«Karim Tabbou serait repêché par la direction nationale du parti du FFS, après son passage en conseil de discipline.» Après le meeting organisé jeudi dernier à Tizi Ouzou, les anciens cadres du Front des forces socialistes (FFS) ne désarment pas. Ils comptent ainsi organiser prochainement un autre meeting à Béjaïa, qui sera animé par les 3 anciens premiers secrétaires du FFS, Mustapha Bouhaddef, Ali Karboua, Djoudi Mammeri Djamel Zenati, ancien directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed durant la présidentielle de 1999, ainsi que Samir Bouakouir, ancien porte-parole du FFS. Outre ce deuxième meeting, dont la date sera communiquée dans les prochains jours, nous avons appris de sources sûres que d'autres rencontres-débats sont prévues avec la base militante à travers les différentes localités de Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira durant ce mois de Ramadhan pour dénoncer la dérive politique de la direction de leur parti et afin de contraindre cette dernière à ouvrir un débat et une évaluation politique, suivis d'un audit financier. C'est dire que la crise au FFS dure et perdure, d'autant plus que la direction pilonne ses cadres à coups d'exclusion. Par ailleurs, des sources sûres révèlent que «Karim Tabbou, fervent défenseur du cabinet noir du Front des forces socialistes (FFS), composé des cousins Balloul, serait repêché par la direction nationale du parti, car il bénéficie toujours du soutien du cabinet noir qui l'a imposé député, deuxième sur la liste à Tizi Ouzou». L'ex-premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, passera, le 19 juillet prochain, devant le conseil du discipline pour s'expliquer sur ses prises de position, jugées par la direction du FFS contraires à la ligne du parti. M.Tabbou n'est pas le seul à devoir répondre devant cette instance. D'autres cadres, dont deux ex-P/APW de Tizi Ouzou, en l'occurrence Smaïl Kessili et Ali Belkeîr, seront à leur tour convoqués pour répondre des accusations imputées par leur direction. Signalons en outre que cette éventuelle réintégration de Karim Tabbou se veut par la direction du FFS stratégique et obéit, poursuivent les mêmes sources, à des motivations tactiques. Cette réintégration est motivée d'abord par le silence observé ces derniers temps par Karim Tabbou, député de Tizi Ouzou, qui a préféré se présenter et se défendre devant le conseil de discipline, mais aussi pour contrecarrer la dynamique du rassemblement des énergies enclenchée par les anciens cadres du FFS, qui se désignent comme étant les «Rassembleurs des énergies». «L'enjeu de cette action (le meeting organisé le 12 juillet à Tizi Ouzou) dépasse le cadre du FFS. Il concerne tous ceux qui militent pour la construction de l'alternative démocratique, toutes organisations sociales, politiques, économiques et culturelles, pour constituer un front d'opposition radical», a tenu à préciser Djamel Zenati contacté par L'Expression. Signalons à ce sujet que l'actuel premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri, a souligné dans sa précédente déclaration que «le FFS est ouvert à toute tentative visant à réunir les conditions les meilleures pour un rassemblement réel de toutes les énergies». Doit-on voir dans cette déclaration un énième signe d'ouverture du FFS envers ses anciens cadres et militants? Ou bien s'agit-il juste de la poudre aux yeux, histoire de mener en bateau l'opinion publique? Sachant que tous les appels à l'ouverture d'un dialogue, comme l'a souhaité Hocine Ait Ahmed dans son dernier message, au sein du parti demeurent sans écho. Et pour des militants avertis, cette position de la direction entrant dans un processus d'hibernation risque d'hypothéquer son devenir, son patrimoine, acquis après une lutte de plusieurs générations, avec son enjeu éthique et politique immense.
