La commission de suivi du scrutin devra désormais rendre compte de ses travaux aux membres du secrétariat national. Une réunion très discrète des membres du secrétariat national de l'Ugta a eu lieu, hier, sous la présidence de Abdelmadjid Sidi Saïd. L'ordre du jour officiel et ordinaire, comme nous le disent des sources proches de la centrale, était loin de concorder avec les véritables objectifs de cette réunion de «redressement» de la commission de suivi des élections. Comme indiqué dans une précédente édition, cette cellule, insistent nos sources qui refusent de la qualifier de commission, avait été mise en place la semaine dernière. La présidence en avait été confiée à Abdelkader Malki, secrétaire national chargé des relations extérieures. L'homme est, par ailleurs, membre de la direction du RND. Sans qu'il ne soit question de conflit entre les deux principaux courant, qui déchirent l'Ugta entre ceux qui sont favorables à un second mandat de Bouteflika et ceux qui souhaiteraient que Benflis reprenne le témoin, nos sources indiquent que «les choses se sont faites en douceur, évitant à la centrale de prononcer la dissolution de cette cellule, se contentant seulement de lui rappeler ses missions, confinées uniquement à collecter le maximum d'informations sur la présidentielle, mais aussi les programmes économiques, sociaux et, éventuellement politiques, de l'ensemble des candidats, déclarés ou pas». Si les prérogatives liées à une quelconque interprétation de ces données viennent d'être ôtées à cette cellule, le secrétariat national, afin de mettre le holà à tout risque de dérive aux conséquences très lourdes pour la cohésion de la centrale, vient de décider que «ladite cellule est tenue de rendre compte hebdomadairement de ses activités à la direction nationale de l'Ugta». Sauf incident de parcours majeur, il en sera ainsi jusqu'à la réunion de la CEN (Commission nationale exécutive), chargée de statuer officiellement et publiquement sur la position que prendra l'Ugta vis-à-vis de la prochaine présidentielle. Cette rencontre, comme nous l'annonçait Sidi Saïd dans l'entretien qu'il nous avait accordé à la veille de la tripartite de septembre dernier, était prévue pour décembre passé. Elle devrait être suivie par une autre qui aura lieu au mois de février probablement. Finalement, nos sources indiquent que l'idée de tenir deux CEN dans l'état actuel des choses risquerait d'être contre-productif. D'où la décision prise, à l'unanimité croit-on savoir, de reporter cet événement majeur pour la prochaine présidentielle juste après la décision du conseil constitutionnel à propos de la validation des candidatures à la prochaine présidentielle. Le choix de soutenir un candidat, ou de laisser chaque militant choisir en son âme et conscience, ne serait donc pas pris avant plusieurs semaines. En attendant, il faudra faire face à des tentatives de déstabilisation, de récupération et des informations tendancieuses cherchant à desserrer les rangs à un moment crucial où la centrale a le plus besoin de maintenir sa cohésion.C'est dans ce sens, du reste, disent encore nos sources, que l'Ugta qui ne perd pas de vue ses missions originelles, réunit aujourd'hui ses fédérations dans le but de discuter des prochaines conventions de branche dont la formulation engagera l'avenir de centaines de milliers de travailleurs.
