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On choisit ses lièvres... bien à l'avance
DEMISSION DE GHOUL DU MSP
Publié dans L'Expression le 29 - 07 - 2012

La sortie de Ghoul de son parti, le MSP, n'est-elle que l'aboutissement logique à une longue divergence avec Soltani? Ou bien serait-ce une manipulation grossière d'un homme dépassé par ses ambitions? Le temps nous le dira certainement. En tous les cas et quelle que soit la réponse que l'on pourrait donner à cette question, les manoeuvres pour 2014 ont bel et bien commencé.
Depuis quelque temps, le nom de Amar Ghoul revient fréquemment dans la presse écrite. Le chantier de l'autoroute y est certainement pour quelque chose mais ce sont les 13 sièges qu'il avait décrochés lors des dernières législatives qui l'ont propulsé au-devant de la scène politique nationale. Donné au début comme éventuel président de l'APN face à Harraoubia et Tou, il fut ensuite pressenti par certains observateurs comme le mieux placé pour occuper le poste de Premier ministre en remplacement de Ouyahia à la tête du nouveau gouvernement.
Tout cela n'est pas sans lui donner plus de poids au sein de sa formation politique, le MSP, ce qui, bien entendu, ne peut pas plaire à un Bouguerra Soltani qui, en calculateur rodé, a dû estimer le risque qui pèse sur sa propre candidature à la prochaine présidentielle, voire sur son maintien à la tête du parti hérité de Nahnah.
L'appel fait par le MSP à Ghoul de boycotter le Parlement est à comprendre dans ce contexte alors que la demande qui lui avait été adressée, par le responsable du MSP, de choisir entre le parti et le gouvernement, lui montrait carrément la porte de sortie du parti. Derrière cette incitation à la démission il y a beaucoup d'enjeux dont le leadership au sein du MSP et de la mouvance islamiste en général. La démission de Ghoul de son parti est désormais consommée. Il faut convenir que cela fait bien les affaires de Soltani et de beaucoup d'autres au sein de ce parti.
De ce fait, la fameuse «la page est tournée» lancée par Abderrahmane Saïdi président du Majliss Echoura, à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du conseil consultatif du parti, est significative à plus d'un titre.
Toutes les autres déclarations et pseudos-regrets sont à mettre au rayon des mauvais dribbles de circonstances et des paroles creuses dont certains ont définitivement acquis le secret. Maintenant que l'ex ministre des Travaux publics a bel et bien rompu avec son parti d'origine, et si l'on tente d'aller un peu plus loin que la simple constatation, il est une question fondamentale qui mérite d'être posée.
Pourquoi Ghoul a-t-il réellement démissionné du MSP? Autrement dit que cache cette démission? Pour notre part, nous émettons quatre hypothèses à cette rupture.
Première hypothèse: divergences au niveau des convictions
Ce n'est un secret pour personne que Soltani nourrit des ambitions nationales. Et à ses ambitions, il tient bien fort. Aux commandes du parti depuis la mort de Nahnah (2003), c'est-à-dire depuis près de dix ans, il s'accroche à toutes les occasions qu'il a le don de renifler de loin. C'est ainsi qu'il n'hésita pas à s'allier avec le FLN et le RND autour du Président Bouteflika, c'est ainsi qu'il s'empressa de quitter cette même Alliance lorsqu'il crut réellement à un vent des réformes dans les pays arabes, et c'est ainsi aussi qu'il oeuvra pour une autre alliance, celle des islamistes (Alliance verte) au lendemain du succès du parti En Nahda de Tunisie. Avec Soltani aux commandes, le MSP a eu, en fait, un parcours politique en yo-yo. Tantôt dans l'opposition (sans y être vraiment), tantôt au pouvoir (sans y être réellement). Sa présence prolongée à la tête du MSP et sa gestion discutable et discutée ont valu au successeur de Nahnah des contestations de la part de certains cadres du parti dont certains ont fini par claquer la porte comme ce fut le cas en 2009 pour Menasra et ses proches. Mais à chaque fois que Soltani a pu trouver le moyen de contourner les écueils de la contestation. Son refus de démissionner, exprimé clairement ce vendredi, à l'occasion des travaux du Majliss Echoura, en dit long sur le désir de Soltani de garder le contrôle du parti à deux ans de la prochaine présidentielle. Amar Ghoul a eu lui aussi, à moult reprises, des frictions avec Soltani. Les deux hommes n'ont, pour ainsi dire, pas beaucoup de choses en commun. Ni la logique, ni la perception et encore moins la philosophie. Alors que Soltani penche pour les longs discours et la démagogie pure et simple, Amar Ghoul préfère parler peu. Quand Soltani rêve d'une théocratie peinte aux couleurs furtives d'une démocratie tordue, Ghoul préfère parler de démocratie, d'Etat et de civilisation. La formation des deux hommes n'est pas la même, ni le parcours politique, ni celui social d'ailleurs. Une formation en lettres pour l'un et une autre en sciences dures pour l'autre. Tout cela a fini par se transformer en divergences au niveau des convictions. Et nous eûmes droit à une démonstration d'un aspect de ces divergences dernièrement lorsque Soltani demandait à Ghoul de boycotter le Parlement, ce dernier lui répondit qu'il est au service de son pays et qu'il croit «en la démocratie comme idée et comme comportement civilisé». une réplique très lourde de sens pour qui sait lire bien entendu!
Vue sous cet angle, la démission de Ghoul du MSP viserait simplement à en finir avec une incompatibilité de cultures et de perception du monde en général et du monde politique en particulier.
Deuxième hypothèse: créer un autre parti
Beaucoup a été dit concernant la création d'un nouveau parti par Amar Ghoul. Ceci demeure aussi une explication plausible à son départ du MSP. L'ex-ministre des Travaux publics viserait ainsi à s'extirper au zaïmisme du type féodal de Bouguerra Soltani et à s'entourer de cadres valables dans une institution aux desseins clairs et aux objectifs non cachés. En effet, fort des résultats qu'il a enregistrés lors des dernières législatives, Ghoul se serait vu la capacité de rassembler autour de son projet des hommes avec qui il partagerait valeurs et philosophie. Si cette hypothèse s'avérerait confirmée, il y a lieu de croire que promesse lui a été faite par les autorités d'accorder l'autorisation à sa future formation politique car on voit mal Ghoul quitter le MSP sans avoir pris ses précautions de ce côté. Mais la création d'un nouveau parti par un dissident du MSP ne serait pas une première. Menasra a bel et bien créé le Mouvement pour la prédication et le changement, avant ce jour, suite à sa sortie du parti de Soltani. Ceci n'est malheureusement pas sans rappeler un parcours identique au sein de l'ex-parti En Nahda d'un certain Djaballah qui connut une dissidence menée par un certain Habib Adami en 1998 l'obligeant à quitter le parti et à en créer un second (El Islah) qui lui sera confisqué par un certain Younsi avant d'en créer un troisième. Si cela se trouve, la sortie de Ghoul du MSP pour créer un nouveau parti pourrait, de ce point de vue, entrer dans une stratégie de déstabilisation des partis de l'opposition la veille de l'élection présidentielle, déstabilisation dont tireraient profit certaines parties.
Troisième hypothèse: Ghoul pense réellement à la présidentielle
La troisième hypothèse que nous retiendrons comme explication au départ de Ghoul serait son désir de se présenter à la prochaine élection présidentielle. En effet, cette ambition ne peut être que totalement et complètement légitime, surtout pour un cadre de la Nation qui a servi le pays et qui a eu l'avantage de connaître de près les rouages des décisions. Le nombre impressionnant de sièges décrochés lors des dernières législatives à Alger pourrait agir en ce sens poussant l'ex ministre du MSP à se dessiner des ambitions nationales. Cette hypothèse aussi est assez plausible car elle justifierait bien une rupture avec le MSP dont le chef Soltani ferait tout pour empêcher quiconque de son parti qui oserait se substituer à lui dans la course à El Mouradia. En allant créer un nouveau parti, Ghoul se donnerait enfin l'occasion de voler de ses propres ailes après avoir démontré ses capacités à gérer de grands dossiers. Il est tout à fait connu, dans le monde de la psychologie, que les hommes qui atteignent un certain niveau de compétence, cherchent toujours à relever les défis et qu'ils finissent souvent par s'en aller à leur propre compte. C'est ce qu'on appelle en psychologie le besoin d'autoréalisation (voir la pyramide des besoins d'A.Maslow). Cette hypothèse signifierait que Ghoul aurait déjà tranché quant à sa candidature en 2014.
Quatrième hypothèse: Ghoul serait dangereux
Au risque de nous répéter, rappelons que le nombre de sièges obtenus par Ghoul aux législatives de mai 2012 est impressionnant. D'où lui vient ce résultat? En l'absence de données officielles, il est permis de croire que ce sont les voix des électeurs islamistes qui lui ont permis d'obtenir ce score électoral. Cela signifie que Amar Ghoul bénéficie d'une grande estime au sein du MSP et de la mouvance islamiste en général. Cet état des faits n'est certainement pas pour plaire à beaucoup de parties. En premier lieu Soltani qui s'est empressé de l'acculer indirectement à quitter le parti comme on l'a vu précédemment. En second lieu ceux parmi les cadres des partis islamistes qui verraient en lui un sérieux rival en 2014. Mais ceci n'expliquerait pas la démission de Ghoul du MSP. La quatrième hypothèse que nous formulons serait que Ghoul pourrait devenir gênant aussi pour les gens du pouvoir en place. Ceux, du moins, qui comptent se présenter à l'élection de 2014 ou présenter leur candidat. En effet si demain Ghoul se présentait et s'il bénéficiait de l'appui des islamistes, il pourrait devenir réellement un dangereux rival. Pour éviter cela, la stratégie de ces parties aurait consisté à encourager Ghoul à quitter le MSP pour lui ôter l'appui des militants islamistes sans lesquels il n'inquiéterait nullement. Au contraire, sans véritable base électorale, Ghoul ferait bien un candidat BCBG aux yeux de la communauté mondiale, avec son diplôme de doctorat et sa tendance islamiste de surcroit. La démocratie serait ainsi sauvée et le régime aussi. A l'occasion de l'ouverture des travaux de la session ordinaire du majliss echoura du MSP, le président de ce conseil avait déclaré vendredi dernier que «celui ou ceux qui s'évertuent à le secouer (le MSP, NDLR) doivent savoir que beaucoup d'équations politiques qui règlent la symphonie politique nationale seront ébranlées à leur tour». Est-ce une phrase politicienne lancée en l'air juste pour dire quelque chose ou bien est-ce que cela signifie que, au MSP, on croit que la démission de Ghoul est téléguidée? Si cette hypothèse de manoeuvre se confirmait, cela signifierait simplement que Ghoul serait, en 2014, candidat, mais un candidat sans espoirs car sa candidature permettrait de cautionner celle d'un autre. Comme quoi on choisit ses lièvres bien à l'avance.


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