Alors que son prix nétait que de 40 dinars, il y a moins d'une semaine, la courgette fait de nouveau parler d'elle, en s'affichant à 60 dinars le kg, à la veille du mois de jeûne. Désireux d'en savoir un peu plus sur l'évolution des prix des fruits et légumes à l'approche du mois sacré de Ramadhan, nous nous sommes rendus, hier, dans certains marchés de la capitale pour constater, de visu, l'ambiance qui y règne. Et comme sa consommation augmente considérablement durant cette période, nous nous sommes intéressés, bien sûr, à la courgette, mais aussi à la tomate, la salade, les haricots verts, le piment, les poivrons et les carottes à base desquels les ménagères préparent la plupart de leurs plats. A première vue, les prix affichés semblent abordables, même si d'aucuns vous diront que le marché ne s'est pas encore emballé et qu'il faudrait attendre deux ou trois jours supplémentaires pour assister à l'envolée des prix sur le marché. La place de Chartes et les artères alentour grouillent de monde, particulièrement, la rue de la Lyre dont les marchands de l'informel en ont fait leur nouveau sanctuaire. Trônant au milieu de cet immense bazar à ciel ouvert, qui semble surgir de nulle part, le marché de Chartes, contrairement à son habitude, semble plongé dans une profonde torpeur. Les rares clients qui s'y trouvent font le pied de grue devant les étals d'un marchand qui a soigneusement exposé sa marchandise essentiellement à base de courgettes, carottes, poivrons, laitue et tomate. Le premier servi est une mère de famille. Etonnée de voir la courgette s'afficher à 60 dinars, elle en commande un kilo, puis s'adressant de nouveau au vendeur, lui lance d'une voix presque inaudible: «Pourvu que cela dure!» Un autre client tout aussi content d'acheter de la courgette à 60 dinars en commande deux kilos parce que abordable. Cédée à 50 dinars le kg, la tomate est également très demandée sur le marché. Tout comme la salade qui, elle, résiste et ne veut pas descendre sous la barre des 100 dinars le kg. Pourtant elle est très abondante en cette période. Les haricots verts ont enregistré une légère hausse. Alors qu'au marché de Chartes ils sont cédés à 120 dinars le kg, au marché de la Lyre ils sont affichés à 150 dinars, ce qui a fait réagir ce père de famille qui s'inquiète devant cette hausse brutale des prix à l'approche du début du mois de Ramadhan. D'un ton dépité, il nous a déclaré que dans quelques jours les prix des fruits et légumes vont de nouveau flamber et rien ne pourra les arrêter. Malgré une production record, le prix des poivrons demeure encore élevé. Pour pouvoir se le payer, les clients qui en sont friands doivent débourser, au minimum, 100 dinars pour un kg. Que dire des piments? Sinon qu'au prix pour lequel ils sont vendus, actuellement, à savoir 140 dinars le kg, ils ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Finalement, il n'y a que la pomme de terre, les oignons et à un degré moindre les carottes qui se maintiennent, avec respectivement 40, 35 et 60 dinars le kg. Autrement dit, un éclair dans la grisaille car en dépit de tous les efforts déployés par l'Etat pour stabiliser les prix des fruits et légumes sur le marché, des gens profitent de l'absence de contrôle pour imposer leur loi et faire monter, à leur guise, les prix.
