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Syrie: le temps d'agir
Publié dans L'Expression le 11 - 08 - 2012

Les massacres commis en Syrie par le régime du président Al Ouahche (le monstre, de son vrai nom) alias, Al Assad, ne peuvent être qualifiés que de véritable crime contre l'humanité.
Deux contrevérités d'apparence innocentes doivent être élucidées. La première contrevérité est relative à la nature des événements malheureux subis par le pays frère et qui nécessitent une réaction rapide et dynamique. Mais des voix rétorquent, en qualifiant le soulèvement du peuple de complot ourdi par l'Occident pour s'emparer de la Syrie au profit d'Israël, pour maîtriser la région et contrôler ses richesses. Ce discque rayé nous suggère que les Russes soutiennent Bachar pour ses beaux yeux, et, bien entendu, pour protéger l'Independence de la Syrie et garantir le bonheur du peuple syrien. La deuxième contrevérité est la confusion entre la dénonciation du régime, et le fait que ce pays est notre allié stratégique qui était toujours à nos côtés.
Ceci est vrai, mais il impose un éclaircissement. La Syrie était toujours un soutien absolu à l'Algérie. Mais, il s'agissait du peuple syrien, élite et masse confondues. Le régime n'a fait qu'exécuter la volonté populaire, souvent pour se maintenir au pouvoir.
Plus grave encore sont les conclusions tirées des contrevérités.
Certains prétendent que la Syrie vit maintenant la même tragédie que nous avons connue au cours de la décennie sanglante. Des apprentis-sorciers nous poussent à une conclusion stupide d'assimiler l'exploit de l'armée syrienne aujourd'hui à l'oeuvre de l'armée algérienne hier, se glissant dans des théories de politique- fiction, loin des faits et des réalités. C'est idiot de comparer l'incomparable. En Algérie, l'ALN était l'expression d'une volonté du peuple, et le fer de lance de sa détermination pour arracher sa liberté et son Indépendance.
Son héritier, l'ANP, adopta la conception immortelle de la révolution algérienne qui considérait les militaires comme des nationalistes qui portent l'uniforme militaire. C'est d'ailleurs pour cette raison que le colonel Houari Boumediene, fondateur de l'ANP, a choisi la couleur grise pour l'uniforme de l'armée, a contrario du kaki, couleur de l'armé coloniale, dont les souvenirs douloureux étaient encore dans les esprits.
Notre armée a participé dans tous les efforts du développement national, en tant que force vive de la nation. Elle a laissé, notamment grâce, au service national, ses empreintes bénéfiques sur tout le territoire national. Dans les congrès du FLN, les chefs des forces armées constituaient le cinquième des délégués.
Ce n'était pas le cas en Syrie où l'armée était une charge inutile et trop coûteuse à la nation. Les militaires membres du parti Baath ont détruit la déontologie des forces armées, c'est-à-dire en particulier, le respect absolu de la hiérarchie militaire et de la déontologie de l'armée. Je me souviens d'un incident que j'avais vécu dans les années soixante. J'étais à l'époque médecin -chef de la Marine nationale.
Comme tous les camarades, entre autres Benmoussa et Rachid Ben Yellis et beaucoup d'autres, j'assumais des tâches qui dépassaient, parfois, ma mission de base.
Etant de surcroît le commissaire politique de la Marine je participais à l'organisation des réceptions offertes en l'honneur de délégations étrangères. Un jour, nous avons reçu des délégations militaires arabes, dont des éléments de l'armée syrienne, présidée par un général. Pour le dîner officiel, nous avons prévu une table d'honneur réservée aux chefs de délégation. Dans la grande salle de la Corniche, qui fut un cercle d'officiers, je me suis adressé à un groupe d'officiers syriens pour chercher leur général. J'ai répondu au lieutenant qui m'avait interrogé que je guiderai le général à sa place à la table d'honneur. Le petit officier m'a regardé de travers en murmurant avec un mépris flagrant: tu le prends pour un «homme». J'ai été choqué. Je savais que le général n'était pas baathiste mais je ne pouvais imaginer qu'un officier se permettrait d'insulter son supérieur devant un étranger, dans un pays étranger. Au départ, le pouvoir syrien a utilisé le dogme et les liens partisans pour s'assurer de la loyauté de l'armée, mais, petit à petit, il a remplacé les officiers baathistes en les remplaçant par des éléments de sa secte alaouite, minorité connue par sa loyauté aveugle à la famille Al Ouahche. La concentration la plus importante des officiers alaouites était au poste supérieur de commandes, et notamment aux services multiples de sécurité, réputés pour leur férocité extravagante. La valeureuse armée syrienne s'est transformée en une milice, bien nourrie, bien entretenue, et surtout, hautement armée et bien préparée pour mâter et réprimer toute rébellion, voire la moindre contestation revendicative. L'image n'était pas loin de ce qui s'est passé en Libye ou au Yémen. L'anecdote racontée par les Syriens est révélatrice. Ils disent que chaque armée dans le monde a un service de sécurité, mais en Syrie, c'est le service de sécurité qui a une armée. Tout cela explique pourquoi cette armée n'a jamais gagné une guerre. Ses exploits militaires se trouvent seulement dans l'attaque du camp de réfugiés palestiniens à Tel El Za'ater au Liban, en 1976, et à El Yarmouk en Syrie, 36 ans plus tard. Cette armée n'a pas tiré un seul coup de feu au Golan, lâchée en 1967 aux Israéliens avec un laisser- aller honteux. La légende de l'armée syrienne s'est évaporée quand elle a agi en mercenaire, épaulant l'invasion américaine de l'Iraq en 2003. L'armée, qui utilise le MIG-21 contre son peuple, a recruté des repris de justice pour éliminer ses opposants, faisant du mot «chabbihas», le mot le plus détesté du Monde arabe (avec le mot «baltaguias» de l'Egypte). Elèves du KGB fidèles aux pratiques de Prague, les tortionnaires alaouites ont obligé les manifestants pacifiques à prendre les armes. Des militaires syriens, jaloux de leur pays et de son passé glorieux, ont rejoint le mouvement pour défendre leur peuple. L'armée libre syrienne essaye de rendre à «l'armée» du pays frère sa valeur initiale, et de récupérer le prestige perdu des combattants syriens de Salah Ed Dine Al Ayoubi. La clé d'une solution urgente et moins coûteuse est entre les mains de la minorité alaouite, tenue en otage par une famille qui pratique le chantage sanglant; c'est nous ou le partage de la Syrie entre la majorité sunnite et les autres minorités, au détriment des Alaouites. Les partisans de Bachar risquent de perdre leur avenir de citoyen si ils ne font pas demi-tour. J'ai en tête ce que des Italiens ont fait au Duce, Benito Mussolini, le 24 avril 1945. En ce qui nous concerne, il me semble que c'est le temps d'agir.


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