Le premier jeune auteur algérien de fantasy serait-il né? se demande Kaddour M'Hamsadji. Il est le plus jeune auteur à avoir publié cette année un ouvrage et présenté durant le Salon international du livre d'Alger, le mois dernier. Il est aussi le digne héritier de son grand-père. Lui c'est Anys Mezzaour qui a sorti aux éditions Enag un roman pour le moins fantaisiste, des plus drôles, et originaux, d'autant qu'il a été écrit par un adolescent de 15-16 ans. «Tout le récit est dans la déraisonnable, dans la démesure, dans l'irrationnel et l'on finit par être convaincu de la normalité nouvelle qu'exige le rêve de notre adolescent adorateur de mondes parallèles et qui croit au futur des Mondes et milite pour la coexistence pacifique et le respect de l'Autre...» écrit Kaddour M'Hamsadji, au niveau de la préface. Dans ce roman intitulé La proie des Mondes, l'auteur y dépeint un monde fantastique et surréaliste à l'image des truculentes aventures d'Harry Potter. A en donner pour preuve le nom anglais déjà de ses personnages principaux qui entrent dans l'académie de la magie et où le personnage principal Bill Stiwart s'avère être «l'Hypérion» ou le fils de l'empereur (une intrigue déjouée et dévoilée qu'à la fin de l'histoire) se voit être pourchassé par le mauvais sorcier Bauxite qui cherche à kidnapper le garçonnet pour récupérer ses quatre pouvoirs élémentaires (l'eau, le feu, l'air et la terre). Dans ce décor qui évolue dans un espace temps parallèle, rythmé par magie, où tout se règle à coups de joute, de baguettes magiques, deux garçons et deux filles se lient d'amitié et font l'apprentissage de la vie en faisant fi du danger qui les guette, notamment des ogres maléfiques. Ce roman à suspense parvient à nous tenir en haleine tant par sa fraîcheur que les faits à rebondissement qui le caractérisent entre jalousie, manipulation, traîtrise, ceinture de volatilisation, coups bas et coups d'état mais d' amitié et de solidarité aussi. Bauxite, bien sûr, n'est pas sans rappeler un autre méchant Valdomore qui veut avoir la peau de Harry Potter. Mais là où réside encore plus l'originalité de ce roman, c'est dans le virage à 360 degrés lorsqu'au fait de la guerre, et à l'issu d'une explosion, des ondes magnétiques feront propulser Bill et Bauxite dans un autre monde. Et de se retrouver alors basculés dans une ville appelée Alger, capitale de l'Algérie. Fort heureusement, les deux individus font la connaissance d'un jeune prodige qui travaille sur une machine à remonter le temps qui parvient à téléporter les habitants du rocher Elémentia dans leur contrée en plein feu et à sang pour se réconcilier enfin et établir la paix. Quel bel esprit inspiré qu'a ce garçon qui a dû puiser dans toutes ses références entre livres et films de science fiction pour réaliser ce roman à lire d'une traite tant son style fluide est à la portée de tous.