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«Des pieds-noirs ne reconnaissent pas l´indépendance de l´Algérie»
SALON INTERNATIONAL DU LIVRE BENJAMIN STORA À L´EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 18 - 09 - 2004

Professeur de l´histoire du Maghreb à Paris, l´historien est surtout spécialiste de l´Algérie.
L´Expression: Quatre mille pieds-noirs se trouvent, actuellement, en Algérie alors qu´il y a seulement quelques années, cette initiative relevait de l´impossible. Quels sont les motifs de ce retour?
B.Stora: Je pense qu´il existe plusieurs facteurs qui expliquent ce retour: il y a d´abord l´amélioration des conditions sécuritaires en Algérie. Rappelons qu´à la fin des années 80 déjà, il était impossible aux pieds-noirs de revenir au pays compte tenu de la tragédie que l´Algérie était en train de vivre. Le deuxième facteur est, indéniablement, le réchauffement des relations étatiques entre les deux pays [l´Algérie et la France] ; il y a eu le déplacement de Bouteflika à Paris et puis de Chirac à Alger.
Mais, à mon avis, il reste une question que personne n´a soulevée : les enfants des pieds-noirs au moment où on ne cesse d´évoquer les enfants d´émigrés, des harkis... Certes ce sont des enfants qui sont nés en France mais qui ont, tout de même, vécu, dans le fond, leur vie avec cette histoire de l´Algérie. Il y une poussée de mémoire chez ce groupe de mémoire. Ils veulent savoir, eux aussi, d´où viennent leurs parents, grands-parents...cette catégorie n´a jamais été étudiée. Or elle constitue un aspect très important. Enfin, il faut préciser que ce retour ne concerne qu´une frange minoritaire du mouvement associatif. La chose à faire, à mon sens, est d´inciter le véritable coeur de ce mouvement social, non pour les rapatrier, mais les associer à ce genre d´initiatives. Cela dit, il faut, malheureusement, reconnaître qu´une grande partie du mouvement associatif reste, à ce jour, sur une mémoire de revanche. Ils ne reconnaissent ni l´existence de l´Etat algérien, encore moins l´indépendance du pays. Donc, tant que cette question de reconnaissance de l´indépendance algérienne n´est pas levée, il est évident que le retour sera difficile.
Après la polémique sur les harkis soulevée par des députés français de la droite, lors de la visite de Bouteflika à Toulon, la question continue toutefois à opposer les avis des deux pays. Votre avis...
En effet, c´est un très long problème. Long parce qu´on peut le traiter en aval, c´est-à-dire la question des représailles contre les harkis après l´indépendance. Mais il faudra aussi, un jour, le prendre en amont. En d´autres termes, qu´est-ce qu´ont fait les harkis pendant la guerre de Libération? C´est tout le problème des exactions commises, car les familles algériennes concernées ont, encore, la mémoire très vive. J´admets que certains harkis, mais pas tous, ont commis des exactions durant la guerre. Et là c´est une réalité. Il faut, à mon sens, qu´on avance vers une prise de responsabilité réciproque dans cette histoire. Il n´y a pas d´un côté les victimes et de l´autre des responsables. Les torts sont parfois partagés. L´histoire, à mon avis, ne s´examine pas uniquement par sa fin mais aussi par son début. Tout un travail historique sur le comportement des harkis pendant la guerre d´indépendance reste à faire. Une tâche qui n´a pas été, à ce jour, accomplie. Il y a eu faiblesse des universitaires algériens sur cette question précise.
Comment appréciez-vous l´écriture de l´histoire qui se fait en Algérie?
Il faut d´abord dire que l´écriture de l´histoire ne se pose plus de la même manière qu´avant. Il y a eu certes une amélioration. L´Etat a perdu progressivement le monopole bien qu´elle persiste, en somme, à jouer son rôle de dominateur. La preuve sont les colloques universitaires, des productions académiques, les livres des mémoires qui paraissent, les maisons d´éditions qui s´y impliquent...c´est, à vrai dire, une contribution à l´histoire non négligeable et qui en sus émane de la société. Voilà l´Etat doit maintenant se mettre au diapason de toutes ces productions historiques particulières. Autrement dit, il faut que les pouvoirs publics débloquent des fonds pour créer des instituts de recherche dans lesquels travailleront les étudiants en histoire. Il est préférable aussi que ces derniers puissent bénéficier de facilités dans leurs déplacements en France pour avoir accès aux archives dont une très grande partie s´y trouve.


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