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Le quiproquo islamiste!
Publié dans L'Expression le 18 - 08 - 2013


Un grave quiproquo oppose la société musulmane aux islamistes au pouvoir ou aspirant à y accéder. Le programme politique de ces derniers est simple et se résume à la «chari'â», au port du voile par la femme, au changement des habitudes vestimentaires et alimentaires de la société. Quid du développement économique, social et scientifique de la nation, du travail pour tous, du logement, en particulier pour les jeunes, leur donnant la possibilité de fonder un foyer? Rien de tel! De fait, ils viennent administrer à la société, une fois encore, que leur préoccupation demeure invariable: la «chari'â». Ainsi, en Syrie, où les jihadistes mènent la guerre contre le pouvoir légitime, ils viennent de proclamer leur profession de foi: «Nous, en tant que musulmans, ne croyons ni aux partis politiques ni aux élections parlementaires, nous croyons à une gouvernance islamique basée sur la choura et la justice», a déclaré Abou Mohamed al-Joulani chef du Front Al-Nosra. Celui-ci veut édifier un «Etat islamique» en Syrie. Et al-Joulani d'ajouter: «Le moyen d'appliquer la chari'â c'est à travers le jihad. La chari'â libère l'Homme des lois rédigées par l'être humain.» Etrangement, ces paroles sonnent comme un écho à ceux prononcées il y a près de 22 ans par d'autres islamistes, ceux de l'ex-FIS qui sévissait en Algérie. En vérité, le chef d'Al Nosra résume ici parfaitement le malentendu et l'abîme discursif qui séparent les islamistes des autres composantes de la société dans laquelle ils vivent, qui ne sont pas toutes acquises à leur vision du pouvoir. Les islamistes veulent gouverner au «nom de Dieu» quand les hommes politiques se limitent à administrer l'Etat au nom de la société qui les élit dans le cadre d'une loi fondamentale aux «normes humaines». C'est en fait, là, la base d'un problème essentiel qui n'a jamais été abordé de front, sinon artificiellement et de manière périphérique sans s'attaquer aux concepts et dogmes qui fondent les croyances des uns et des autres. De fait, dès lors que l'on adhère aux idées islamistes de gouvernance de ou par Dieu - plus précisément «par délégation» de Dieu - le débat est à tout le moins clos et fini. Ainsi, des gens, du jour au lendemain - d'où détiendraient-ils ce pouvoir immanent? - décident de tout et pour tous, y compris sur la manière de se nourrir, de se vêtir, de parler. L'ex-FIS, aux portes du pouvoir en Algérie, n'a-t-il pas fait du changement des habitudes de se nourrir et de s'habiller des Algériens, sa priorité? Cela sans évoquer l'interdiction des arts et de la culture. C'est-à-dire interdire tout ce que l'esprit humain peut créer, innover et transcender. Donc, pour les islamistes, une fois leur gouvernance installée, le peuple n'a plus droit à la parole, dès lors qu'ils se sont arrogé le droit de choisir pour la société. Du moment qu'ils estiment représenter le gouvernement parfait, à quoi serviraient le Parlement, la Constitution, les droits et libertés y afférents? Il y a toutefois comme un défaut, quand on s'illusionne de la «Cité idéale», ce qui veut dire que tout est parfait et qu'il n'y a plus rien à faire. Or, quand on n'évolue pas, c'est la stagnation puis la régression avec, à terme, l'anéantissement. C'est le sort de toute civilisation qui n'arrive pas à rester dynamique ou refuse d'évoluer en se remettant constamment en question. Aussi, le mouvement des idées reste-t-il le moteur de toute évolution. Sans elle, c'est la mort. Des civilisations sont mortes et disparues car elles n'ont pas réussi à se transformer, à se transcender. La Cité parfaite ne peut exister dans un environnement aussi imparfait que le territoire humain en constante transmutation et remise en cause. Le débat n'est pas uniquement théorique et montre la profondeur du gouffre qui sépare les idées que les islamistes et les démocrates se font du pouvoir et de la gouvernance. Le problème n'est certes pas de réfuter pour réfuter le concept de «chari'â» mais l'exemple iranien n'incite pas à l'optimisme, ni au renouvellement d'une opération qui a échoué à mettre en place cette société juste fondée sur l'égalité et les droits pour tous. De fait, en République islamique d'Iran - il y eut également la parenthèse taliban en Afghanistan - le concept de gouvernement islamique basé sur la chari'â n'a pu se traduire dans la réalité, dès lors que c'est un ersatz de gouvernement laïc qui prédomine avec des élections pourtant rejetées comme «kofr» par les islamistes. Ce n'est certes pas cela la gouvernance par «délégation» de Dieu. L'Iran est actuellement l'exemple le plus congru et en grandeur réelle du pouvoir islamiste et de ses performances. Nous y reviendrons.

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