album musical, on peut dire que vous êtes un peu une touche-à-tout, ou bien l'art c'est un tout pour vous?
Quand j'avais 15 ans j'aimais écrire des nouvelles et faire le clown pour faire rire mes camarades de classe. Puis j'ai commencé à écrire des chansons et à chanter dans les couloirs du lycée, dans la rue et à faire des featuring avec des rappeurs. Je lisais pas mal de littérature aussi.
Le théâtre et le cinéma, c'est venu beaucoup plus tard. Mais j'ai toujours aimé m'exprimer, expérimenter plein de choses avec des personnes différentes et dans des milieux différents.
Enfin, avez-vous un lien de parenté avec la chanteuse Amel Mathlouti?
Non, je n'ai aucun lien de parenté avec Amel Mathlouti, on me le demande souvent. Mais j'aime bien cette fille, elle a beaucoup de sensualité et ne se censure pas.
Des projets?
Je tourne prochainement un long métrage avec un réalisateur français. Le tournage est prévu pour la fin de l'été 2012.


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