«L'argent vient le matin et s'en va le soir» Taha Hussein Malgré son monopole sur la publicité audiovisuelle, l'Entv demeure la seule télévision à ne pas faire des annonces de ses programmes sur la presse écrite. Absence de stratégie ou simple manque d'idée, l'Entv perd en tout cas un atout important dans la promotion de ses programmes, déjà très décriés. Une promotion qu'utilisent avec une grande agilité ses concurrents directs, Nessma TV et les nouvelles télévisions algériennes. Celles-ci profitent de l'espace publicitaire qui leur a été offert dans la presse écrite. Le meilleur exemple, c'est la page de publicité publiée par Nessma TV dans le quotidien Al Khabar et qui faisait la promotion du feuilleton Omar, avec cette devise qui en dit long sur l'efficacité des rois de la pub maghrébine, les frères Karoui: durant le Ramadhan, il n'y a pas mieux que Nessma. En faisant de la publicité sur le feuilleton Omar sur un média national et sachant que l'Entv diffuse le même programme, Nessma TV profite de l'absence d'une véritable autorité de régulation, en installant la confusion dans la tête du téléspectateur algérien. Une concurrence «déloyale» à laquelle ne répondent pas ou ne veulent pas répondre les responsables de l'Unique. Tout en criant sur tous les toits que Nessma TV est un média maghrébin, les responsables de la télévision tunisienne privée n'ont publié cette publicité dans aucun quotidien tunisien ou marocain. Ce qui dénote une volonté de s'installer sur le marché audiovisuel algérien. Mais le cas de Nessma TV n'est pas unique. Echourouk TV fait également la promotion de ses programmes sur les pages de son journal, mettant en exergue les animateurs et les présentateurs de ses programmes. Ennahar TV fait mieux, elle donne la Une de son principal programme avec la photo en ouverture de ses invités, comme ce fut le cas pour le passage de Khaled Nezzar, Bouguerra Soltani ou plus récemment Nouredine Aït Hamouda. C'est une stratégie de communication légale, normale et importante qui oriente le téléspectateur sur le programme en question. Ce n'est pas le cas pour l'Entv qui ne fait jamais la promotion de ses programmes et encore moins de la publicité pour ses présentateurs vedettes, alors qu'elle en a vraiment besoin surtout durant l'année, où elle est boycottée par les téléspectateurs algériens. L'Entv a en tant que média public tous les atouts pour être placée par l'annonceur étatique l'Anep dans n'importe quel média public ou privé ou dans n'importe quel espace publicitaire dans le pays. D'ailleurs, les seuls programmes de l'Entv qui font l'objet d'une publicité sont Hanout Maker et Bordj Al Abtal et cela, grâce à l'initiative des sponsors de ses émissions, les opérateurs de téléphonie Djezzy et Mobilis. Qu'est-ce qui empêche la Télévision nationale de faire la promotion de ses programmes sur la presse ou ailleurs? Ce n'est pas la trésorerie qui manque en tout cas. En France par exemple, le groupe public France Télévisions achète chaque année des espaces publicitaires dans les magazines dédiés aux programmes télés ou encore dans un quotidien sérieux tel Le Monde, pour faire la promotion de ses programmes et parfois de ses films. Chez nous, depuis la disparition de la revue de l'Entv Echacha aucun autre magazine ne fait la promotion des programmes de la télévision. [email protected]
