D'ores et déjà, le présent mouvement, déclenché depuis neuf jours, est prolongé jusqu'au 5 février. Des milliers de travailleurs du secteur de l'éducation ont investi, hier, la rue pour crier leur désarroi face à une situation fort pénalisante induite par la centralisation des salaires. Dans une marche imposante, initiée par le Sete/Ugta, les travailleurs de ce secteur en ébullition à l'approche de chaque fin de mois et ce, depuis que la centralisation des paies est entrée en vigueur, ont affiché une colère qui n'est pas prête de s'estomper, puisque nombreux étaient ceux qui insistaient pour «la poursuite de la grève jusqu'à ce que la situation soit définitivement assainie». De l'esplanade de la maison de la culture jusqu'au point de chute de la manifestation, les protestataires n'ont pas cessé de dire haut et fort leur mécontentement. Des slogans favorables à «l'unité syndicale» et exigeant le «départ des responsables du secteur» ont été scandés pour la circonstance sur fond de colère intenable. Près du centre payeur de la wilaya et du siège du Trésor public, les manifestants ont marqué une halte pour faire entendre leur voix, réclamant leurs salaires. «Halte à l'humiliation», lit-on sur l'unique banderole déployée à la tête de la marche. Devant le siège de la wilaya, les responsables du Sete ont abordé dans le détail la situation qui prévaut dans le secteur. Le secrétaire général du Sete informera que «1200 travailleurs, dont les dossiers ne sont même pas visés, sont sans salaire depuis la rentrée, «plus d'une dizaine de PV cosignés avec les responsables n'ont pas été respectés», soutient-il avant de réitérer l'exigence «d'une commission d'enquête afin de déterminer les responsables de la situation». Dans tous les cas de figure, le Sete de Béjaïa revendiquera «le départ du directeur de l'éducation et son secrétaire général». Lui succédant, Louhab Khoulalène de la Fnte a, tout en insistant sur l'importance de l'unité des rangs, indiqué que «le ministre est prêt à revenir sur la décentralisation», qui, ajoute-t-il, «a montré ses limites». La réforme du secondaire n'a pas été en reste puisque l'orateur a déclaré que «la Fnte n'a pas été associée à sa réforme» qui est, au demeurant, «contestée». L'ensemble des intervenants ont insisté sur «l'assainissement de la situation au plus vite». A défaut, la conférence des cadres syndicaux, prévue pour jeudi prochain, pourrait «déboucher sur un mouvement de grève illimitée». D'ores et déjà, le présent mouvement, déclenché depuis neuf jours, est prolongé jusqu'au 5 février. L'éventualité d'actions sur le terrain est revenue souvent en réponse à une majorité des présents qui revendiquaient avec insistance «une radicalisation de la contestation». En tout état de cause, la détermination affichée, hier, par les travailleurs de l'éducation, n'est pas de nature à favoriser un retour rapide à la normale. Bien au contraire, le bras de fer ne fait que se durcir tant la situation de désarroi est devenue insupportable. «Imaginez un père de famille sans un sou à la veille de l'Aïd», disait, hier, un manifestant, visiblement désabusé qui n'a pas manqué de signifier sa disponibilité à tout entreprendre pour que «ses problèmes trouvent solutions».