L'avocat a pour vocation d'être un précieux partenaire de la justice. Et c'est ainsi... Malgré les grosses chaleurs et l'agaçante humidité, les audiences qui ont repris à l'horaire normal de l'année judiciaire, sont entamées sur les chapeaux de roues voire tambour battant. Cette situation est née du fait que les titulaires du siège sont en congé annuel (du 15 août au 15 septembre 2012) et donc les remplaçants, souvent des jeunes juges ayant le «civil» en main, font ce qu'ils peuvent pour permettre à la justice de ne pas se perdre en tergiversations. Il est vrai que les rôles sont plutôt uniques surtout pour les sections non-détenus. Mercredi dernier, Maître Benouadah Lamouri n'a pas eu à trop suer pour défendre un jeune inculpé de tentative de vol, qui a échappé à la détention préventive éloigné: au profit de la liberté provisoire. Hafsi Z. vingt-trois ans est un agent de sécurité arrêté vers les une heure du matin avec en poche une arme blanche. Pour les policiers, que faisait cet énergumène dans les parages à une heure tardive de la nuit où si vous voulez, une heure avancée de la journée. Maître Lamouri jouera plus tard sur ce jeu d'expression d'après zéro heure. Poursuivi pour tentative de vol et de port d'arme prohibé, Hafsi Z. risque gros surtout pour le port d'armes, un délit drôlement puni, surtout depuis 2003, lorsque le président de la République avait dégainé l'ordonnance, cette redoutable arme et force de frappe des magistrats. L'ordonnance 97/06 avait poussé les plus hautes autorités judiciaires en 2003 à l'appliquer rigoureusement. Alger, Daouadi Medjreb, alors tout puissant procureur général veillait scrupuleusement sur le comportement durant les audiences à ce qu'aucun faux pas ou une quelconque indulgence ne vienne freiner l'ardeur de la volonté du gouvernement et du Palais d'El Mouradia d'enrayer ce fléau. Pour ce qui est de la tentative de vol, pour laquelle le procureur réclamera deux ans d'emprisonnement ferme et une autre année pour le port d'arme, l'avocat de Dar El Beïda (Alger) mettra au défi le ministère public d'étaler là, à la barre, une seule preuve que l'inculpé avait été arrêté auprès d'un quelconque lieu à cambrioler. «La vérité, Monsieur le président est que Hafsi a été interpellé dans une ruelle où le premier local se situait à plus de huit cent mètres au moins. Quelqu'un qui a l'intention de voler ou encore un maraudeur, va directement là où il veut commettre le méfait!», s'était écrié le défenseur qui a su effectuer ses sorties en droite ligne avec le droit et le raisonnement, loin de toute agitation et autre gesticulations. «Il n'y a aucune preuve de tentative» dit-il. Passant au port d'arme, le conseil n'a pas voulu trop gêner le tribunal et donc il passera vite à la raison du port d'arme blanche. Il hurle, presque, «c'est un agent de sécurité, Monsieur le président, croyez-vous sincèrement qu'un agent de sécurité puisse se balader avec une sucette en caramel? ironise avec beaucoup d'aplomb et aussi de sérieux Maître Lamouri qui ne finit pas d'étonner les uns et les autres lorsqu'il défend un dossier plein... d'irréalisme et de «non-preuves». Avant de clôturer en beauté son intervention, l'avocat aux tempes grises lâche en direction du siège: «Je suis pour la rigueur'. Je suis pour les verdicts lourds et assommants mais pas en direction des pauvres bougres, dont l'innocence, «bèle» à l'audience! Mon client fait parti de ces innocents, soyez justes. C'est tout». Et comme pour clignoter, en direction du conseil, le juge décide sur le siège de relaxer purement et simplement l'inculpé pour ce qui est du port d'arme blanche (c'est un agent de sécurité et, pour tentative de vol vu qu'il n'y a aucun témoin ni preuve... L'avocat se caresse la moustache poivre et sel