«Il faut que les jeunes porteurs de projets soient encadrés dès le début» Le ministre de la Jeunesse voit l'agriculture comme «LE» secteur à exploiter pour la création d'entreprises viables créatrices d'emplois et de richesse. La jeunesse Ansej: un terme que l'on associe généralement à une jeunesse assistée qui d'un claquement de doigt est passée de chômeur à chef d'entreprise, pour redevenir chômeur mais... endetté. Le ministre de la Jeunesse Abdelkader Khomri veut rendre à l'Ansej sa vocation initiale, à savoir concevoir des entreprises créatrices de richesse. Et selon le ministre, le remède miracle ne se résume qu'en un seul mot: accompagnement! «L'encadrement des projets est une nécessité. Il faut que les jeunes porteurs de projets soient encadrés dès le début et suivis pour les aider à atteindre les objectifs escomptés», a affirmé Abdelkader Khomri, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à l'hôtel El Djazair (ex-St-Georges). «Il est impératif de corriger notre politique de l'emploi des jeunes et de l'aide à la création d'entreprises», a-t-il attesté. «Il ne faut plus naviguer à vue, mais avoir une stratégie bien claire avec des objectifs tracés, afin de permettre la pérennité de ces entreprises», a-t-il ajouté d'un air déterminé, avant d'insister sur la nécessité de procéder à une «évaluation» des différents mécanismes de création de PME, notamment l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) pour «rattraper les lacunes». Il a estimé dans ce contexte que la Fonction publique «n'est plus en mesure de répondre seule aux demandes d'emploi», d'où le recours, a-t-il dit, à l'entrepreneuriat. Cela, non sans souligner l'importance du choix du secteur d'investissement. Ainsi, le ministre de la Jeunesse encourage les jeunes à investir dans le domaine agricole. «Il faut parler à nos jeunes d'investissements dans l'agriculture. Il y a des potentialités réelles dans ce domaine encore très mal exploité», a t-il estimé. «Il est temps d'envisager l'après-pétrole. Et l'agriculture a un rôle important dans la création de la richesse et de l'emploi», a-t-il soutenu. «La création de pôles agricoles sera l'une des questions à débattre et à enrichir», a recommandé le ministre, précisant que le développement de l'agriculture serait accompagné du développement de l'agro-industrie devant booster sensiblement l'économie du pays. D'ailleurs, il soutient que cet investissement agricole sera au menu de la conférence économique et sociale sur la jeunesse prévue les 24 et 25 novembre prochain au Palais des nations à Alger. Néanmoins, ce ne sera pas la seule question qu'abordera cet important rendez-vous qui, selon le ministre, «constituera une tribune d'échanges de vues et de réflexions en faveur de la prise en charge des préoccupations de cette catégorie». En effet, ces deux jours permettront aux jeunes d'exposer au gouvernement tous leurs problèmes sociaux et économiques, ainsi que les difficultés qu'ils rencontrent sur le terrain. A ce sujet, M.Khomri, a certifié que son secteur oeuvrait à ce que cette rencontre à laquelle devraient participer quelque 350 représentants d'associations des différentes wilayas, soit «objective et professionnelle», rappelant que l'Algérie «est à l'avant-garde des pays ayant investi dans la ressource humaine, notamment dans les domaines de l'enseignement et de la formation». Cette conférence organisée par 23 secteurs vise notamment à «impliquer tous les acteurs, assurer le suivi des recommandations, coordonner les politiques et mécanismes et proposer de nouveaux modes», lit-on dans un document remis à la presse. La rencontre se déroulera, selon le document, en quatre ateliers autour de différents thèmes, notamment «la croissance et la jeunesse» et «la jeunesse et le développement rural: les pôles agricoles».
