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Pourquoi Bouteflika a été réélu
PLEBISCITE PAR LES ALGERIENS AVEC UN SCORE DE 81,53%
Publié dans L'Expression le 19 - 04 - 2014


L'élection s'est passée entre Algériens
Echaudés par la décennie noire, les Algériens s'agrippent à la stabilité et refusent «un saut dans l'inconnu», un argument majeur dans la réélection de Bouteflika.
Evidence mathématique pour certains, et surprise ahurissante pour d'autres. La réélection du président Bouteflika à la tête du pays pour un 4e mandat ne laisse pas indifférent. Qu'est-ce qu'il y a dernière cette écume électorale? Quelle est cette vague sur laquelle surfent les Algériens et qui les pousse à bout de course à renouveler leur confiance à un homme qui a présidé aux destinées de leur pays pendant 15 ans?
«Bouteflika a été réélu par son bilan», tranchent sec, les observateurs. Dans l'imaginaire blessé de nombreux Algériens, le nom de Abdelaziz Bouteflika se confond avec la Concorde civile, la Réconciliation nationale, le retour de la paix et de la sécurité...Des mots qui ont déserté pendant très longtemps la bouche des Algériens. A son arrivée au pouvoir en 1999, Bouteflika a suscité un très large espoir dans un pays qui entrevoyait à peine les prémices d'une accalmie.
En 1999, le terrorisme islamiste avait déjà la colonne vertébrale brisée par la mobilisation citoyenne et les services de sécurité. Mais la bête immonde sévissait encore fréquemment dans une société largement endeuillée. On se rappelle les terribles images des milliers d'islamistes armés de l'AIS qui quittaient les maquis, notamment à Jijel. Bouteflika incarne chez les Algériens ce retour précieux de la paix. Il incarne également l'opulence d'une société qui retrouve le goût et la joie de vivre. «Que dire? Ce président est né sous la bonne étoile», reconnaît, Ramdane, 45 ans, expert comptable, à Alger. «Depuis qu'il est arrivé à la Présidence, la pluviométrie a été des plus clémentes, le prix du baril a flambé sur le marché international», ajoute-t-il. Par cette manne pétrolière, Bouteflika a ainsi consolidé sa popularité.
15 années de guerre civile
Des milliers de familles ont bénéficié de logements, qu'elles attendaient parfois pendant des dizaines d'années, des infrastructures routières, des trams dans plusieurs villes du pays, le métro à Alger, une explosion du parc véhicule algérien qui devient le plus important du continent africain, des centres universitaires, le chômage a diminué de 9,3%.... Bref, un retour du pays à la normale, un pays en construction après 15 années de destruction du fait de la guerre civile. Cette dynamique de reconstruction est portée par l'atout principal du pays qui est cette pétillante santé financière, qui fait bien des jaloux dans un contexte mondial et un environnement régional, marqué par une crise financière. Si les jeunes au nord, au centre, à l'est, à l'ouest et au sud du pays, ne sont pas sortis dans les rues comme l'ont fait ceux de Tunis, c'est que l'Algérie vit une embellie économique. En 2013, le pays possède 200 milliards de dollars en bons du Trésor américain, soit l'une des plus importantes réserves de change au monde. L'Algérie s'est même offert le luxe de prêter 5 milliards de dollars au FMI en 2012! Quant à la croissance, elle s'est établie à 3,4% en 2013. Cette tendance devrait être confortée par le gaz de schiste dont les réserves algériennes sont parmi les plus grandes au monde.
Ce qui fait de l'Algérie un partenaire sérieux et sûr puisqu'elle est le troisième fournisseur d'hydrocarbures de l'UE. Sa qualité de partenaire privilégié est également assurée par sa solvabilité: l'Algérie est l'un des rares pays au monde qui n'a pas de dette extérieure. Cela même si les insuffisances sont nombreuses et dans plusieurs secteurs.
Comparativement à la manne dont il dispose, le pays est loin datteindre son rythme de croisière. Malgré un potentiel exceptionnel, en particulier ses importantes entrées de devises liées au pétrole et au gaz, l'Algérie n'a toujours pas réussi à se classer parmi les pays émergents. Aujourd'hui, l'Algérie n'a pas atteint son autosuffisance alimentaire, ses exportations sont dérisoires et son tissu industriel est totalement décousu. Il y a encore du chemin à faire, mais à travers le renouvellement de leur confiance à Bouteflika, les Algériens ont voté pour la stabilité. Plus de vingt ans après la guerre civile, qui a coûté 200.000 morts, l'Algérie garde toujours le spectre de la violence.
Convalescente, elle craint le retour de la violence, tout en souhaitant le changement. Le pays est-il à l'abri d'un «printemps arabe?». Le défi pour le pays est comment rompre avec le statu quo et permettre un renouveau politique? Les Algériens ne sont pas déconnectés de ce qui se passe au plan régional. Du fait des révolutions arabes, le pays est encerclé par plusieurs foyers de tension. Une instabilité en Tunisie, une grave guerre civile et tribale en Libye, une niche du terrorisme international au Sahel et une menace de drogue surtout aux frontières Ouest. En somme, un contexte explosif qui a nécessité une mobilisation extraordinaire des forces militaires pour sécuriser près de 8000 km de frontières. Cet aspect sécuritaire a d'ailleurs été largement évoqué par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, lors de sa visite, il y a quelques jours, à Alger. Jamais l'intégrité territoriale du pays n'a été aussi menacée, que depuis ces trois dernières années. Sur cela, les Algériens en sont parfaitement conscients.
Comment réveiller le géant Algérie?
Ils disent encore une fois, opter pour la stabilité et refusent le saut dans l'inconnu. Surtout tous les ingrédients étaient réunis pour abattre «ce régime algérien» honni par les Occidentaux. Les «faiseurs» des révolutions arabes étaient presque certains que le tour de l'Algérie est arrivé pour qu'elle bascule dans le chaos. Echaudés par la décennie noire, les Algériens s'agrippent à la stabilité et refusent «un saut dans l'inconnu». C'est là aussi, un autre message de cette élection: ni les médias étrangers ni les déclarations de certains responsables politiques occidentaux ne sont capables de faire ou de défaire le président en Algérie. C'est ce message que contient la réélection du président Bouteflika, avec toutes ses tares. L'élection s'est passée entre Algériens. Comme la victoire contre le terrorisme a été du fait des Algériens seuls... Cependant, il faut aussi se regarder en face. Le taux de participation de 51.70% est très loin de la norme admise en pareil rendez-vous. C'est un grand message qu'il convient d'analyser, de décrypter et d'interpréter. De prime abord, on peut déjà mettre la défection sur le dos des animateurs de la campagne de M.Bouteflika. C'est leur échec à eux. Orateur hors normes, et séducteur de foules sans égal, l'absence de Bouteflika durant cette campagne a pesé très lourd. Ce sont tous ces éléments, qui constituent l'exception algérienne. C'est tout ça l'Algérie, vue à travers le prisme positif.
Le pays dispose d'atouts sur lesquels il peut compter dans les prochaines années. Sa jeunesse, à laquelle il faut redonner confiance, son prestige, sa position géostratégique et ses revenus pétroliers. Il suffit donc de très peu, pour que le géant Algérie se réveille.


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