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"Moi, citoyen Algérien..."
VISA, EMPLOIS, ETUDES, REPENTANCE ET INDIFFERENCE
Publié dans L'Expression le 18 - 12 - 2012


La majorité des jeunes a émis le même souhait
Si vous rencontrez François Hollande, que lui demanderiez-vous? Voilà la question que nous avons posée, à nos compatriotes. Régalez-vous.
Le président François Hollande en Algérie. Un événement qui occupe depuis quelques semaines déjà les manchettes de la presse nationale et les discussions des politiques. Mais les Algériens se sentent-ils vraiment concernés par cette visite? Et si c'est le cas, qu'attendent-ils réellement de cette visite? Pour en savoir plus, nous avons posé la question à nos compatriotes rencontrés dans la rue. Les réponses sont plus étonnantes les unes que les autres. Appréciez plutôt. Comme on pouvait s'y attendre, la star de cette visite chez les jeunes Algériens, est incontestablement le...visa. «Echaâb yourid el visa ya Monsieur Hollande (le peuple veut des visas M.Hollande, Ndlr)», est la demande «explicite» que fait Hichem, un étudiant en 2e année de commerce à la faculté de Dely Ibrahim, Alger. C'est la même doléance qui a été faite par Inès, jeune commerciale dans une entreprise de cosmétique. «J'ai entendu dire que François Hollande allait augmenter les quotas des visas réservés à l'Algérie», rapporte-t-elle. «Eh bien, c'est une information qui me réjoui, j'espère que j'aurais ma part», atteste-t-elle. «Visa, euros ou fi Paris andourou (Visa, euro et se promener à Paris)», est le souhait de Hakim, un jeune chômeur qui, comme il dit si bien «bricole» en tant que gardien de parking.
«visa, visa et visa», est la «revendication» majeure des jeunes Algériens, qu'ils soient instruits ou pas. Mais ce qui y a de plus étonnant est le fait que cette doléance est également ressentie de l'autre côté de la Méditerranée.
Un visa, un double sens...
Les Français qui souhaitent se rendre en Algérie posent également le problème du visa. C'est le cas de Julien, un Français rencontré dans le hall de l'aéroport international Houari-Boumediene d'Alger. «Pour obtenir un visa d'entrée en Algérie c'est un véritable parcours du combattant, que ce soit pour des motifs touristiques ou personnels», regrette cet habitué de la ligne Alger- Paris. Le prix des billets d'avion entre les deux pays est également un point sur lequel s'accordent des citoyens français et algériens. Jeannine, une Française mariée à un Algérien qui effectue l'aller-retour entre l'Algérie et la France depuis presque 50 ans, dénonce le prix de ces billets qu'elle juge «excessif pour la distance et la fréquence des vols». Même constat fait par les Algériens rencontrés à l'aéroport. Ils s'accordent à demander aux deux présidents de trouver un accord avec leurs deux compagnies nationales respectives pour proposer une solution. Toutefois, le visa et les prix des billets d'avion ne sont pas les seuls réclamations que veulent faire les Algériens, en général, et les jeunes en particulier, auprès du président François Hollande. Les études sont également des sujets qui ont été évoqués lors de cette «vox-populi».
«Plus d'échanges entre les universités algériennes et françaises», est le souhait exprimé par Nihel étudiante à E-HEC d'Alger (Ex-inc). «Je rêve de voir des enseignants venir de France pour nous faire bénéficier de leurs connaissances. Je souhaite voir des Erasmus algero- français. Voir des étudiants français faire des stages dans nos universités et des étudiants algériens faire la même chose en France», assure-t-elle d'un air rêveur.
des échanges dans le domaine de l'éducation sont aussi souhaités par Merouane. «Mais moi je veux aussi voir plus d'écoles en Algérie délivrer des diplômes reconnus en France. Je souhaite voir l'émergence de plus d'écoles comme lEécole supérieure algérienne des affaires (Esaa) ou bien que la France reconnaisse les diplômes algériens sans être obligé de passer des équivalences pour pouvoir y travailler», réclame ce jeune qui semble vouloir travailler en France.
Des entreprises qui créent de l'emploi
La question de l'emploi n'est pas oubliée. Boussad est de ceux qui ne veulent pas émigrer en France: «On peut voir des entreprises françaises s'installer durablement en Algérie», dit-il, regrettant par exemple que le projet d'une usine de montage de véhicules Renault qui tarde à se concrétiser. «Les responsables algériens doivent exiger en contrepartie des marchés, la création d'emplois et le transfert de technologie», note ce quinquagénaire qui occupe un poste de responsabilité dans une entreprise publique. Les sujets qui «fâchent» n'ont pas été omis par nos compatriotes. La repentance est aussi une préoccupation exprimée. Le plus étonnant dans ce sujet est le fait que ce ne soit pas seulement les personnes âgées qui ont évoqué ce problème (même si elles sont majoritaires). Les jeunes en parlent aussi. Fethi, étudiant en architecture demande à la France de «reconnaître ses crimes coloniaux, en premier lieu ceux relatifs aux essais nucléaires de Reggane». «On n'a pas oublié. Nos parents n'ont pas oublié les 132 ans de colonialisme. Nous aussi on n'oubliera pas de sitôt, surtout si la France ne fait aucun geste dans ce sens», soutient ce jeune. C'est pour cette raison qu'il invite François Hollande à la repentance. «C'est le seul moyen d'ouvrir une nouvelle page entre les deux pays», certifie-t-il, en rappelant que la reconnaissance du 17 octobre 1961 faite par M.Hollande en octobre dernier était déjà un premier pas. «Tant qu'il y aura cette question de repentance, il sera difficile aux deux pays d'avancer», est la conclusion faite par Aâmi Slimane, un sexagénaire, par rapport à cette question cruciale.
Naceri, Benzema et Zidane
Il n'a y a pas que l'économie et la politique qui sont évoquées. Dans cette rencontre avec les citoyens, nous avons eu des répliques anecdotiques. Comme Rahim, cet inconditionnel de l'Equipe nationale de football qui demande à François Hollande d'ordonner à la Fédération française de football de ne plus convoquer de joueurs d'origine algérienne en équipe de France. Dans le même registre, Samir, lui, appelle François Hollande afin qu'il nous rende Naceri, Benzema et accessoirement Zidane comme entraîneur. Mehdi est plus réaliste: il réclame tout simplement un accès gratuit aux chaînes françaises câblées. «Ya si François (sic!), on veut voir Canal - Sat gratuitement. Ou au moins donnez-nous juste Canal +», fait-il comme voeu à celui qu'il appelle Tonton François. Autres doléances des plus burlesques émanant de Sabrina qui veut que les magasins français envoient une partie des produits en Algérie pendant la période des soldes. «Ramenez-nous vos soldes au pays comme ça on n'aura plus besoin de se déplacer», dit-elle avec un sourire. Mais n'est-ce pas que c'est déjà trop de demandes à la France? Non réplique une catégorie d'Algériens. Ceux-là, ils sont totalement indifférents à cette visite. «Qu'il vient ou pas, cela me fait une belle jambe, vu que ça ne changera rien à ma misérable vie», atteste Hocine, mélancolique, enseignant dans un lycée de la capitale. «Mes soucis me suffisent amplement. Je n'ai pas besoin de m'occuper l'esprit avec la visite d'un président étranger», poursuit-il. M Touhami, fonctionnaire dans une mairie fait la même réflexion. «Personnellement, je m'en f** même si c'était Obama, Castro ou Poutine», garantit-il. «Va-t-il augmenter mon pouvoir d'achat? Va-t-il augmenter mon salaire, baisser les prix des produits, ou encore remplir mon panier au marché? C'est non! Donc le jour où il le fera, sa visite m'intéressera», tranche-t-il en guise de réponse. C'est également un non-événement chez Fadia, Mohamed, Kamel, Khaled et les autres.
Rencontrés séparément, ils partagent néanmoins le même avis. «Ça ne nous intéresse pas, car la situation est meilleure en Algérie. On n'est pas touché par la crise financière, les caisses sont pleines. On n'a plus à se plaindre, donc on s'intéresse à ce qui ce passe chez nous sans porter un intérêt particulier à la visite d'un président qui vient pour les intérêts de son pays». Les avis diffèrent, s'entrechoquent, convergent fusionnent... c'est tout une société qui s'exprime à sa manière. Le président Hollande s'attardera-t-il sur les doléances contenues dans cette vox populi? C'est la question.


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