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Les leçons d'un gros ratage
REFORME EDUCATIVE À BEJAIA
Publié dans L'Expression le 26 - 02 - 2013

L'utilisation de l'informatique et de l'Internet est une nécessité absolue
Dix ans après l'engagement de la réforme de l'éducation, le même département a entrepris une évaluation.
A Béjaïa, la réforme a été débattue dans les établissements scolaires dans ses quatre volets. Les programmes scolaires dans l'enseignement obligatoire, la formation des formateurs (enseignants, directeurs, inspecteurs), la scolarité et l'égalité des chances entre les élèves et enfin, la modernisation de la gestion pédagogique et administrative. «Nous avons donné la parole à tous les acteurs qui interviennent dans l'opération pédagogique», a indiqué la directrice du collège Irid-Mohand Améziane à Akfadou. Et de poursuivre: «nous allons rédiger un rapport de synthèse qui, à son tour, fera l'objet de discussions avec les autres établissements pour obtenir un rapport commun de toutes les daïras».
Programmes et volume horaire à revoir
Les programmes scolaires restent «un point fort de cette évaluation. Nous avons émis des suggestions au sujet des contenus à améliorer, des manuels scolaires, de problème de la pédagogie de l'approche par compétences, des coefficients des matières à revoir», a expliqué M.Khellaf Oudjedi, professeur de français, dont l'expérience dans l'enseignement remonte à près de 32 ans. «Les programmes scolaires sont très chargés par rapport au volume horaire, d'une part. D'autre part, leur contenu est en inadéquation totale avec le niveau des élèves dont le profil d'entrée au cycle moyen n'est pas celui attendu», ce sont là les premières conclusions auxquelles ont abouti les discussions», note-t-il encore. Ce à quoi, rétorque un parent qui découvre un changement radical par rapport à ce qu'il avait vécu dans son enfance, «ma fille n'a même pas le temps de faire ses devoirs à la maison. Elle arrive épuisée après sept heures de cours, le trajet et un cartable assez lourd pour son âge».
«Les prérequis des élèves ne leur permettent pas du tout de suivre le programme officiel. En 1ère AM, rares sont les élèves qui maîtrisent les acquis fondamentaux que sont la lecture (en arabe et en français), le calcul et l'écriture (calligraphie et orthographe)», note cet autre enseignant qui relève ainsi, «le retard des apprenants par rapport aux programmes à enseigner devient structurel à mesure qu'ils passent d'un niveau à un autre, voire d'un cycle à un autre». Aussi, «nous avons observé un grand hiatus entre les programmes enseignés dans le cycle primaire et celui de la première année moyenne. Les élèves ont l'impression de tout découvrir pour la première fois. Ici, il y a équivoque: ou les programmes enseignés au primaire sont inadaptés, ou les enseignants ne les appliquent pas convenablement», ajoute encore M.Oudjedi. Par ailleurs, les horaires en vigueur dans les cycles primaire et moyen sont loin d'être en faveur de l'élève. Le volume horaire imparti à chaque matière s'avère trop lourd. Les élèves ont un emploi du temps hebdomadaire qui dépasse les 34 heures, si bien qu'ils n'ont plus de temps pour s'occuper de la vie de classe (animation culturelle, sortie, etc.) ni pour un accompagnement de leur travail personnel (soutien ciblé, aide à faire leurs devoirs, etc.). L'organisation horaire des enseignements est liée directement aux programmes dont la longueur est l'une des causes. C'est pourquoi il est préconisé de définir le contenu des programmes de manière à dégager une répartition horaire plus légère et en adéquation avec leur âge (11 à 16 ans). Aussi, les activités artistiques, l'éducation physique et sportive et les sorties doivent avoir leur place dans la nouvelle répartition horaire. L'affectation des coefficients aux matières enseignées qui n'intervient qu'en fin de cycle, c'est-à-dire en 4e AM, est une bonne mesure en ce sens qu'elle permet de faire prendre conscience à l'élève que certains savoirs sont indispensables pour accéder au cycle supérieur, autrement dit au lycée, dans le cas de l'Algérie. Les matières dont le coefficient doit être important sont les mathématiques et la langue, car elles constituent la voie obligée pour accéder aux connaissances littéraires et scientifiques. Viennent ensuite, les matières scientifiques comme la technologie (physique) et les sciences de la vie et de la terre. Toutefois, des considérations idéologiques président parfois au choix des coefficients de certaines matières. Il nous semble que les coefficients ne doivent obéir qu'au seul critère d'efficacité. «Nous constatons, par ailleurs, qu'il y a un grand écart entre les coefficients des matières. Ceci poussera les élèves à ne fournir des efforts que dans les matières fortement valorisées», relève cet autre enseignant. Sur un autre chapitre, les enseignants ont noté que le livre scolaire qui constitue l'élément central, est mal confectionné: absence de couleurs et d'illustrations, calligraphie inappropriée, erreurs de frappe. Ceci dit, le plus grave, c'est le contenu des manuels, notamment ceux des langues et des sciences sociales (Histoire, géographie, éducation civique et religieuse, etc.) qui est, au mieux, démotivant pour l'élève, au pire, tendancieux.
L'information et la formation
Sur le plan de l'information et de la formation, la première est assurée aux élèves en ce qui concerne leur santé (visites médicales, vaccinations, orientation pour un suivi médical, etc.), leur vie scolaire interne (date des compostions, inscription à des concours, inscription à l'examen, mais surtout leur orientation scolaire future. Quant aux enseignants, ils bénéficient du même traitement en la matière. Le problème à poser reste relatif à la discrimination entre la ville et la campagne. Très souvent une information n'arrive à un établissement situé en montagne qu'après expiration des délais. Les méthodes d'enseignement sont celles utilisées de par le monde. Toutefois, la définition du statut des langues se pose en partant du principe qu'on n'enseigne pas de la même façon une langue maternelle et une langue étrangère. Laquelle doit être considérée comme langue maternelle et laquelle ne doit pas l'être? Cette problématique reste d'actualité car l'apprentissage de la langue maternelle par l'enfant est une rampe de lancement qui lui permettra de maîtriser les autres langues étrangères, selon les psycholinguistes. Or, en Algérie, plus particulièrement dans les zones berbérophones, l'enfant n'étudie pas dans sa langue maternelle qui est le tamazight. Cette situation influe également sur l'apprentissage des autres matières comme les mathématiques ou la physique.
Les moyens didactiques
Les moyens didactiques existent dans certains établissements, mais leur qualité laisse à désirer. Les pouvoirs publics doivent faire l'effort de mettre à la disposition des enseignants et des élèves des documents pédagogiques et des outils comme les Tice qui répondent aux normes. Un bon investissement n'est pas de dépenser des enveloppes budgétaires pléthoriques, mais de faire le bon choix, d'acquérir des outils dont l'enseignant et l'élève se serviraient avec bonheur. L'évaluation formative, c'est-à-dire, celle que l'enseignant utilise pour évaluer ses élèves quotidiennement, est appliquée convenablement. Là où il faut tirer la sonnette d'alarme, c'est au niveau des examens officiels (entrée en 1ère AM et BEM) où la norme n'est plus respectée. Le «copiage» est devenu systématique.
Les enseignants en poste sortis des ex-ITE ont pour la plupart suivi un cursus universitaire équivalent à une licence. Les nouveaux enseignants sont tous issus de l'université. Toutefois, il faudra privilégier la formation à l'Ecole normale supérieure (ENS) pour offrir aux futurs enseignants une connaissance pédagogique plus conséquente.
Conditions d'enseignement et opportunités de réussite
Les conditions d'exercice de l'enseignant sont difficiles pour diverses raisons. Ces raisons sont liées à l'absence de logement, salaire en deçà du travail fourni (en comparaison avec d'autres secteurs), emploi du temps surchargé, classes surchargées, plan de carrière défavorable (accession à des postes de responsabilité). Par contre, la déperdition scolaire doit être le souci des parents d'élèves, mais surtout des pouvoirs publics. La refonte des programmes scolaires, la revalorisation de la situation matérielle et financière de l'enseignant, ainsi qu'une rigueur dans les examens officiels, sont autant de mesures qui réduiront à coup sûr le taux de déperdition scolaire que connaît notre école. Les cours de soutien (rattrapage) ne doivent plus être maintenus, car ils constituent une sorte de légitimation de l'échec scolaire. Au lieu de faire preuve d'ingéniosité dans la confection des programmes et de rigueur dans la gestion pédagogique et administrative des établissements, les responsables de l'éducation optent pour les cours de soutien. L'utilisation de l'informatique et de l'Internet est une nécessité absolue, aussi bien au niveau administratif, que pédagogique. Il en est de même pour l'animation culturelle et artistique des établissements scolaires, qui doit être assurée par l'Etat en créant des postes d'emploi dans ce domaine: animateurs, guides touristiques, autres spécialistes... «Autant de suggestions à même de porter, non seulement des correctifs, mais à aboutir à une refonte plus profonde», a conclu un professeur de français. Les débats étaient riches et passionnants. La parole a été donnée aux élèves, à leurs parents et aux représentants des syndicats agréés. Tout le monde souhaite que les suggestions de la base fassent l'unanimité afin de faire aboutir cette opération que le ministre, lui-même, espère que d'autres partenaires participent à son enrichissement dans l'intérêt des élèves et de la nation.


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