Le député du RND Baba Ali Ce député du RND ne comprend pas pourquoi le gouvernement continue d'ignorer la contestation du Sud, alors que le président avait insisté sur l'ouverture du dialogue. La situation à In Salah se complique davantage. Devant le niet de Sonatrach de renoncer aux travaux d'exploration du gaz de schiste, la population ne lâche pas prise. La contestation entame son quarantième jour. Les citoyens de la région ont complètement bloqué l'accès au site de Hassi Moumène, un champ gazier conventionnel, pendant près de quatre heures pour protester contre les déclarations du P-DG de Sonatrach. Devant cet état de fait, le député du RND Baba Ali accuse ouvertement le Premier ministre d'être responsable de cette situation. M.Sellal doit assumer ses responsabilités», a-t-il proprement dit. Joint par téléphone, ce député de Tamanrasset s'est mis à l'écart après l'échec de sa tentative de tenir une rencontre entre les délégués de la population et le Premier ministre. «Il n'y a plus rien à faire et plus rien à dire», a-t-il affirmé, en précisant qu'il n'a pas arrêté pendant plus d'un mois d'interpeller les responsables au gouvernement sur la gravité de la situation, mais en vain. «J'ai transmis les préoccupations de la population au bureau du Premier ministre mais aucune suite n'a été donnée», a-t-il déploré, tout en précisant que son rôle est d'être l'intermédiaire entre la population et le gouvernement. Ce député du RND ne comprend pas pourquoi le gouvernement continue d'ignorer la contestation du Sud alors que le président avait insisté sur l'ouverture du dialogue. «Où sont les canaux de dialogue dont avait parlé le président de la République?» s'interroge notre interlocuteur en assurant que, jusqu'à présent, aucune tentative n'a été menée par le gouvernement pour apaiser les tensions et mettre fin à la contestation. M. Baba Ali a rappelé que les déclarations du P-dg de la Sonatrach étaient une provocation à la population de la région. Connaissant parfaitement les habitants de celle-ci, ce député du RND a tenu à écarter toutes rumeurs faisant état de tentative de manipulation par certaines parties. «Ce sont des gens qui n'ont pas de leçon à apprendre sur le nationalisme», a-t-il assuré tout en démontrant que ces habitants ont refusé de se confondre avec les partis politiques. Pour lui, la population ne va jamais donner l'occasion pour qu'il y ait un dérapage tout en espérant que le gouvernement prendra la peine de les écouter. Selon le représentant de la société civile, Abderahmane Bounahas, les habitants menacent même d'entamer une grève de la faim. La population de In Salah réclame l'arrêt des travaux du 2e puits de Ahnet 2, ce que rejette le gouvernement. «Nous avons dit et expliqué à maintes reprises, notamment après le dernier Conseil restreint, que Sonatrach menait actuellement une étude pour faire connaître le potentiel d'énergies non conventionnelles de l'Algérie», a déclaré M.Sellal à la presse, en marge de la clôture de la session d'automne du Conseil de la nation, précisant que les estimations découlant de certaines études avançaient d'«importantes» réserves. Malgré les assurances des responsables sur l'absence de risque sur la santé et l'environnement, la population n'y croit pas. La population compte interpeller encore une fois le président en lui transmettant un moratoire portant sur l'arrêt des essais à travers tout le pays.
