A quelques jours du 1er anniversaire de l'élection de M. Bellabès à la tête du RCD, celui-ci ne pouvait rêver de pire cadeau. Les vents de redressement ont atteint le RCD! Des cadres et des militants de ce parti créé en 1989, ont décidé de sortir de leur mutisme pour réclamer un changement au niveau de la direction qu'ils disent «coupée des réalités du pays, déliquescente, club d'amis». Les reproches faits au parti dirigé pendant plus de 20 ans par Saïd Sadi ne sont pas des moindres. «Nous sommes ici en tant que militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), à tous les niveaux. Devant vous, ce sont des membres du conseil national», a déclaré devant les journalistes l'ex-secrétaire national chargé de l'organique du parti, Rabah Boucetta, lors d'une conférence de presse organisée hier, au siège de leur permanence, à Didouche-Mourad, Alger. Cette sortie intervient après celle du 9 février dernier où les animateurs de ce mouvement de redressement ont appelé à la tenue d'un congrès extraordinaire. «On a connu beaucoup de problèmes dans le parti depuis le 9 février dernier à l'occasion de l'anniversaire du parti. Il y a eu une invitation de la section d'Akbou pour un débat vaste sur les problèmes que connaît le parti durant et après le congrès. Il y a eu création d'une coordination nationale pour appeler à la tenue d'un congrès extraordinaire», a fait savoir Rabah Boucetta. Le chargé de la communication de la Coordination nationale pour le congrès extraordinaire du RCD (Cnce) a lu la déclaration préliminaire. Principale revendication? «La tenue d'un congrès extraordinaire pour élire une nouvelle direction, et alerter l'ensemble des militants sur l'état de déliquescence dans lequel se débat le RCD, aujourd'hui réduit à un club d'amis, coupé de la base militante et de la réalité politique du pays». Selon les redresseurs, «des purges successives arbitraires, ont fini par vider le parti de ses compétences en privilégiant la promotion de la médiocrité». Ils affirment que l'élection de Mohcine Bellabès à la tête du parti en mars 2012 a été «entachée de fraude». La direction actuelle, estiment les contestataires, a refusé, lors des dernières élections locales de novembre 2012, de valider des listes élaborées par de nombreuses sections, «contre la volonté des militants». Conséquence: le RCD n'y a pu présenter que 159 listes, quand en 2007 le parti était présent dans presque 700 APC. «Devant l'autisme de cette direction, et l'absence de toute autorité d'arbitrage crédible - (allusion faite sans doute à l'ancien président Saïd Sadi), nous avons pris notre engagement, solennel et réfléchi, pour sauvegarder notre parti, porte- flambeau de la démocratie en Algérie, en inscrivant notre action dans une perspective de mobilisation visant à rassembler toutes les énergies que recèle le RCD authentique.» Ils avancent qu'ils veulent sauver le parti de l'implosion depuis longtemps. «Mais le dernier congrès a semé la division au sein de nos rangs», a soutenu Rabah Boucetta avant de lancer un appel à l'actuelle direction: «Qu'ils soient sages, qu'ils respectent les statuts et le règlement intérieur et organisent un congrès extraordinaire.» A quelques jours du 1er anniversaire de l'élection de M. Bellabes à la tête du RCD, celui-ci ne pouvait rêver de pire cadeau.
