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Le dernier chef historique
HOCINE AIT AHMED
Publié dans L'Expression le 05 - 07 - 2012

Un militant politique anticolonialiste, intègre, fermement engagé et responsable
Ses perspectives n'étaient pas définies seulement par des idéaux, mais aussi dans les grands moments historiques de la vie du peuple, par des initiatives stratégiques et radicales.
Evoquer le rôle patriotique de Hocine Aït Ahmed, dernier chef historique, avant le déclenchement de la Révolution et après, c'est démythifier la guerre de Libération. Une révolution qui a été honorablement menée par le peuple, mais confisquée et détournée à des fins de pouvoir politique par les dictateurs, qui se sont succédé pour régner depuis l'Indépendance. Que dire de Hocine Aït Ahmed en tant qu'homme? Que c'était, dès son jeune âge, un militant politique anticolonialiste, honnête, fermement engagé et responsable, faisant partie de ceux qui de l'action politique sont passés à l'action armée pour l'émancipation du peuple algérien. Ne s'arrêtant pas là, Hocine Aït Ahmed a continué son combat politique après l'Indépendance pour libérer ses concitoyens des manipulations continuelles des groupes militaro-policiers, pour restituer à la nation sa mémoire, sa fierté et sa dignité. Notons également que le dernier chef historique a, sans cesse, oeuvré à redonner aux Algériennes et Algériens confiance en eux-mêmes pour reprendre en main pacifiquement leur destin. Cela se justifie et se confirme notamment par ces incessants appels au retour à la légitimité populaire et la volonté de construction d'un Etat et des institutions démocratiques à tous les niveaux, qui furent le fondement même de la plate-forme de la Soummam.
Renforcer le rôle diplomatique du FLN
Ses perspectives n'étaient pas définies seulement par des idéaux mais aussi, dans les grands moments historiques, soit depuis 1948 à ce jour, par des initiatives stratégiques et radicales. Et que dire de lui en tant qu'homme politique sérieux et conséquent? C'est dire, à l'évidence, que ce n'est pas le titre qui fait l'homme, mais c'est l'homme qui honore le titre.
Ainsi, après avoir été pendant la guerre de libération l'un des principaux chefs du Front de Libération nationale (FLN), Aït Ahmed démissionne du Gouvernement provisoire (Gpra) et de tous les organes du nouveau pouvoir lors de la crise de l'été 1962. En septembre 1963, il fonde le Front des forces socialistes (FFS), qui réclame le pluralisme politique face au verrouillage de la vie politique imposé par le système du Parti unique.
Arrêté et condamné à mort en 1964, il s'évade de la prison d'El Harrach le 1er mai 1966. Exilé en Suisse, il décroche son doctorat en droit. Il rentre en Algérie après les émeutes de 1988, mais quitte de nouveau son pays après l'assassinat du président en exercice, Mohamed Boudiaf, en 1992.
Il y reviendra à plusieurs reprises, notamment à l'occasion du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Le parcours du combattant est riche en évènements et jalonné de symboliques durant la Révolution et post-Révolution. Très jeune, la flamme révolutionnaire brûlait en lui. A 16 ans, encore lycéen, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA). Il devient rapidement le plus jeune membre du Comité central auquel il présente, en 1948, un rapport décisif sur les formes et la stratégie de la lutte armée pour l'indépendance. Un rapport que l'histoire de la lutte du peuple algérien retiendra dans ses annales. Lors du congrès clandestin du PPA en 1947, il avait préconisé catégoriquement la création d'une Organisation (OS), chargée de la formation des cadres militaires et de la mise en place d'un dispositif clandestin pour amorcer et développer la lutte armée. Durant deux ans, Hocine Aït Ahmed a mis en place, à l'échelle nationale, les structures pour la formation politique et militaire afin de mener à bien la guerre de Libération. C'est dans ce contexte qu'il organisa le hold-up de la poste d'Oran, qui permit, en mars 1949, de s'emparer d'une importante somme d'argent, sans effusion de sang. Recherché par les autorités françaises après la découverte de l'OS par les services de renseignement français ayant précipité sa dissolution, il est désigné membre de la délégation du PPA-Mtld, en exil au Caire.
Aït Ahmed insiste sur l'importance de la diplomatie pour donner une visibilité et une crédibilité politiques au plan international du «mouvement de libération national». Il assiste à la première Conférence des partis socialistes asiatiques, tenue en janvier 1953 à Rangoon en Birmanie. L'une des premières résolutions adoptées par cette organisation d'inspiration marxiste consiste à soutenir la lutte de libération du Maghreb.
La Conférence met en place un bureau anticolonial dont le rôle, notamment, est de suivre les luttes anticoloniales auprès de l'Organisation des Nations unies(ONU). Aït Ahmed se rend au Pakistan, en Inde et en Indonésie pour créer des Comités de soutien à la cause de l'indépendance algérienne.
En avril 1955, il dirige la délégation algérienne à la Conférence de Bandung. Les résolutions prises par cette Conférence en faveur du droit à l'autodétermination et à l'indépendance des trois pays du Maghreb ont été préparées par les trois partis nationalistes (Tunisie, Maroc et Algérie), qui ont su mener une action commune sur la base d'un «Mémorandum maghrébin».
En avril 1956, il ouvre et dirige le bureau de la délégation du FLN à New York. En septembre 1956, le problème algérien est inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU. Ce qui provoque le retrait retentissant de la délégation française, présidée par le Premier ministre Antoine Pinay.
En octobre 1956, Aït Ahmed est arrêté par les autorités françaises, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider, Ahmed Ben Bella, Mostefa Lacheraf, après l'interception et l'arraisonnement de l'avion qui les conduisait du Maroc à Tunis, où devait se tenir une Conférence maghrébine de la paix. Tout au long de sa détention, Aït Ahmed communique avec les dirigeants du FLN-ALN (Armée de libération nationale) (voir
La Guerre et l'après-guerre, éditions de Minuit, 1963, Paris).
Dans la plus importante de ces communications, Aït Ahmed en appelle avec urgence à la création d'un gouvernement provisoire en exil. Il considère que cette initiative peut contribuer à résorber la crise interne provoquée par des responsables qui s'opposent au Congrès de la Soummam, tenu en août 1956, et préparent un congrès antagoniste.
Aït Ahmed s'insurge contre le groupe de Oujda
Membre du Conseil National de révolution (Cnra) et du Gouvernement provisoire (Gpra) en 1962, il prend une position ferme contre la violence de l'Etat-major des frontières. Il met en garde les notables politiques contre un processus de crise qui risque de dégénérer en guerre civile. Aït Ahmed dénonce le groupe de Tlemcen, appelé communément «Groupe de Oujda».
Il appelle les forces d'avant-garde, femmes, syndicats, étudiants, etc. pour faire barrage aux affrontements autodestructeurs. Les grandes manifestations populaires scandant «Sabaa snin barakat!» (Sept ans, ça suffit!) avaient pu interrompre, momentanément, ces violences.
La préfabrication d'une Constitution dans un cinéma à Alger a dessaisi l'Assemblée nationale constituante de sa prérogative essentielle qui est de fonder les bases d'un Etat de droit. Hocine Aït Ahmed ne s'est pas contenté de démissionner avec quelques députés dont le président de l'Assemblée, Ferhat Abbas. Il profite de la campagne publique qu'il mène contre le «Coup de force constitutionnel» pour créer le Front des forces socialistes (FFS) en septembre 1963. L'épisode de cette révolte, dit «Révolte du FFS», avait duré plusieurs mois et sera conduit par Hocine Aït Ahmed et le colonel Mohand Oulhadj. Le bilan s'est soldé par la mort de centaines de personnes. L'influence modératrice du FFS empêcha l'affrontement de dériver jusqu'à une guerre civile totale et le capital politique du parti au sein de la population se renforça. Arrêté en octobre 1964, Hocine Aït Ahmed est condamné à mort, puis gracié. Il est ensuite déporté à la prison de Lambèse. Malgré ce revers pour le FFS, le président Ahmed Ben Bella constate l'échec de la stratégie du chef d'état-major, Houari Boumediene, et de sa police politique à porter un coup d'arrêt à ce mouvement de résistance, il décide donc d'entrer dans un processus de négociation. Suite à des négociations menées à l'étranger, le FLN (Parti unique) et le FFS parviennent à un accord, qui sera rendu public par la presse nationale le 16 juin 1965. Trois jours plus tard (le 19 juin 1965), le coup d'Etat, perpétré par Houari Boumediene, met fin à toute possibilité de pluralisme politique pour sauvegarder l'orthodoxie de la pensée unique. Après plus de 70 ans dans le combat armé et politique, Aït Ahmed est toujours là et lutte pacifiquement pour l'Avènement d'une Assemblée constituante et la démocratie.


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