L'occupation et l'aménagement des espaces sont souvent autorisés grâce à la complicité de responsables locaux. L'état des cités urbaines, aussi bien dans le chef-lieu de wilaya que dans les autres agglomérations, connaît des dégradations qui atteignent un seuil intolérable et aux conséquences graves sur la vie des locataires. Tel est le constat qui se dégage de l'analyse faite sur la situation des logements gérés par l'Opgi de Blida, soit en exclusivité, soit dans le cadre de copropriété laquelle situation risque d'empirer si rien n'est fait pour y remédier. Dans le but d'attirer l'attention des pouvoirs publics et de sensibiliser les locataires concernés par cette situation, l'Opgi de Blida a organisé des journées portes ouvertes au centre culturel Bounaâma-Djillali où des reportages photographiques donnent un aperçu sur les dégradations enregistrées. Parmi les plus criantes, on note une douzaine de cas allant de l'annexe d'espaces non aménagés, déconfiguration et l'appropriation des espaces extérieurs, privatisation des portes communes, l'aménagement des entrées individuelles, la vétusté du cadre bâti, l'appropriation de terrasses et de galerie courante, l'encombrement des allées piétonnières jusqu'au détournement des vides sanitaires, ferraillage douteux et à l'obstruction de réseaux d'assainissement. Tous ces dépassements sont réalisés sans que les services d'intervention concernés au niveau des APC ne s'inquiètent. L'occupation et l'aménagement des espaces sont souvent autorisés grâce à la complicité de responsables locaux. Les exemples donnant à la cité un visage déconfiguré ne manquent pas. En plus de l'inertie des pouvoirs publics, les locataires ne sont pas exempts de la dégradation des lieux et de l'environnement. Aujourd'hui, l'Opgi intervient presque seul dans la prise en charge de l'entretien des immeubles. Devant le désintéressement des locataires et leur refus de s'acquitter de leurs charges, la situation devient intenable, commente un responsable. Durant le premier semestre de l'année en cours, le taux de recouvrement des loyers est de 16%, alors que celui des charges est encore moindre, ne dépassant pas les 12%, contrairement au recouvrement des cessions qui s'élève à 42%. L'Opgi de Blida gère un parc immobilier collectif de l'ordre de 25.853 logements, dont 8739 cédés et 3040 en tempérament et 3329 locaux commerciaux dont 1 534 cédés et 569 en tempérament. La solution existe pour y faire face, indiquent les responsables de l'Opgi qui proposent la réactivation d'une ancienne loi qui transfèrait la gestion des immeubles collectifs à une assemblée de copropriétaires, loi qui date de 1983 (Art. 34 du décret 83/666). En cas de défaillance, l'APC intervient pour désigner de fait un responsable chargé de la gestion et de l'administration des immeubles. C'est la seule solution qui nous reste, poursuit notre interlocuteur. La question qui se pose est de savoir si cette proposition sera suivie d'effet. En attendant, la situation sur le terrain devient intenable avec le risque de maladies à tout moment avec l'approche de la saison estivale.