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Saint Laurent coincé dans La Chambre bleue
Publié dans L'Expression le 19 - 05 - 2014

Une heure quinze de bonheur filmique qui aura coûté pas même le dixième du Saint Laurent.
La guerre des «chiffons», par films interposés, s'est donc poursuivie sur la Croisette, ce week-end... En janvier dernier, c'était Jallil Lespert qui était monté sur le «ring» pour proposer Yves Saint Laurent, le film, adoubé par Pierre Bergé le mentor du couturier, natif d'Oran. Bergé avait ouvert généreusement les dressings et les tiroirs mettant à la disposition de l'Algérois Lespert, comédien d'origine devenu réalisateur aussi.
Cette version eut les faveurs du public, sans plus, mais elle ne draina pas de grande foules... Alors, c'est avec une certaine curiosité qu'était attendu le Saint Laurent de Bertrand Bonello au festival.
D'autant que Bergé, avait bien laissé entendre qu'il ne voyait pas cela d'un bon oeil... Officiellement, il aurait été «chagriné» de n'avoir pas été averti du projet... «Chagrin» est un mot-désamorçant, pour ne pas user d'un autre vocable qui siérait mieux, en fait, au personnage, connu pour sa fortune, son mécénat, mais aussi pour ses colères homériques... Et il n'est toujours pas dit que la foudre ne va pas s'abattre sur Bonello, même si ce dernier a respecté le créateur aux doigts d'or, en ne commettant un sans-faute dans la présentation du travail du grand couturier... Mais pour ce qui est de la peinture (courte, certes) qu'il fait du pygmalion Bergé, elle contient quand même quelques allusions assassines qui laisseraient croire que la poule aux oeufs d'or, Saint Laurent, a été plus que généreuse avec le mécène attitré... Ils s'étaient rencontrés en 1958 et s'associèrent avec l'aide d'un magnat américain dans la haute couture, en 1961. Celui qui a fait de ce nom un «logo» (mot qu'il réfute, bien évidemment) incrusté sur tout ce que le merchandising du luxe peut permettre, jusqu'à l'étui du bâton de rouge à lèvres, par exemple...
Le film contient des lieux convenus où se retrouvent les incontournables poncifs. Bonello s'attarde sur une sexualité effrénée et une addiction croissante aux drogues, les plus diverses, mais à l'écran ce «vérisme» virerait presque, au voyeurisme, alors qu'il ne s'agirait «que» de lieux communs dans ce monde où l'argent que génère le succès (et parfois le talent, dans le cas de YSL), permet tous les excès que le monde de la nuit couvre de son voile opaque... Mais aucune trace dans le film de ce qui a fait le génie de ce styliste. Pourtant l'histoire de la haute couture lui reconnaît le mérite d'avoir su intelligemment surfer sur la mode androgyne des années 1960, pour libérer la femme, en revisitant la coupe masculine pour offrir à la femme son premier smoking, en 1966, lors de sa fameuse collection «Mondrian»puis la saharienne qui, dans sa forme abordable fit aussi les beaux jours des jeunes Algériennes qui hantaient le fameux «Triangle des Bermudes»: Brasserie des Facs, Cafétéria et Fac centrale, sur la rue Didouche... En plus du tailleur pantalon, en 1967... Tout cela c'est Yves Saint Laurent... Mais tout cela est à peine susurré dans le film de Bonello... Il manquait un souffle «viscontien» à Bonello, lui, qui avait choisi justement de montrer YSL, vieillissant sous les traits du légendaire Helmut Berger, que Luchino Visconti avait définitivement tatoué de son sceau dans Les Damnés et Le crépuscule des dieux... Rien de tout cela alors le soufflé ne fera que retomber tout doucement au fur et à mesure que l'on approchait de la fin de la projection... Il faudra une polémique savamment relancée, en octobre, pour la sortie du film, si l'on veut espérer un démarrage en trombe, qui est loin d'être prévisible, aujourd'hui en tout cas... La Chambre bleue de Mathieu Amalric, adaptée d'une nouvelle de Simenon, n'aura pas en tout cas de faux semblant pour exister...Tourné en trois semaines, en plans fixes, s'articulant autour de trois personnages (mari, épouse, amante), ce film présenté à Un certain regard est une pépite! Amalric y joue, réalise et dirige Stéphanie Cléau (sa femme (dans la vie) dans le rôle de sa maîtresse et Léa Drucker (son épouse à l'écran)... Une histoire de meurtre passionnelle, filmée comme Courbet peignerait l'Origine du monde, à hauteur d'épiderme et à distance du non-dit, où l'on retrouve cette patte chabrolesque de La femme infidèle du temps où sa femme (lui aussi) lui inspirait les beaux plans... «Les acteurs américains savent parfaitement établir un rapport à la bêtise. Ils n'ont pas peur. Nous, Français, ne parvenons pas assumer une telle vacuité. Il faut absolument que nous ayons l'air intelligemment» confiait récemment Amalric, on peut dire alors que les protagonistes de son film sont... «Américains»!... Une heure quinze de bonheur filmique qui aura coûté pas même le dixième du Saint Laurent, pour un résultat diamétralement opposé... Plus tard, on dira que La Chambre bleue aura été le pas emprunté par Mathieu Amalric pour arriver dans la cour des grands...


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