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Le témoignage accablant de Djellab
PROCÈS EL KHALIFA BANK
Publié dans L'Expression le 25 - 05 - 2015

Mohamed Djellab, l'ex-ministre des Finances et ex-administrateur d'El Khalifa Bank
Le témoignage de Mohamed Djellab, ex-administrateur d'El Khalifa Bank, ne pouvait qu'accabler davantage les principaux accusés.
L'audition des témoins du procès EL Khalifa aborde sa 3ème journée par l'arrivée à la barre du témoin le plus attendu, en la personne de Djellab Mohamed, l'ex-ministre des Finances et ex-administrateur d'El Khalifa Bank.
Avec un calme olympien et une sérénité à toute épreuve, le témoin indique qu'à sa désignation en tant qu'administrateur d'El Khalifa Bank, la première opération qu'il avait effectuée était de dépêcher une commission d'inspection aux agences et à la caisse principale. Il précisera qu'à ce moment, la trésorerie de la banque affichait un solde qui n'excédait pas les 20 milliards de dinars.
Le juge lui fera rappeler que Abdelmoumène avait déclaré un montant de 97 milliards de dinars laissé en caisse avant son départ à l'étranger.
M.Djellab explique que la trésorerie et les ressources sont deux choses différentes. Il ajoute qu'il faut compter les crédits et les réalisations dans la trésorerie.
Khalifa Airways avait englouti 60 milliards de dinars
D'une part, il déclare que les inspections ont révélé plusieurs anomalies de gestion. Et ce, en plus du trou de la caisse principale qui s'élevait à 3,2 milliards de dinars. D'autre part, le rapport de la commission fait état de 130 milliards de dinars de crédits sans dossiers. Ces sommes étaient allouées, dans leur majorité, à des entreprises apparentées, autrement dit des filiales du groupe Khalifa, tel que Khalifa Airways, et Construction. Il précise que ces crédits étaient logés dans des comptes d'ordre, et n'apparaissaient pas dans la comptabilité. A ce titre, à elle seule, Khalifa Airways avait englouti 60 milliards de dinars. Pour le gel du département commerce extérieur, le témoin indiquera que la situation du compte Swift était catastrophique et que la mémoire en avait été effacée.
D'autre part, le témoin poursuit en indiquant que le bilan 2002 n'était pas équilibré. Chose qui avait lourdement affaibli les ratios de solvabilité de la banque. Celle-ci devait, pour fonctionner, ne pas descendre aux-dessous des 8%.
M. Djellab précise qu'à son arrivée, ce ratio était de moins 25%. Dans ce sens, le témoin dira que le déficit enregistré à la caisse principale était essentiellement dû à la somme des crédits non autorisés et non déclarés. Il ajoutera que bancairement, on ne peut pas les appeler des crédits, mais des tirs croisés entre agences. Pour lui, les agences et la direction n'ont fait que se servir des ressources de la banque. En conclusion, en tant qu'expert financier, M.Djellab indiquera que cette situation nécessitait un apport de 70 milliards de dinars pour permettre à cette banque de se redresser. En outre, l'ex-ministre rappelle qu'il n'avait occupé cette fonction que l'espace de trois mois, durant lesquels il avait essayé de minimiser les dégâts, avant de déposer plainte et d'effectuer la passation avec le liquidateur.
Mais il précise que dès la première conclusion des rapports de la commission, il avait procédé au plafonnement des retraits des entreprises qui voulaient récupérer leurs dépôts, et ce dans l'optique de stopper l'hémorragie et étudier les possibilités de solutions. Il n'avait pas l'intention de favoriser le remboursement de certains clients. Parmi les propositions faites à la commission bancaire, M.Djellab n'en voyait que deux: la recapitalisation de la banque, et ce par l'intervention des actionnaires, ou la liquidation. A cela, la commission bancaire devait trancher. Il affirme que l'intégration de Khalifa Airways dans l'actif de la banque n'était pas possible du fait que cette dernière ne possédait pas ses appareils, puisqu'ils étaient en leasing.
Au même titre, la solidarité interbancaire et l'ouverture du capital n'étaient pas des solutions, en raison du volume important de l'endettement.
A ce stade du témoignage, l'avocat de la défense de Abdelmoumène tentera avec force de réduire à néant les arguments de l'administrateur, en l'accusant d'avoir plutôt choisi la solution de facilité, et d'oeuvrer uniquement aux remboursements de son ancienne banque, le CPA. Il ira jusqu'à remettre en question les conditions de sa désignation comme administrateur. Pour lui, l'administrateur devait figurer dans une liste émanant du ministère de la Justice «comme le stipule la loi.»
Imperturbable, le témoin répondra simplement qu'il était désigné selon les dispositions de la loi, et que parmi les solutions qu'il avait proposées, aucune n'avait été avantageuse, et finira par préciser à l'avocat de la défense, qu'il y a une grande différence entre gestion administrative provisoire et liquidation. A ce moment précis, Abdelmoumene demande la parole, pour adresser une seule question au témoin.
«Comment l'administrateur peut avancer ces chiffres, alors que les rapports n'ont pas été certifiés par des commissaires aux comptes?» interroge Abdelmoumène Khalifa. La réponse du témoin était on ne peut plus claire, et clôturera ce chapitre d'une façon définitive. M.Djellab dira, avec beaucoup d'assurance, que les rapports comportant ce chiffre ont été dûment certifiés par des commissaires aux comptes, des experts financiers nationaux et internationaux. Ceci en plus du fait qu'ils figurent dans la passation faite avec le liquidateur. Avant d'ajouter que celle-ci comportait un rapport détaillé et chiffré de la situation.
Par ailleurs, pour les observateurs, le témoignage laborieux de M.Djellab, qui avait pris au tribunal toute la matinée, ne pouvait qu'accabler davantage les principaux accusés. Et pour cause, la lumière apportée par les déclarations de l'administrateur et l'incapacité des avocats de la défense à apporter des arguments à même de réduire à néant les propos de l'administrateur, en sont la preuve. Pour la deuxième partie des auditions, parmi les quatre témoignages attendus à la barre, celui d'Agawa Madjid, président de la commission d'inspection, a eu un effet de confirmation des témoignages précédents. Il confirmera, entre autres, l'annulation de l'inspection de 2001 par ordre de la direction. Il précisera qu'il n'était en mesure d'effectuer cette inspection qu'après l'arrivée de l'administrateur en 2003. Ceci étant, le témoin indiquera que le rapport établi par la commission qu'il avait menée, faisait état des 11 écritures bancaires en suspens, et d'un déficit global de 5 milliards de dinars, incluant le trou de la caisse principale de l'ordre de 3,2 milliards de dinars et du déficit découlant de l'inspection des agences. En l'absence des trois autres témoins, en l'occurrence, Hamache Hassan, Barki Mustapha et Boumecheghour Saïd, tous membres de la commission d'inspection, le juge Antar a procédé à la lecture de leurs procès-verbaux, établis par le juge d'instruction. Dans ce sens, les trois témoins confirment, à travers leurs déclarations, les propos de Agawa Madjid et l'existence du déficit de la caisse principale, ainsi que celui des agences.
Des caisses sans support officiel
En somme, au terme de cette journée, il apparaît clairement, aux yeux des observateurs, que la gestion d'El Khalifa Bank était aléatoire et dépourvue de professionnalisme. Ils considèrent le fait qu'El Khalifa Bank ne possédait que cinq agences sur les 65 qui constituaient son réseau, que Khalifa Airways avait affrété la plupart de ses avions, et l'application de taux démesurés pour les placements, au détriment des crédits alloués, ne pouvaient refléter le principe, la pérennité. Et ce, en plus des multiples filiales du groupe Khalifa, alimentées directement par les ressources de la banque, autrement dit des caisses, sans support officiel.
L'audition des prochains témoins devra donner d'autres éclaircissements déterminants. Il s'agit entre autres de l'audition du gouverneur de la Banque d'Algérie, prévue pour aujourd'hui.


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