La situation s'envenime une fois de plus et le partenaire social opte pour la grève illimitée. Suite à l'arrêt des négociations tenues depuis deux semaines sur la plate-forme de revendications entre la direction d'ArcelorMital et le syndicat de l'entreprise (Annaba), celui-ci a déposé, avant-hier dimanche, un préavis de grève dont une copie a été remise à l'inspection du travail d'El Hadjar, apprend-on de source syndicale. Une démarche à travers laquelle, les représentants des travailleurs invitent la direction générale du complexe sidérurgique à reprendre les négociations dans un délai de huit jours avant de recourir à une grève générale, a expliqué la même source. Cette dernière a fait savoir qu'à défaut d'une réaction positive de la part de la direction générale, la seule alternative qui s'offre au syndicat sera le recours au débrayage. Aussi, le bureau syndical de l'entreprise sidérurgique a mis en place un plan d'action en perspective de cette étape: dans le cas où le partenaire français refuserait de reprendre les négociations, une assemblée générale est prévue avant la mise à l'arrêt de tous les ateliers et unités de production du complexe, en application de la grève illimitée, annoncée dans le préavis de grève. Rappelons que le bureau syndical a, depuis son installation, entamé une série de rencontres avec les responsables de la direction française dans le but de mettre, d'une part, en application la plate-forme de revendications, et dautre part, discuter de la situation catastrophique du complexe et, notamment la vétusté des outils de production. Ce dernier point, notons-le, était à l'origine de la divergence des positions, notamment du côté du partenaire français. Au terme de la dernière réunion tenue entre les deux partenaires, la situation était bloquée pour ne pas dire sans issue devant le silence de l'administration d'ArcelorMittal qui, selon notre source, ne prend pas en compte la situation chaotique du complexe et ses retombées sur les revendications du syndicat. Dans ce sillage, on rappelle que celui-ci mise sur une augmentation du salaire de base à hauteur de 30%, pour tous les travailleurs de l'usine sidérurgique. Une revendication qui ne peut être concrétisée dans l'immédiat, selon le partenaire étranger, qui met en avant la situation financière du complexe. Par ailleurs, ne refusant pas en bloc le contenu de l'augmentation, le partenaire français a dévoilé une grille des augmentations des salaires avec des hauteurs de 9%, que la direction prévoit de verser en quatre tranches, soit une tranche chaque année. Mais cette augmentation reste tributaire de la hausse de la production, que conditionne la direction générale d'ArcelorMittal. Une première augmentation de 4% devra être versée le dernier trimestre de l'année en cours, avec effet rétroactif sur 10 mois. Une proposition rejetée catégoriquement par le bureau syndical, qui, considérant l'offre du partenaire français comme une atteinte aux droits des travailleurs, a décidé d'interrompre les négociations engagées l'avant-dernière semaine du mois de juillet avec le représentant de la direction générale. Ainsi le porte-parole des travailleurs a accusé le partenaire français de ne pas vouloir négocier sérieusement avec le syndicat de l'entreprise et le comité de participation, encore moins de prendre en considération les neuf points de la plate-forme de revendications, objet de négociations début mai dernier. Ainsi, au regard des rapports envenimés entre la direction d'ArcelorMittal et le bureau syndical du même complexe, la situation semble s'acheminer vers une véritable crise dans la mesure où les travailleurs, par le biais de leur porte-parole, optent pour la grève, face à la direction d'ArcelorMittal qui campe sur ses positions.