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Archives
Publié dans L'Expression le 17 - 05 - 2014

«Les cheveux gris sont des archives du passé.» Edgar Allan Poe
Si Boudjemaâ s'était félicité d'être enfin sorti de ses pantoufles: cela lui avait permis de retrouver quelques têtes familières. Il ne s'agissait pas de vieux amis certes, ceux-là avaient tous pris leur retraite et changé d'horizon. Mais il avait retrouvé des travailleurs plus jeunes que lui; certains avaient déjà leurs cheveux blancs, une preuve que beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts... L'un d'eux, qui avait été son assistant le temps d'un film, lui confia qu'il était sur une émission concernant le 5 Mai 1945, mais que l'équipe manquait cruellement d'archives filmées pour illustrer cette tragédie nationale». C'est normal qu'il n'y ait pas d'archives: pas d'archives, pas de crime!» s'était exclamé le vieux retraité. Tous les régimes qui veulent commettre le crime parfait, détruisent les archives ou les mettent sous scellés ou tout simplement empêchent les reporters de filmer. Je me souviens d'une anecdote particulièrement éloquente:l'excellent journaliste, Ali Boudoukha, préparait un article sur les archives filmées pour le journal du FFS Libre Algérie. Il vint me voir dans mon bureau et me demanda abruptement: «Je veux faire une émission sur le coup d'Etat du 19 Juin, qu'est-ce que tu peux me sortir comme archives?» J'ai écarté les bras pour lui signifier mon embarras et lui dit: «Un plan de char stationné sur le carrefour Addis-Abeba et un plan de la baie d'Alger. Voilà ce qui reste de cette fameuse journée du 19 Juin.» Et c'est le sort de tous les coups pourris: pas d'archives, pas de crime! Alors, on comprend pourquoi les archives n'ont jamais été soignées dans le pays où l'on soustrait les ossements de certains martyrs. On n'arrivera à une bonne gestion d'archives filmiques que dans une ambiance de saine démocratie; ses effets ne se feront sentir que bien des années après la récupération et la mise en place et en route de nouvelles infrastructures efficaces et efficientes. Mais en attendant ce jour heureux, où n ́importe quel réalisateur ou chercheur n ́aura qu ́à appuyer sur une touche (après avoir, bien entendu, surmonté toutes les embûches bureaucratiques et les suspicions d ́une censure pointilleuse qui tient à ce que certaines séquences ne tombent pas entre des mains plus ou moins malintentionnées), pour avoir les images désirées, il est bon de se poser des questions sur l ́état du fonds d ́archives filmiques légué par l ́infâme colonialisme. Il faudrait essayer de suivre les péripéties, l ́odyssée, les mésaventures et les avatars qu ́a connus ce fonds précieux qui porte un témoignage certain sur les nombreuses facettes de la réalité algérienne d ́avant-1962. Evidemment, ces archives ont été filmées par l ́occupant (puisque Abane Ramdane, qui avait embauché René Vautier pour filmer l ́autre face de la réalité, disparut dans un traquenard...) et ont pu être sujettes à bien des manipulations et trucages, mais elles demeurent toujours, faute d ́alternative, exploitables comme documents de référence. Il faut se rappeler que la télévision en Algérie était devenue un besoin urgent pour la communauté d ́origine européenne qui suivait de près le mode de vie de la métropole. C ́est pour cette raison qu ́au début des années 1950, une importante infrastructure de production télévisuelle fut installée aux Eucalyptus (à l ́endroit même où les terroristes intégristes déposèrent une bombe durant les années de la tragédie nationale...) comprenant des studios de tournage, un laboratoire de développement de films, des salles de montage, un atelier de décors, enfin tout ce qu ́il faut pour réaliser des émissions de la future télévision, dont la première pierre fut posée en grande fanfare au 2, boulevard Bru, (actuellement boulevard des Martyrs) en face du Saint-Georges, (actuellement El Djazaïr) en présence de toute la crème des personnages officiels. Les techniciens français recrutés en métropole ou parmi les autochtones allaient servir d ́encadrement, tandis que de jeunes Algériens seront appelés à apprendre un métier auquel ils n ́avaient pas accès auparavant. Des réalisateurs radio comme Mustapha Badie, ou un employé municipal comme Mustapha Ghribi furent débauchés avec bonheur et allaient ouvrir les portes à toute une pléiade de jeunes réalisateurs et techniciens d ́origine algérienne qui feront la télévision de l ́Indépendance. C ́est ainsi que vont débuter les premiers tournages de sketchs et de variétés qui alimenteront la nouvelle chaîne de la RTF à partir du 24 décembre 1956. La soirée inaugurale, qui est une veille de Noël, se fera en grande pompe et sera rehaussée par la présence du gratin que comptait le music-hall français de l ́époque, dont les Frères Jacques. Il ne reste rien, pas une trace de cette mémorable soirée dans les archives filmiques de l ́Entv, héritière de la RTA et de la RTF. Comment cela se fait-il?

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