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La tragédie silencieuse
L'INCESTE FAIT DES RAVAGES AU SEIN DE LA SOCIETE
Publié dans L'Expression le 29 - 12 - 2013

Son malheur a commencé quand elle a été abusée par son père!
Dans cette enquête, nous vous convions à constater, à travers plusieurs cas, l'horreur indicible dont l'être humain est capable de faire subir à ses proches directs, quand il cède à ses instincts purement bestiaux. Un animal dort en chacun de nous!
Pour commencer, N.M, une adolescente habitant El Harrach a connu le drame à l'âge de 16 ans, qui a brisé sa vie à jamais. Son malheur a commencé quand elle a été abusée par une personne qui n'était autre que son père! A qui raconter cette histoire sordide? Elle s'impose un silence, mais elle finit par céder. Après un silence mortel qui a duré longtemps, le fardeau est lourd à supporter pour les frêles épaules de cette jeune fille qui ouvre les yeux à la vie. N'en pouvant plus, elle décide de raconter, elle passe aux aveux. Avec des détails choquants, elle a relaté à sa mère comment son père a abusé d'elle.
Choquée, le qu'en dira-t-on a pris le dessus, la mère en rajoute une couche et garde le silence à son tour. Mais l'irréparable a été déjà commis: la fille est tombée enceinte... de son propre père! Que faire? Le seul recours était de se rendre chez les autorités. Prenant son courage à deux mains, la mère se rend dans un commissariat de police. Elle raconte l'horreur subie par sa fille. Elle raconte comment le père, profitant de l'innocence de sa fille a commis un pareil crime.
Ce mot terrible
Le malheur ne s'arrêtant pas là, la fille a été accusée de complicité et placée sous mandat de dépôt et le père a été incarcéré.
Un autre drame s'est produit à Blida, mais plus grave, cette fois-ci dans la mesure où il met en cause une personne physiquement et intellectuellement démunie. Tenez-vous bien, il s'agit d'une trisomique tombée enceinte de son propre père. C'est la mère qui a découvert «le pot aux roses» quand sa fille souffrait anormalement de douleurs au ventre.
Ayant présenté sa fille chez le médecin, ce dernier a eu la désagréable surprise de constater que la malheureuse fille trisomique était enceinte depuis quatre mois déjà. De qui? Après enquête, il s'est avéré qu'elle a été abusée par son père. La fille confirme les faits en racontant son drame à sa maman.
L'inceste, un mot terrible, une pratique immorale et abominable qui fait des ravages au sein de la société. Le drame c'est que cette tragédie est cachée, tue. Elle ne se raconte pas, elle ne se dit pas.
Dans les débats publics, ce phénomène est très rarement évoqué. Pourtant, les statistiques ne sont pas rassurantes. Le phénomène a pris une ampleur considérable menaçant ainsi la société dans ses fondements et ses valeurs.
Tout le monde connaît ce phénomène, mais personne n'ose en parler. C'est un tabou. Les cas d'abus sexuel d'un proche sur ces enfants sont nombreux. Des parents censés assurer la protection de leur famille deviennent eux-mêmes prédateurs. Ce fléau ne cesse de faire un nombre de victimes de plus en plus important souvent sous l'oeil indifférent et parfois complice des proches des victimes par peur du déshonneur. Des histoires invraisemblables.
700 cas en 2010
Le réseau algérien pour la protection des enfants Nada a fait état de 700 cas enregistrés entre 2010 et fin 2011. Pour l'année 2012, les chiffres communiqués par la Dgsn sont estimés à 12 cas. Sauf que ces chiffres ne reflètent pas la réalité étant donné que l'inceste se fait dans le silence et de façon clandestine, où personne ne trouve le courage de le dénoncer.
Les cas traités par le réseau Nada sont nombreux, indique sa psychologue qui précise que la majorité des victimes de ce fléau social reçue au sein de cette association sont des garçons. «Les enfants victimes d'inceste ont du mal à exprimer les horreurs auxquelles ils ont été confrontés. Le dessin est le seul et meilleur moyen pour les faire parler», raconte la psy qui ajoute: «C'est le cas d'un jeune garçon de 8 ans victime de sévices sexuels de son grand-père maternel. Mais
malheureusement, et malgré les certificats médicaux qui prouvent que l'enfant a été victime d'abus sexuel, la justice algérienne n'a pas pu inculper cette bête humaine par manque de preuve! Ce monstre est ressorti donc de l'affaire, indemne.
Les séquelles de l'inceste sur les enfants sont nombreuses, indique la psychologue. Ces derniers deviennent agressifs avec le temps, précise-t-elle; trouble du sommeil, troubles alimentaires, anxiété, terreur...etc. «Ces enfants refusent tout contact avec une personne qui a l'âge de son agresseur. «L'enfant agressé refuse même de regarder un homme dans les yeux», témoigne-t-elle.
La loi algérienne est catégorique. Le certificat médical de l'enfant agressé doit être établi dans les 48h qui suivent l'acte d'abus sexuel. Comment un enfant de 3 ans pourra-t-il comprendre ce qui lui arrive? La juriste Reguieg Nesrine explique que les rares cas qui ont exprimé leur douleur à cet âge-là, l'ont fait avec une spontanéité absolue. Ils alertent indirectement la maman en lui demandant d'intervenir pour arrêter ce mal.
«Dis à papa d'arrêter son jeu», est, par exemple, un message qu'un enfant abusé peut véhiculer», dira la juriste. «C'est un cri d'alerte et la mère doit prendre toutes les doléances de son enfant au sérieux», préconise-t-elle. La juriste regrette par ricochet, les failles enregistrées dans la législation algérienne.
Par manque de preuve pour les incriminer, les coupables sortent souvent indemnes de la justice. Autre faille, la peine maximum de prison (20 ans) n'a jamais été prononcée à l'encontre des agresseurs, même si cette dernière existe dans la législation. Les quelques rares condamnés ont écopé de peines allant de 2 à 4 ans d'emprisonnement, regrette-t-elle.
La juriste a également porté à notre connaissance que l'audience concernant les affaires d'inceste, se déroule à huis clos. «La justice considère l'inceste comme affaire personnelle. Elle se passe à huis clos afin d'éviter le scandale et la honte à la famille. C'est une loi qui ne se soucie guère du sort des victimes. Son unique souci est de préserver l'honneur des familles», a-t-il dit. Elle en veut pour preuve, le cas de la petite Fatma, originaire de Chéraga, Alger, abusée sexuellement par son père. Ce dernier, a menacé de récidiver à sa sortie de prison. A noter que ce monstre n'a purgé qu'une petite année de prison.


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