Plus de sept ans de siège et de blocus pour une population civile. Un blocus sur une population, pourtant déclaré illégal par la communauté internationale et qui, en ce moment, subit d'horribles bombardements. Ajouté à cela, on est au 10e anniversaire de l'arrêté de la Cour internationale de justice, déclarant illégale la construction par Israël du mur de séparation et demandant à la communauté internationale d'agir. En vain. Depuis maintenant 12 jours que le massacre se poursuit à Ghaza. Hier encore, cette enclave a connu l'une de ses journées les plus sanglantes, avec 41 Palestiniens tués, portant le nombre de morts à près de 400, malgré les appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu. Dans la propagande médiatique occidentale, les bombardements israéliens sur Ghaza constituent «des tirs de riposte» et ils interviennent «en réponse aux roquettes tirées depuis la Palestine». Sans bride, sans retenue, Israël tue et massacre femmes et enfants ghazaouis, oubliant les terribles années de l'holocauste. La victime d'hier s'est transformée en bourreau d'aujourd'hui. Le ghetto de Varsovie a été remplacé et laissé place au ghetto de Ghaza. Face à cette situation de répression coloniale, les Arabes ne trouvent rien de mieux que de se taire. Mais au fait, que reste-t-il aujourd'hui du Monde arabe en tant que puissance capable de faire face à l'armée israélienne. La Libye est dans le chaos, linsécurité en Tunisie et en Egypte, la guerre civile en Syrie, la grave déstabilisation islamiste en Irak, la fragilité du Yémen et la dislocation du Soudan. Un Monde arabe flasque et inapte, beaucoup plus préoccupé par sa stabilité interne que par le conflit israélo-palestinien. La cause palestinienne a été toujours au centre des préoccupations des régimes arabes. La Palestine fait l'objet de surenchère de la part des régimes arabes qui ont trouvé un moyen facile de mobilisation nationaliste. Un moyen facilement utilisé par les régimes arabes, à l'heure même où les défaites successives des armées arabes conduisent le mouvement palestinien à vouloir s'émanciper de la tutelle des Etats arabes. Que reste-t-il aujourd'hui de ces printemps arabes auxquels on s'est empressé d'accoler des prestigieux qualificatifs comme le printemps de la liberté, printemps de la démocratie, printemps de Prague...etc. Les pays arabes ont répudié une cause qui a occupé le cours des combats nationalistes. Les temps ont changé, la Palestine n'est qu'une question secondaire et n'occupe qu'une place secondaire face à la priorité urgente de ces Etats noyés dans un chagrin qu'ils ont cultivé eux-mêmes dans l'antre des régimes dictatoriaux et policiers pendant 50 ans. Ghaza n'est plus à même de rassembler les Arabes.
