Le siège du FMI Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu vendredi qu'il allait revoir à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie de la planète. S'il faut ajouter à cette nouvelle pas très réjouissante la dégringolade des prix du pétrole, on peut se faire une petite idée de ce qui attend l'économie nationale dont le coeur bat au rythme des niveaux du cours du baril. Il fut un temps où l'Algérie pouvait se satisfaire d'un baril de pétrole autour des 80 dollars. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le pays, qui a été engagé dans un programme de développement économique dont le coût est estimé à quelque 286 milliards de dollars, a fait face à des augmentations de salaires massives, mais surtout à des dépenses jugées trop excessives de la part de nombreux ministères qualifiés très justement de budgétivores alors que les exportations pétrolières qui constituent l'essentiel des revenus en devises risquent de s'amenuiser avec l'importante chute des cours de l'or noir. La sonnette d'alarme a été tirée récemment. «Désormais, l'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles, des hydrocarbures», indique un rapport sur l'évolution économique et monétaire en Algérie, présenté le 1er juillet 2012 par Djamel Benbelkacem, directeur conseiller à la Banque d'Algérie. Le repli persistant des prix du pétrole provoquerait un fléchissement de la croissance, une hausse du nombre de chômeurs et une réduction forcée des investissements publics, avait prévenu le FMI dans son rapport dévoilé en janvier 2012. L'institution de Bretton Woods explique pourquoi: «L'orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a...rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole, le prix permettant d'équilibrer le budget étant aujourd'hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril», avait fait remarquer, en début d'année, le Fonds monétaire international. Il suffit que la locomotive de l'économie mondiale éternue pour que toute celle de la planète tousse. Aucun signe n'indique que les choses iront mieux à l'avenir. «De nombreux indicateurs de l'activité économique -l'investissement, l'emploi, la production- se sont détériorés. Et pas seulement en Europe ou aux Etats-Unis, mais aussi dans de nombreux pays émergents clés: Brésil, Chine, Inde», a indiqué vendredi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, lors d'un discours prononcé à Tokyo, au Japon, où se tiendra au mois d'octobre la réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI. Certains organes évoquent sérieusement une autre crise des subprimes du même type que celle qui avait provoqué un «tsunami» financier mondial en 2008-2009. Elle avait entraîné dans son sillage la faillite de Lehman Brothers, la quatrième banque américaine d'investissement ainsi que la chute spectaculaire des prix du pétrole qui sont passés d'un record historique au mois de juillet 2008, où ils avaient atteint 147 dollars, à moins de 34 dollars au mois de décembre de la même année. Ce scénario n'est pas à écarter. Les «crédits hypothécaires accordés par les banques américaines, soit 221 milliards de dollars sur 380 milliards de dollars, allaient être confrontés à une hausse des remboursements entre 2014 et 2017, ce qui exposera les banques à des pertes en cas de défaillance de l'emprunteur», indique le Bureau américain du contrôleur de la monnaie, a rapporté une dépêche de l'APS datée du 5 juillet. Que dire des cours du prix du brut? Le baril de Brent de la mer du Nord, coté à Londres, a perdu quelque 30 dollars depuis le mois de mars tandis qu'à New York, le «Light Sweet Crude» qui avait tutoyé la barre des 110 dollars à la fin février se retrouve aujourd'hui à 84,68 dollars. Les prévisions pessimistes du FMI concernant la croissance de l'économie mondiale peuvent accentuer la descente aux enfers de l'or noir...L'économie nationale qui a déjà un pied dans la crise se retrouve à l'heure actuelle dos au mur...
