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La quête d'une identité touristique régionale
BEJAIA
Publié dans L'Expression le 30 - 09 - 2013

«On ne peut parler de tourisme tant que le problème de l'hygiène environnementale n'est pas pris en charge.»
A l'occasion de la Journée internationale du tourisme, la Maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa a abrité samedi 28 septembre dernier une importante conférence animée par l'écrivain Rachid Oulebsir. Invité par l'Office touristique de Béjaïa, le chercheur universitaire sur le patrimoine immatériel de la Kabylie a développé l'idée de «La mise en valeur des atouts touristiques de la wilaya de Béjaïa» plaidant ainsi pour une nouvelle identité touristique régionale.
L'orateur connu pour ses nombreux ouvrages consacrés à la culture rurale et sa passion pour la sauvegarde des savoir-faire de la paysannerie, intervient régulièrement dans les pays méditerranéens sur le thème de «La sauvegarde du patrimoine immatériel». En octobre 2012, il avait été l' invité de la ville de Blois (France) comme intervenant dans le cadre des «Rendez-vous de l'Histoire» organisé annuellement par l'Association de promotion de l'Histoire (APH) dépendant de l'Union européenne sur le thème de «l'agriculture de montagne de Kabylie». Le conférencier déroula son thème commençant par les exigences de base d'une politique touristique et les présupposés que doit remplir toute destination touristique. «On ne peut parler de tourisme tant que le problème de l'hygiène environnementale n'est pas pris en charge, On ne peut inviter des touristes sur des circuits jalonnés de décharges publiques! S'offusque-t-il et d'ajouter: «La mentalité antitouristique qui sévit dans la culture ambiante marquée par une faiblesse professionnelle criante, l'absence de structures d'accueil au niveau de l'aéroport, du port, des gares ferroviaires et routières ne plaident pas en faveur d'une politique touristique intégrable dans le développement durable.»
Après avoir refait rapidement l'histoire du tourisme dans le monde et ses principales étapes, il relèvera l'importance actuelle de l'industrie touristique en termes de contribution au PIB de chaque nation. Ce qui n'est pas le cas de l'Algérie où le tourisme a été rejeté après l'indépendance comme une scorie de la colonisation! L'existence d'une forte rente pétrolière aidant, la politique touristique est toujours restée dans les projections pour l'après-pétrole!
Le tourisme à l'époque coloniale a été l'un des volets de l'intervention de l'écrivain apprécié par le public connaisseur. Les frustrations générées par la ségrégation touristique des colons avait forgé dans la mentalité de l'Algérien le rejet actuel du tourisme assimilé à la servitude! Une culture qui s'est transmise entre générations instaurant un manque de civisme et un rapport agressif par rapport aux espaces publics considérés comme beylik ou «bien vacant».^
Béjaïa accuse un retard d'un demi-siècle
«Le paradoxe de Béjaïa, dira M.Oulebsir, réside dans la possession de tous les atouts naturels sans pouvoir organiser leur mise en valeur. Deux chaînes de hautes montagnes, 140 km de côte merveilleuse, 42 plages, un parc forestier mondialement classé, des villages d'architecture kabyle ancienne, un tissu artisanal unique, deux barrages et une dizaine de zones humides, une agriculture de montagne, une première place en Algérie dans l'oléiculture de pointe, une histoire multimillénaire, une aura anticoloniale singulière avec l'insurrection de 1871, les événements du 8 mai 1945 à Kherrata, le Congrès de la Soummam en 1956 à Ifri, et bien d'autres atouts que lui envient les autres régions du pays sont réunis à l'état potentiel à Béjaïa.» Les institutions locales cantonnent l'activité touristique dans le secteur balnéaire et la saisoniarité. La problématique se résume aux capacités d'hébergements (nombre de lits) et des projections chimériques auxquelles on change régulièrement de dénomination! Après les ZET, voilà les pôles! Mais sur les 11 zones touristiques programmées, il y a une dizaine d'années une seule est en voie de réalisation! Aucun pôle n'est encore opérationnel sur les sept prévus!
L'Algérie, avec le nouveau schéma touristique est en train de refaire les erreurs européennes des années 1970: bétonner la côte par des complexes touristiques géants qui resteront vides neuf mois sur 12. Le Sdat qui projette pour 2025 le tourisme comme industrie support de la diversification économique et du développement durable est un schéma qui exclut le tourisme local avec son histoire multimillénaire.
Les dimensions du tourisme vernaculaire
Le conférencier soutiendra que «les Kabyles font du tourisme depuis la nuit des temps, ils n'ont pas attendu son invention par les aristocrates anglais au XVIe siècle!
Le thermalisme fait partie de la culture locale comme pratique de soins de la médecine traditionnelle, le tourisme cultuel qui consiste en le pèlerinage dans les mausolées villageois (waâda, ziara, zerda,...) concerne des milliers de personnes chaque année, les fêtes rituelles du calendrier agraire (Yennayer, Anzar, Tafsout, Tiwizi...) rassemblent dans de nombreux villages des centaines de personnes dans une atmosphère festive et conviviale, le tourisme d'affaires qui se pratique vers les lointains souks de l'Algérie profonde est une réalité de la culture paysanne et enfin le pèlerinage à La Mecque est une donne séculaire locale.»
Soutenant qu' «en l'absence d'un réseau routier inter-villageois, les trois grands axes routiers (la RN 12, RN 26 et la RN 9) sont régulièrement saturés.
La clochardisation du secteur est caractérisée par le développement d'un tourisme sexuel incontrôlé qui réunit dans une dizaine de bars sordides des prostituées de nombreuses régions d'Algérie.»
Plaidant pour un tourisme créatif basé sur une bonne connaissance du patrimoine culturel immatériel de la région, l'orateur proposera des pratiques touristiques qui généreront des rentes et permettront la sauvegarde des cinq dimensions du PCI telles que définies par la convention de l'Unesco de 2003. La notion de «pôle touristique» avec plusieurs produits a été étayée par de nombreux exemples.
L'écotourisme, le tourisme vert, le tourisme culturel et historique, ont été explicités par le conférencier, s'arrêtant dans le détail sur le tourisme créatif qui garantit le respect des pratiques culturelles locales et des savoir-faire et savoir-vivre qui fondent l'identité. L'orateur répondra longuement aux questions du public composé de professionnels du secteur et d'intellectuels de la ville de Béjaïa.


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