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Ce que la maladie de Bouteflika a montré
SCÈNE POLITIQUE ALGERIENNE
Publié dans L'Expression le 22 - 07 - 2013

Certains qui n'ont ni passé politique ni compétence avérée, se sont portés candidats ou ont exprimé leur intention de l'être
Bouteflika est rentré au pays après 80 jours d'absence. Il n'est un secret pour personne que sa maladie a suscité - et continue de susciter - divers commentaires et moult réactions. Il en est qui ont demandé l'application de l'article 88 de la Constitution au moment où d'autres, au contraire, ne veulent pas entendre parler de cet article. Certains ont exprimé leur opposition quant à un quatrième mandat alors que d'autres appellent Bouteflika à postuler en 2014. Certaines parties avaient même fait appel à l'armée pour une éventuelle intervention auquel appel, cette dernière a fait savoir son refus catégorique d'intervenir.
Mais au-delà de tout cela, ce qu'il y a lieu de mentionner, c'est que la maladie du Président a levé le voile sur un tas de choses intéressantes.
Une communication officielle qui fait rougir
La première des observations à faire concerne la communication officielle - qu'on peut qualifier de calamiteuse - de l'Etat. En effet, la manière dont a été gérée la maladie de Bouteflika a été très en deçà de toutes les attentes pour un pays comme le nôtre. Dès le départ, on nous avait annoncé qu'il s'agissait d'un AIT sans séquelles et que le Président était allé en France uniquement pour faire des analyses. Ce qui, avec le temps, s'avéra complètement faux car dès qu'on annonça le transfert du Président aux Invalides, les Algériens comprirent aussitôt qu'il s'agit de rééducation, chose qui fut confirmée dès les premières images. On ne va pas à la rééducation lorsqu'il n'y a pas de séquelles. Mais malgré cela, et au lieu de dire la vérité, les chargés de communications qui n'ont cessé de mentir et d'entretenir le flou, ont persévéré, ignorant qu'ils perdaient chaque jour en crédibilité et qu'ils faisaient perdre de la crédibilité à l'Etat. Le savent-ils au moins? Mieux, à chaque fois que quelqu'un s'exprimait, il avançait que le Président «allait bien», qu'il allait «très bien même» selon certains, et qu'il était «complètement guéri» selon d'autres. Or, à son retour, les Algériens ont observé qu'il n'est pas complètement guéri et qu'il garde même des séquelles.
Ce n'est certainement pas une honte de tomber malade, car la maladie est humaine, et le Président est d'abord un homme. Mais c'en est une cependant que de mentir au peuple, le savent-ils? La communication officielle chez nous est simplement honteuse, car tissée autour de mensonges et d'irresponsabilités. Nous ne sommes plus aux années 1960 et le peuple n'est pas mineur.
Par ailleurs, cette communication a été relayée par certains nouveaux médias qui ont poussé le ridicule jusqu'à vouloir être plus royalistes que tous les rois de la planète réunis. Des médias qui traitent de tous les noms tous ceux qui osent avoir des avis différents à propos de la gestion de la maladie du Président ou de celle du pays. Au nom de qui s'expriment donc ces médias qui, en plongeant dans la mare de la falsification du débat démocratique, biaisent la réalité et renvoient une fausse image de notre scène médiatique?
Ceux qui ont eu le temps de suivre, parfois, les médias en question ont dû remarquer certainement, le manque de clarté de leur ligne éditoriale et les dégâts d'une bonne dose d'inexpérience conjuguée à beaucoup de prétentions.
Une certaine opposition qui...
La maladie du Président nous a donné aussi l'occasion de voir à quel point certains individus et certains partis peuvent tomber bas. Si d'aucuns nous ont inventé des notions tout à fait ridicules, d'autres n'ont cessé de bouger le ventre dans des danses à faire vomir. Lorsqu'on ne nous parle pas de reine, on préfère nous entretenir de fantasmes illégitimes. Les applaudisseurs et les fêtards d'occasion campent plus dans l'opposition que dans le pouvoir, c'est la triste réalité dont il faut tenir compte désormais. Une réalité qui interpelle quant à ce qui peut ou non être ridicule. Il est certain que peut émarger au râtelier du pouvoir qui veut, mais tout en gardant un minimum de dignité quand même. Les Algériens qui écoutent ne sont ni analphabètes ni ignorants et ils savent analyser et, lorsqu'il le faut, ils ont même la capacité de disséquer les paroles de ceux qui, parce qu'ils disposent sans mérite des microphones, s'aventurent à dire n'importe quoi. Encore une fois, nous ne sommes pas en 1962. Les gens ne croient plus aux histoires de Hdidouane, de Lghoula ou de Loundja bent essoultane... le discours politique de nos jours est tombé malheureusement très bas, même chez ceux qui nous ont donné l'illusion, un moment, d'une certaine maturité.
Il n'est pas interdit à l'opposition, toute l'opposition si elle le souhaite, de se rallier au pouvoir en place, il lui est demandé seulement de s'assumer et d'assumer ses choix. Mais se réclamer de l'opposition et servir de porte-parole au pouvoir, voilà qui n'est ni acceptable ni honorable. Lorsque le MSP de Soltani émargeait du côté du pouvoir, il l'avait entièrement assumé en s'inscrivant dans l'Alliance présidentielle et, il faut en convenir, personne ne peut le lui reprocher du moment que ce choix était complètement et ouvertement assumé et, quand bien même il s'agit plutôt d'une manière de faire de la politique que de s'opposer, la position de Soltani a ce mérite d'être claire et assumée. Sans hypocrisie et sans prétention d'être le guide de la nation sur un sillon quelconque d'une prétendue opposition. D'ailleurs, la dernière sortie de Mokri laisse croire qu'il fait des offres de service pour, peut-être, reprendre le bâton et le chemin de... Soltani. Tout cela est permis et chacun est libre de concevoir sa manière de faire la politique. Ce qui ne l'est pas, au nom de l'éthique et de la morale, c'est de laper dans l'assiette du pouvoir et de se prendre pour un champion de l'opposition. Là, on n'est pas d'accord car cela pourrait plutôt ressembler plus à une mission officielle qu'à une activité politique.
La paralysie des deux grands partis
Un travail de sape à l'endroit du FLN et du RND a commencé il y a longtemps. Il était difficile d'y apporter remède pour certaines raisons que tout le monde connaît, mais aussi pour d'autres raisons qui nous échappent et dont n'en ont le secret que quelques-uns.
La maladie et l'absence du Président ont rendu toute solution impossible du moment que toutes les parties qui se ont activé dans ce dossier, l'ont fait pour, jurent-elles, «apporter leur soutien à Bouteflika». Comment peut-on avoir des positions antagonistes, des candidats diamétralement opposés, des perceptions contraires de l'avenir de l'Algérie et prétendre en même temps avoir le même objectif? Que de gâchis!
Les deux grands partis sont donc restés sans tête et aucune proposition n'a pu leur donner un chef. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de propositions, mais parce qu'il ne faut pas que le problème soit résolu! La paralysie est voulue et calculée et elle ne disparaîtra que lorsque toutes les pièces du puzzle seront réunies. Les surprises ne sont pas les bienvenues à quelques pas d'avril 2014! Et ce ne sont ni les veines usées de certains ni les comportements ridicules des autres qui contrediront ces propos. Le FLN et le RND sont pris en otage par certains qui veulent se hisser pour arriver au niveau du cercle des applaudisseurs rapprochés. Il n'y a rien de plus. Certains croient savoir qu'il appartient à Bouteflika de choisir ceux qui l'applaudiront le mieux, d'autres pensent qu'il est plutôt du ressort d'autres parties de choisir ces individus pour mieux exécuter la stratégie qui consiste à assurer la place au post-Bouteflika en douceur.
Si partout dans le monde, on parle avec dégoût de l'alliance impropre de l'argent avec la politique et que tout le monde crie au scandale, que dire alors lorsque, chez nous, on assiste à un mariage de l'argent sale avec la basse politique? C'est dire ce rapport plus que douteux qu'entretiennent les nouveaux riches et les nouveaux parvenus avec le pouvoir et les sphères de décision. Ceux, dont les fortunes insultantes n'ont jamais été ni explicables, ni compréhensibles, ni encore moins justifiables, parce qu'elles ne se sont érigées ni sur la sueur, ni sur le mérite, ni même sur l'héritage.
Il s'agit, tout au plus, de quelques parvenus d'un monde que les Algériens ignorent, et qui se sont alliés à certains hommes «boulitiques» d'occasion, arrivés, eux aussi, par accident, avant de monter sur leurs nuques. La fusion de ces deux mondes méprisables a enfanté de la corruption, l'incroyable incapacité du pays à se remettre debout, de l'inadéquation des solutions proposées, de l'incompétence généralisée, de la médiocrité à faire hurler et de cette incroyable damnation qui nous colle à la peau et qui nous pousse toujours, et sans cesse, dans l'abîme!
Personne ne s'occupe plus des intérêts du peuple. Même lorsque le ministre du Commerce constate une augmentation des prix de 7% au cours de la première semaine de Ramadhan, il fait la constatation avec beaucoup de bonheur! Tout content! Et même lorsque le ministre de l'Enseignement supérieur apprend le classement plus que déshonorant de notre université, il n'a qu'une seule réaction: c'est le classement qui n'est pas correct. Tout content lui aussi.
Plus rien, ici-bas, n'intéresse plus personne. Il y a déplacement des centres d'intérêt vers les sommets vers lesquels tout un chacun lorgne. Même ceux qui ne savent pas exactement de quoi il s'agit se sont joints au groupe qui lève la tête pour regarder vers El Mouradia. Ah bon? Il y a des élections en 2014? Ils ne le savaient même pas. Et qu'est-ce qu'on élit à El Mouradia? demandent certains. Un président? Ils ne savent même pas, jusqu'à présent, ce que signifie une élection présidentielle et pourtant, ils s'enfoncent dans un débat dont ils ignorent tout, jusqu'au contenu. Tristes temps que ceux que Dieu nous fait voir à la fin de notre vie! Qu'ont donc fait les Algériens pour mériter un tel sort?
Chaque métier a une odeur qui le spécifie et le différencie du reste des métiers. Dès qu'il y a mélange anormal, cela se sent. Si par exemple, un maçon se convertit en pâtissier, il ne faut pas s'étonner de voir les mille-feuilles sentir le ciment. Si le boucher devient, par la force de l'étrangeté et de l'absurde, comptable, il est tout à fait normal que les opérations, les comptes et les écritures se réfèrent toutes aux vaches, aux moutons et aux abats. Si le marchand de légumes devient médecin, il ne fait pas de doute que dans les salles d'opération on parlera de choux, de navets et de pomme de terre. Il en est de même dans le cas inverse, c'est-à-dire si le comptable devient président, les calculs et les intérêts seront trop vils et trop restreints.
Un mépris du peuple
Au mépris du peuple, certains qui n'ont ni passé politique ni compétence avérée, se sont portés candidats ou ont exprimé leur intention de l'être. Il en est même certains qui, arrivés à la politique par accident, se sont décrétés aptes à diriger le pays alors qu'ils seraient peut-être incapables de diriger leur propre tribu. Des voix s'élèvent ici et là, même à l'étranger, pour nous apprendre qu'untel sera candidat ou que tel autre pourrait l'être. Que tout le monde soit le bienvenu.
Au temps du parti unique, nous avions un seul candidat, maintenant, et selon les intentions affichées, nous en avons plusieurs et nous pouvons en avoir autant que nous voulons. Toutefois, ce n'est pas le nombre de candidats qui fait la démocratie et ce n'est pas le taux de participation qui pourra relever le pays de la situation non enviable qui est sienne.
Certains, mandatés par eux-mêmes, et au mépris du peuple ou de ce qu'il pourrait en penser, sont allés essayer de faire revenir Zeroual comme si la solution du pays est dans son passé. Jusqu'à quand continuera-t-on donc à mésestimer les citoyens et à vouloir se moquer d'eux? Heureusement que Zeroual, fidèle à ses principes, a décliné l'offre ridicule qui ne rime avec rien et qui a mis à nu l'incapacité de ceux qui nous gouvernent à résoudre les problèmes du pays.
Le pays ne doit pas se relever sur des béquilles. L'Algérie doit se relever sur ses jambes et uniquement sur ses jambes. A la différence des hommes, un pays ne peut être usé ou vieilli ou dépassé. Dans son sang coulent 38 millions d'Algériens dont une grande majorité de jeunes.
Il n'est pas impossible que Bouteflika ait déjà pris la décision de se retirer. Sa maladie, et malgré les gesticulations anormales de certains, écarte l'homme ou, du moins, réduit les possibilités de sa reconduite à la tête du pays. Le nombre des voix qui appellent au quatrième mandat commencent à se rétrécir. Même ceux qui, pour convaincre, allaient jusqu'à dire des bêtises ont fini par parler bas, voire par ne rien dire du tout.
La maladie de Bouteflika nous a montré beaucoup de choses intéressantes. Un pays qui se débat dans les problèmes. Une opposition déplacée, malade et inefficace. Une scène politique dégingandée. Des loups à l'affût et, surtout, un brouhaha incroyable de la part de ceux qui se croient devenus les nouveaux tuteurs du peuple. Le retour du Président va, sans doute, accélérer certaines choses, car tout le monde est parti en course vers une place pour l'après-Bouteflika. Qu'en sera-t-il de ce positionnement? Septembre nous donnera les réponses! Pourquoi septembre? Simplement parce qu'en septembre tout doit rentrer dans l'ordre. La révision de la Constitution devra avoir été avalisée par la réunion des deux chambres juste à la reprise de la session d'automne, les deux partis RND et FLN doivent avoir, entre-temps, retrouvé leurs chefs pour appuyer la nouvelle Constitution et, surtout, le candidat «d'envergure nationale» comme commencent à le désigner Mokri et les siens. D'ailleurs, le revirement des choses au FLN qui a consisté à annuler les décisions de Belayat est un signal très fort comme quoi les choses sérieuses ont commencé. Le nombre de ministres présents à la dernière réunion au siège du FLN à Hydra laisse comprendre qu'un ordre a été donné pour appuyer un courant donné, celui qui ne soutient pas Benflis. Septembre aussi parce que d'ici là, les faux opposants doivent avoir commencé à applaudir, peut-être même que cette fois ils feront partie d'une certaine alliance pour «assurer la continuité et le développement», les applaudisseurs doivent avoir appris les nouveaux noms à scander et le dernier virage pour 2014 pourra être entamé dès fin septembre et «en toute sécurité», sans risque pour le... vice-président qui sera forcément le prochain locataire d'El Mouradia.


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