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AU ROYAUME DE LA CONTREFAçON
VIREE AU HAMIZ
Publié dans L'Expression le 06 - 03 - 2013

«Ana manbiâche lamdarahe (moi je ne vends pas la contrefaçon)»
Cette virée à la «République du Hamiz», nous a permis de constater que les chauffages de contrefaçon et des sous-marques chinoises et turques aux normes de sécurité douteuses se vendaient librement.
On l'appelle le tueur silencieux. Il est inodore, incolore, sans saveur, mais fait beaucoup de victimes. Lui, c'est le monoxyde de carbone, un tueur en série qui frappe chaque hiver. Mais comment se fait-il que le CO2 puisse atteindre les citoyens? «Le dysfonctionnement d'appareils de chauffage, couplé à un manque d'aération, est à l'origine de fuites fatales de monoxyde de carbone», nous révèle Saïd un plombier chauffagiste qui a plus de 30 ans d'expérience. «Ces dernières années, on enregistre, en hiver, de plus en plus de drames liés à l'inhalation du monoxyde de carbone. Des familles sont décimées à cause des fuites de CO2. Cela est essentiellement dû aux chauffages et chauffe-bains contrefaits qui ont envahi le marché», assure Saïd à propos de ce qui ressemble à un pavé dans la mare. Les chauffages et chauffe-bains de contrefaçon sont donc la principale cause de ce genre d'accidents domestiques. «Mais ce sont les chauffages qui représentent plus de risque à cause de leur emplacement souvent au centre du domicile», soutient-il. La question qui se pose toutefois est, où se vendent ces chauffages contrefaits? Au marché noir? L'Etat fait-il preuve d'autant de passivité pour que ces produits puissent passer entre les mailles du filet de la douane et des services de contrôle du commerce? Difficile à croire et pourtant...! Suivez notre visite guidée au «bazar» d'El Hamiz, royaume des produits ménagers et électroménagers de la capitale, où nous nous sommes fait passer pour des clients à la recherche d'un chauffage à gaz. Appréciez.
Les appareils de contrefaçon se vendent librement
«Nous voulons un chauffage à gaz.» C'est ce que nous demandons au premier marchand que nous rencontrons. «Vous en voulez un d'origine oula m'darahe (de contrefaçon)», nous répond-il sans gêne. On lui demande comment se fait-il qu'ils vendent de la contrefaçon sans être inquiétés. Il répond clairement: «Tout le monde en vend.» Avant d'ajouter sèchement: «Ce n'est pas moi qui les importe, je ne fais que les vendre. Personne n'est jamais venu m'inquiéter». Ainsi, nous confirmons avec le premier vendeur l'existence de chauffages de contrefaçon. Ils existent donc et on les vend à la lumière du jour. Arborant un large sourire, il énumère les marques, donne les prix du produit dit d'origine avant de donner celui contrefait. Cela va du simple au double. Par exemple, le chauffage Lincar (italien) est cédé aux alentours de 40 000 dinars alors que le produit imité est vendu à 16.000 dinars. Mais la vedette de ces chauffages est incontestablement le français De Longhi. «C'est le chauffage le plus prisé par les foyers algériens à cause de sa qualité, son prix et sa simplicité», rapporte le même commerçant. «La majorité des foyers sont équipés de cette marque», poursuit-il. «Ce qui n'a pas échappé aux imitateurs qui en font plusieurs copies... presque conformes», certifie-t-il. «Les prix de ce chauffage varient entre 15.000 et 17.000 dinars pour l'original alors que l'imité va de 10.000 à 15.000 dinars», témoigne-t-il. «C'est pratiquement les mêmes à quelques détails près. Il faut être expert pour voir la différence», avoue-t-il avant de nous donner quelques astuces pour différencier entre les deux. «Pour le De Longhi, vous devez voir à l'intérieur sur la base métallique, devant le conduit à gaz une plaque gravée qui garantit l'origine du produit. Il faut aussi voir le nom gravé sur la tôle du chauffage et non une simple étiquette collée», nous donne-t-il comme «tuyaux».
Entre le vrai et le faux...
Ne sachant pas encore faire la différence entre un chauffage d'origine et un d'imitation, mais avec des astuces en main, nous continuons notre tournée. Nous rentrons dans un autre magasin. Celui-ci certifie que tous ses chauffages sont d'origine. «Ana manbiâche lamdarahe (moi je ne vends pas la contrefaçon)», atteste-t-il. Nous lui demandons alors de nous montrer ses chauffages pour essayer de vérifier, avec les repères que nous a donnés son confrère, s'ils étaient d'origine. Mais, rien n'y fait, nous ne sommes sûrs de rien. Les produits ont l'air d'origine, mais leurs prix nous laissent pantois. Ils sont aux mêmes prix que les produits imités du premier magasin. Nous sommes perdus. En plus, nous vérifions la gravure à l'intérieur, elle y est. Mais sur la tôle, c'est une étiquette qui est collée. Le vendeur affirme qu'ils sont d'origine, ils ont l'air de l'être. Mais pourquoi alors leurs prix sont aussi bas? Notre inquiétude est encore plus grande quand on demande au vendeur le pays d'origine de ce chauffage. Une question qui semblait le gêner. Il répond furieux. «Ils sont fabriqués sur Mars.»
On se sent perdus
Sachant très bien que nous n'allons jamais nous en sortir seuls, nous décidons de faire appel à Saïd, le plombier pour nous aider dans notre conquête... des chauffages. Saïd accepte volontiers de nous accompagner. Quelques heures plus tard, nous revenons à la seconde boutique. Saïd voit le chauffage censé être d'origine et son verdict est sans appel. «C'est un faux», affirme-t-il. «Son prix bas déjà à lui seul te donne la réponse. Tu ne pourras jamais acheter un produit d'origine à ce prix-là», ajoute-t-il. On lui donne alors les astuces que le premier commerçant nous a données. «Oui, ce sont de bonnes astuces. Mais elles ne sont pas suffisantes car les imitateurs ont réussi à les copier», rétorque-t-il. Alors comment faire? «C'est au coup d'oeil, il y a certains petits détails qui ne trompent pas. Des petites imperfections dans la soudure, dans les finitions. Il faut être expert pour les remarquer», explique-t-il tout en avouant que même cela n'était pas suffisant. «Les imitations sont tellement bien faites que même nous, les experts, nous nous trompons», avoue-t-il encore. «La seule véritable garantie c'est celle du fabricant. Mais au Hamiz, c'est difficile de trouver quelqu'un qui vend avec la garantie», regrette-t-il. «Il faut absolument demander la garantie avant d'acheter et je conseille d'acquérir des marques fabriquées en Algérie ou disposant de représentant, dans le pays. Mais la garantie du fabricant reste le seul gage. N'hésitez pas, même si vous devez payer plus cher, votre vie et celle de vos proches en dépendent», conseille ce chauffagiste.
Pour être plus explicite, il nous demande de le suivre à travers les artères de cette poussiéreuse ville commerciale. Nous poursuivons notre virée dans les méandres de la contrefaçon...
Les sous-marques, un autre danger!
Il explique également que le danger ne vient pas seulement des imitations, mais aussi des sous-marques. «Regardez toutes ces marques inconnues qui nous viennent de Turquie, d'Iran et de Chine. Certes, leur prix est très attractif, mais elles représentent aussi un danger certain pour les citoyens. Les normes élémentaires de sécurité ne sont pas respectées», affirme-t-il en certifiant qu'elles sont vendues sans aucune garantie. A chaque magasin une nouvelle marque. Il y en a plusieurs dizaines. Les citoyens ne savent pas quoi choisir! C'est le cas de Chafik rencontré sur place. «J'étais venu acheter un chauffage, mais là je préfère me renseigner d'abord auprès de mon plombier ou de lui demander de m'accompagner. J'ai peur d'acheter de l'imitation et de le payer au prix de l'original. Un de mes amis m'a mis en garde. Il m'a dit que certains n'hésitaient pas à nous arnaquer, même au prix fort», témoigne ce citoyen qui semble être perdu dans le labyrinthe, qui témoigne à lui seul, que l'Algérie est devenue la poubelle du monde.
Contrefaçon, sous-marques chinoises et turques aux normes de sécurité douteuses, de réels dangers pour les citoyens qui meurent en silence sans que cela ne suscite l'inquiétude des autorités. Des homicides par négligence...


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