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Les examens ne sont plus un critère de passage
TIZI OUZOU
Publié dans L'Expression le 03 - 02 - 2013

La considération envers les enseignants, les surveillants, les livres, les programmes et tout ce qui représente les études a disparu de l'esprit des élèves à travers essentiellement, les paliers moyen et secondaire.
Les mutations subies par la société, et par voie de fait la famille, ont eu de graves conséquences sur les comportements des élèves à l'intérieur et à l'extérieur de l'école. La grande proportion des écoliers ayant l'âge de percevoir certaines réalités sociales les plus simples considère désormais, que les études ne constituent plus un moyen de promotion sociale.
Cette dégradation de l'image de l'école a eu comme corollaire la détérioration de tous ses symboles. La considération envers les enseignants, les surveillants, les livres, les programmes et tout ce qui représente les études a disparu de l'esprit des élèves à travers essentiellement, les paliers moyen et secondaire. Comble du malheur, le niveau des élèves n'est plus perçu comme un critère de passage aux classes supérieures. Ce qui a éliminé le dernier espoir de voir les élèves s'intéresser aux cours dispensés.
Pour s'apercevoir de cette déliquescence de l'image de l'école, une immersion au sein des établissements est indispensable. Les témoignages des élèves, des enseignants, des surveillants et des responsables mettent en lumière des comportements et des mentalités désormais maîtres de l'école.
Un événement survenu il y a une semaine au lycée de Boudjima, met en évidence à lui seul, l'état de l'école. Un gang a fait irruption au sein de l'établissement et s'ensuivit une bagarre à coups de couteaux et de barres de fer entre les extra et un autre groupe de lycéens. «Autrefois, les gens se devaient de protéger l'école de la violence de l'extérieur, à présent c'est l'extérieur qui doit être protégé de la violence des établissements», affirmait un enseignant qui s'apprête à prendre sa retraite.
Des enseignants témoignent des accrochages avec des élèves qui les menaçaient de représailles une fois à l'extérieur. «Moi, personnellement j'ai été insulté par un élève qui m'a menacé de représailles une fois à l'extérieur de l'établissement. Tout ça car je lui ai reproché de tenir des propos indécents à l'égard d'une de ses camarades de classe. C'est une jungle, ma parole», témoigne un enseignant d'arabe.
En fait, les élèves ne voient plus, comme en témoignent plusieurs d'entre eux, l'assiduité aux cours comme un critère de passage. «Vous croyez vraiment que les examens comptent dans le passage? Vous vous trompez. Regardez comment tous les exclus reviennent s'inscrire grâce à leurs connaissances. Puisque les élèves passent d'une classe à une autre avec une bonne note comme avec une mauvaise, alors pourquoi se casser la tête?» nous répond un lycéen en classe de terminale. «Nos profs ne s'intéressent qu'à l'argent. Ils ne font grève que pour les salaires. Vous les avez déjà vu faire grève pour décrier le niveau de l'enseignement?» renchérit son camarade.
Une véritable anarchie règne dans certains établissements. «Moi, je supplie les élèves pour qu'ils rejoignent la classe. Vous imaginez un peu un enseignant supplier ses élèves et les chercher un par un dans la cour pour les faire entrer en classe. C'en est fini de l'école», témoigne encore un enseignant de français au lycée.
Par ailleurs, nous avons rencontré des personnes qui ont battu en brèche toutes les explications données concernant la baisse du niveau des élèves et de la situation de violence dans les établissements. «Cessons de nous voiler la face. Aucune amélioration ne viendra si l'on continue d'apporter les solutions actuelles par les réformes. Avec mon expérience, je suis convaincu que la seule solution consiste à faire régner l'autorité de l'enseignant et des surveillants.
Il faut être ferme et sévère avec les élèves de tous les paliers. Il faut aller même jusqu'à rétablir la sanction corporelle», conseille un inspecteur à la retraite. D'autres personnes, généralement retraitées de l'éducation, mettent sérieusement en doute l'apport de la famille et le niveau des parents dans le cursus de leurs enfants. Seule l'école est à même d'enseigner.
«Regardez autour de vous. Les cours à la maison. Les enseignants qui dispensent un enseignement payant à des enfants des familles aisées. Ça n'a pas réussi à remettre l'école sur la bonne voie. Rien ne peut remplacer un instituteur ou un enseignant dans son rôle. Ni l'argent ni les autres réformettes. Nos mères et nos pères, de notre génération, étaient des analphabètes mais cela n'empêche qu'ils se privaient de nourriture et de vêtement et sacrifiaient tout pour nous voir arracher des diplômes supérieurs. Ah, ce temps-là!» affirmait Ahmed, l'un des premiers enseignants de l'école algérienne après l'Indépendance. Un autre parent d'élève rencontré devant un établissement, considérait la question des moyens matériels comme un problème secondaire. «Je déteste voir les élèves faire grève à cause du transport ou de la nourriture. Dans le temps, le lycée dans lequel j'ai fait mon cursus était distant de 40 km de chez moi. J'y allais à pied en hiver comme en été.
On n'avait pas de cantine. On n'était pas bien habillés. Mais nous avons tout de même fait notre cursus avec succès. Les moyens ne sont pas un critère d'une bonne école, mes enfants», raconte un retraité spécialisé dans les hydrocarbures.


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