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Comment raconter l'immolation au théâtre?
CREATION THEÂTRALE END/IGNE DE LA COMPAGNIE EL AJOUAD
Publié dans L'Expression le 20 - 03 - 2013


«Le théâtre pour dire le monde»
Ecrite par Mustapha Benfodil et mise en scène par Kheiredine Lardjam, cette pièce sera présentée du 8 au 13 avril prochain au Festival d'arts contemporains du Caire et du 7 au 27 juillet au Festival d'Avignon.
Il est l'un des rares metteurs en scène algériens dont le travail est connu sur les deux rives de la Méditerranée. Kheiredine Lardjam est metteur en scène et directeur artistique de la compagnie EL Ajouad. Il a à son actif un nombre impressionnant de créations théâtrales. Il est aussi membre fondateur et organisateur de l'événement Siwa.
Cette dernière propose une plate-forme de réflexion sur les modes de création et de représentation dans le Monde arabe contemporain. Sa volonté est de se situer entre les cultures, entre les langues, de rendre visibles des expériences artistiques et leurs modalités de manifestation et de déploiement, à travers des présentations d'étapes de création. Ces réflexions se nourrissent à partir d'échanges et de dispositifs de rencontre entre artistes issus de l'«Occident» d'un côté et artistes du «Monde arabe» de l'autre. Il s'agit, à partir de ces expériences artistiques, d'engager une pensée qui se déplace et travaille tous les acquis non questionnés des deux côtés. Aussi, après s'être distingué avec Le poète comme boxeur, de Kateb Yacine qu'on a eu à apprécier au CCf d' Alger l'an dernier, (avec Amazigh Kateb et Samir El Hakim), la compagnie El Ajouad revient en force. Sa dernière création End/Igné écrite par Mustapha Benfodil, sera présentée du 8 au 13 avril prochain au Festival d'arts contemporain, qui aura lieu au Caire. Il s'agit d'un festival multidisciplinaire, le premier du genre en Egypte. Ce dernier va s'approprier le centre-ville du Caire pendant deux semaines. Le Downtown Contemporary Arts Festival apporte une vivacité culturelle dans un concept novateur qui s'est longtemps fait attendre. Apres l'Egypte, la pièce sera donnée au Festival d'Avignon du 7 au 27 juillet. Cette nouvelle création est née suite à l'actualité «brûlante» qui secoue actuellement le Monde arabe. «À travers ce texte, j'essaie d'aborder un sujet brûlant: celui des immolations qui ravagent le corps de dizaines de mes compatriotes. Je reste convaincu que le théâtre a aussi pour boulot de dire le monde», explique l'auteur de cette pièce, Mustapha Benfodil. Et de poursuivre: «Pour ma part, j'ai fait le pari de l'intime, de l'humour, du cynisme, de la dérision et de la poésie. D'où une histoire qui a lieu dans une morgue». C'est ainsi que nous découvrirons Moussa (Azzedine Benamara) le laveur de morts attitré de la morgue de BalBala, petite bourgade rongée par l'ennui. Un jour, Moussa réceptionne le corps de son meilleur ami, qui s'est donné la mort. Dans ce monologue, Moussa essaiera de comprendre le geste fatal de son ami...durant 1h15 mn nous plongerons dans les inquiétudes de cet homme qui tente de reconstituer les fragments épars de cette macabre histoire. Sujet éminemment sensible, son auteur s'est demandé dans son avant-propos comment porter un tel sujet extrêmement compliqué sur le plateau. «C'est comme de dire à un auteur tunisien: fais-nous une pièce sur Ben Ali.» Et de s'interroger avec acuité: «Comment éviter la tentation du pathos, du discours militant, et la facilité de plaquer telles quelles des paroles cueillies dans la bouche des immolés, des séquences-reportages, en plagiant le Réel?». La réponse de Mustapaha Benfodil est donc de ne pas se prêter à un «théâtre d'information». Et d'expliquer encore: «Même si l'actualité est dans les coulisses. Ou l'arrière-scène. D'où la distance. L'Humour. La Fable. Le Cynisme. La Dérision. La Poésie. Même si je n'ai pas le recul nécessaire, temporellement et émotionnellement parlant.
La construction du texte est dictée dès lors par cette obsession de «ne pas copier le Réel», de ne pas le transposer brutalement sur scène...». Pour le metteur en scène Kheiredine Lardjam, faire appel à l'auteur, pour exorciser ce mal, devenait une obligation, une responsabilité impériale. «Si l'immolation est la dernière flamme de vie et la plus spectaculaire, elle est aussi celle qui purifie. Soi-même et ce monde si laid. Dans le cas de l'immolation par le feu, l'acte est public. Il désigne en soi la société comme responsable. C'est vraiment un «j'accuse», un acte de protestation publique. C'est la façon la plus voyante de protester quand on ne peut ni parler ni être entendu. C'est le cri des opprimés de toute nature. Et c'est cette parole que je souhaite questionner au théâtre.» confie-t-il. Depuis la création, en 1996, de la compagnie El Ajouad - titre d'une oeuvre de Abdelkader Alloula, premier artiste et dramaturge assassiné en Algérie en 1994 par les islamistes - dont l'oeuvre reste déterminante dans le travail de Kheiredine Lardjam, ce dernier s'est engagé à défendre son oeuvre en créant cinq de ses textes: L'Alag (Les sangsues), Habib Errebouhi, El Lithem, Les Dires et Le pain. Depuis, il crée des pièces d'auteurs arabes: La Récréation des clowns de Noureddine Aba, Coquelicots de Mohamed Bakhti, La Pluie de Rachid Boudjedra, Le Cadavre encerclé de Kateb Yacine, Pygmalion de Tawfiq al-Hakim, Al-Fajr al-kâdhib (L'aube trompeuse) de Naguib Mahfouz. Mais également des pièces d'auteurs occidentaux: Roméo et Juliette de William Shakespeare, En attendant Godot et Fin de partie de Samuel Beckett, Ubu roi d'Alfred Jarry, Les Justes d'Albert Camus, Syndromes aériens de Christophe Martin... Depuis 1999, ses spectacles tournent en Algérie, dans plusieurs pays arabes et également en France de façon régulière.


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