L'impact de ce salon n'est plus à prouver Après la suppression du semi-marathon des donneurs de sang de Bouira, le second important événement culturel annuel qu'est le Salon du livre et du multimédia amazigh n'aura pas lieu cette année. L'information nous a été communiquée par un participant qui se dit malheureux de voir un pareil rendez-vous, qui participe concrètement à l'avancée de la langue amazighe, finir dans les oubliettes. Cette rencontre dont la 8e édition a été une totale réussite vient d'être annulée après l'annulation du semi-marathon international des donneurs de sang. Lors des préparatifs du 8e Salon du livre et multimédia amazigh, l'année dernière, une rumeur faisait état de la délocalisation de cette unique activité annuelle dédiée à la culture au niveau de Bouira si on excepte les rencontres plutôt folkloriques, dont sont fans les responsables du secteur à Bouira. Le motif invoqué, selon un membre actif du comité, qui a requis l'anonymat, serait lié à l'acquisition, par la wilaya, de beaucoup d'ouvrages qui n'auraient pas été payés. Même si l'argument était avéré, il n'annule pas une pareille manifestation pour si peu, à moins que cette raison ne soit qu'une excuse. L'impact de ce Salon n'est plus à prouver. Tout au long des huit éditions, l'organisation gagnait en expérience et les participants augmentaient d'année en année. En décidant d'aller ailleurs, le HCA, qui reste le maître de l'ouvrage et principal organisateur donne un sérieux coup de frein à tamazight dans une wilaya connue pour sa composante linguistique multiple. Pour les plus au fait des affaires de la culture, cette annulation intervient dans un contexte particulier. Le Festival de la chanson qui est à la 3e édition connaît une régression, d'année en année. Après une édition expérimentale qui a vu le chantre Aït Menguellat venir directement de France vers Tikjda, le rossignol du malouf et du constantinois Benzina, les maîtres de Raïna Raï qui se sont produis sur les hauteurs du Djurdjura, la dernière prestation était des plus médiocres avec quelques chanteurs locaux, et bien sûr, cette ville d'Akbou que nul ne connaît. La fin du Salon du livre et du multimédia amazigh montre à qui veut le voir que Bouira est marginalisée sur le plan culturel et dans plusieurs autres domaines. Le secteur de la culture qui reste le premier concerné dans cette annulation, continue de susciter le mécontentement. Tous les projets en réalisation: le Théâtre régional au chef-lieu de wilaya, les travaux de l'annexe de la bibliothèque nationale, le Théâtre plein air, les Bibliothèques communales, sont autant de projets qui connaissent des retards et quelques fois des arrêts. Cette situation participe de son côté au plan mis en place.