Lors d'une rencontre organisée, jeudi dernier, à Alger en l'honneur des 52 activistes, résistants et militants des droits de l'homme sahraouis, venus apporter leurs témoignages «des brimades et violences physiques dont ils avaient été victimes de la part de la police marocaine», le président de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui, le sénateur belge Pierre Galand a dénoncé «la violation permanente des droits de l'homme au Sahara occidental. Soulignant que «le Maroc foule aux pieds la légalité internationale et tente par la répression, les arrestations massives et les enlèvements d'étouffer la voix du peuple sahraoui». M. Galand a exprimé son admiration et sa solidarité à l'égard de ces populations et de ces hommes et femmes qui luttent par des moyens pacifiques pour arracher leur indépendance. S'adressant aux activistes après les avoir rencontrés et écouté longuement les témoignages poignants qu'ils ont rapportés, l'hôte du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, a salué leur courage et leur détermination, précisant que «la victoire est toute proche et que le Maroc est de plus en plus isolé dans sa quête de garder sous sa coupe le Sahara occidental». Il a confié que le roi Mohammed VI s'entête dans cette voie et que seule une minorité de pays, parmi lesquels la France et l'Espagne le soutiennent encore et épousent ses thèses. Selon lui, «la France et l'Espagne font obstruction aux résolutions pertinentes de l'Organisation des Nations unies et cherchent par tous les moyens d'empêcher ou retarder le processus d'autodétermination du peuple sahraoui». Evoquant la résolution du Parlement européen du 7 février 2013, relative aux droits de l'homme, le conférencier qui est aussi, président du tribunal Russel pour la Palestine, «appelle à la protection des droits fondamentaux des populations sahraouies, y compris la liberté d'expression et de manifester». Egratignant au passage le roi du Maroc qui avait voulu, dit-il, disqualifier l'envoyé spécial de l'ONU M.Christopher Ross, Pierre Galand rend hommage à l'opinion internationale qui lui a manifesté son soutien et l'a conforté dans sa mission. Son seul souci c'est le prolongement du mandat de la Minurso. «Depuis cinq ans, nous plaidons pour un élargissement du mandat de la Minurso afin de protéger les populations sahraouies dans les territoires occupés», a-t-il affirmé. Dans un témoignage qui a ému tout le monde, particulièrement la délégation conduite par le sénateur belge, Pierre Galand, l'activiste et ancien détenu Abderrahmane Ziou a rappelé la répression féroce dont sont victimes les populations sans défense sahraouies, à chaque fois qu'elles cherchent à faire entendre leurs voix, en organisant des marches et des manifestations pacifiques dans les territoires sous domination marocaine. «Plus de 600 activistes croupissent encore dans les geôles marocaines. Leur seul tort est d'avoir organisé des manifestations pacifiques pour réclamer leur indépendance», a-t-il confié. Indiquant qu'il a été, lui-même victime de violences physiques et de sévices de la part de la police marocaine, cet activiste a révélé que «les arrestations massives, les enlèvements et les disparitions sont le lot quotidien des Sahraouis dans les territoires occupés». Selon lui, beaucoup ont été atrocement torturés, surtout après la répression féroce du 25 avril qui n'a épargné, précise-t-il, ni les personnes âgées, ni les femmes et les enfants. Prenant la parole, à son tour, Ali Salem Boubit, un des combattants de la première heure, qui a participé à la bataille de Zemla dans les années 1970, a fustigé, pour sa part, l'administration marocaine à la suite des événements tragiques de Gdeim Izik, bastion fort de la rébellion. «Le roi n'a eu aucune pitié envers toutes ces femmes et ces enfants contre lesquels il avait lancé sa police et son armée pour les punir à la suite des manifestations pacifiques qui avaient été organisées dans les camps de Gdeim Izik», a-t-il fait savoir. Issue d'une famille de militants et de combattants et soeur du héro tombé au champ d'honneur, Mme Dember a rapporté «les exactions quotidiennes dont sont victimes les Sahraouis de la part de la police marocaine qui tente par tous les moyens de les réduire au silence.» Persuadée que la victoire est à portée de main et que le peuple sahraoui est sur la bonne voie, elle a souligné que nul n'entamera sa détermination et son courage jusqu'à la victoire finale.» Présent lui, aussi, lors de ce rendez-vous, l'ambassadeur de la RASD à Alger, M. Brahim Ghali a tenu, tout d'abord, à remercier vivement l'Algérie et son peuple, pour leur soutien indéfectible et leur solidarité à l'égard des Sahraouis depuis 40 ans. Se disant fier d'accueillir dans cette terre d'accueil les dignes fils de la RASD qui luttent par des moyens pacifiques pour faire entendre la voie des populations sahraouies dans les territoires occupés, il a remercié, à son tour, le sénateur belge qu'il présente comme un grand défenseur des causes justes et un grand ami des Sahraouis.