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Pékin ou New York "bridée"
UNE DELEGATION DE JOURNALISTES ALGERIENS EN CHINE
Publié dans L'Expression le 13 - 07 - 2015


Une vue de Pékin
Rien n'indique qu'il s'agit du pays de Mao si ce n'est la calligraphie chinoise et les yeux bridés de ses citoyens. Pékin, c'est en quelque sorte New York bridée.
Quand le vol AH 3060 de la compagnie Air Algérie se pose sur le tarmac de l'aéroport de Pékin à 8h 40 du matin après 12 heures de vol sans escale, surprise: un épais écran gris entoure la ville, empêchant de voir le ciel de Pékin. Le temps est très lourd, Il fait humide et l'air est difficilement respirable. «Cest la pollution», glisse un voyageur habitué de Beijing à l'endroit de la délégation algérienne. Il a fallu attendre le lendemain, pour voir le ciel se dégager et livrer Pékin dans son immensité, sa splendeur et sa vitesse. Première impression: on se croirait dans une mégapole occidentale, des buildings et immeubles à profusion, des magasins de grandes marques en passant par l'uniformisation des habits vestimentaires, rien n'indique qu'il s'agit du pays de Mao, si ce n'est la calligraphie chinoise et les yeux bridés de ses citoyens. Pour ceux qui connaissent l'Amérique, ils ne se sentiront pas dépaysés. Pékin, c'est en quelque sorte New York bridée.
Première découverte: à Pékin et partout en Chine, Facebook et Google sont exclus! Sécurité nationale oblige, les Chinois ont trouvé un autre substitut à ces deux géants, c'est le We chat. Deuxième impression: il y a comme un excès de discipline dans cette société mais ces petits Chinois inoffensifs ont fait fleurir leur pays. Les trottoirs sont propres, les routes larges et bien faites et les constructions poussent à un rythme effréné.
Pékin, c'est plus de 22 millions d'habitants, 5000 hôtels, 5 millions de véhicules, c'est 400 km de métro, qui s'élargit de 5 km chaque année, 20.000 centres commerciaux, 3000 salles de spectacles qui tournent à plein régime. Une fourmilière grouillante où tout est en accélération.
Cinq journalistes de la presse écrite et un représentant du ministère des Affaires étrangères se sont rendus en Chine à l'invitation du gouvernement pour constater de visu les miracles de ce pays. «Cueillie à froid», la délégation n'a même pas eu le temps de bien déposer ses bagages au Novotel, un palace au centre-ville jouxtant la Cité interdite, qu'elle a été sommée de rejoindre le lobby de l'hôtel. Au boulot! La récupération pour les 7 heures de décalage horaire, les 12 heures de vol, c'est après le travail. «C'est peut-être ça le secret de la réussite chinoise», glisse Noureddine, le confrère du Jeune indépendant.
Ce que pensent les Chinois de l'Algérie
«C'est intenable, à ce rythme on va crever!», s'est-il ressaisi mais qui a fini par aligner près de 48 heures sans. «Les Algériens ont aussi leurs petits miracles» taquine Zine d'El Watan.
Comment ce pays arrive-t-il à concilier entre l'ultralibéralisme économique et une société barricadée, impénétrable. Par quelle magie, le régime chinois arrive-t-il à réaliser cet équilibre? «Il est inutile de se demander combien de temps durera-t-il. Il faut plutôt s'interroger combien de temps les Etats-Unis resteront-ils première puissance militaire dans le monde car pour l'économie, les Chinois sont déjà les premiers», rectifie l'ambassadeur d'Algérie à Pékin, Hassane Rabehi, qui a reçu la délégation algérienne.
Sans transition, en avant pour un second rendez-vous au ministère chinois des Affaires étrangères. Les salutations d'usage terminées Shi Dadua qui s'occupe du dossier Algérie depuis 21 ans maîtrise parfaitement son sujet. «L'Algérie est un pays spécial pour la Chine», lance-t-elle rappelant le soutien apporté par l'Algérie à la Chine en 1971 pour qu'elle récupère son siège au Conseil de sécurité de l'ONU et l'aide de la Chine pour la révolution algérienne. Elle souligne également que l'Algérie est l'un des rares pays arabes à avoir des relations stratégiques avec la Chine et elle est le seul pays arabe à établir des relations stratégiques globales en 2014. «Vous avez le record de la diplomatie chinoise», dit-elle A peine ces confessions terminées, la responsable au ministère chinois des Affaires étrangères porte l'estocade surprenante laissant ébahie la délégation algérienne. «Les investisseurs chinois sont présents presque partout dans le monde, mais très peu en Algérie», assène-t-elle. Nous sommes donc un pays à ce point fermé?
L'environnement des affaires est-il donc à ce point contraignant jusqu'à dissuader même les Chinois? Si cette remarque venait des autres prétendants, on aurait une armada d'arguments à leur opposer. Il suffit d'invoquer le patriotisme et pour les besoins de la cause, dépoussiérer le vieux réflexe de l'impérialisme occidental et le tour est joué. Les Américains? Ce sont des ultralibéraux et leur voracité hégémonique n'a pas de limites. Les Français? Ils sont connus pour être d'éternels grognons et puis ils sont en crise, leur but est donc de renflouer leurs caisses. Mais cette fois-ci, ce sont les Chinois qui le disent et ce n'est pas un conciliabule de coulisses, c'est une déclaration d'une responsable au ministère des Affaires étrangères. «Vous avez des lois trop restrictives comme celle concernant le rapatriement des fonds, la règle des 51-49% dissuade les investisseurs chinois à venir en Algérie, nous avons des difficultés d'avoir des permis de séjour dans votre pays», et pour enfoncer le clou elle ajoute: «Dans tous les pays du monde vous trouverez un restaurant chinois mais pas en Algérie (sic).»
La route de la soie fait trembler les puissants
On rétorque: «Et vous alors, votre environnement n'est-il pas plus contraignant? Votre bureaucratie n'est-elle pas plus lourde?». Elle réplique: «Durant les années quatre-vingt, les Chinois pensaient que les bénéfices devaient rester en Chine mais cela a changé depuis, on a compris qu'il fallait oser céder les bénéfices et créer des conditions favorables. Aujourd'hui en Chine, les investisseurs étrangers sont exonérés de toute taxe sur les bénéfices». Elle atténue enfin: «Cela dit, nous ne forçons pas l'Algérie à remanier sa politique ou à changer ses lois, nous sommes convaincus que l'Algérie trouvera des solutions.»
Qu'à cela ne tienne, les Chinois n'abandonneront pas pour autant l'Algérie sur la route de la soie.
La responsable chinoise réitérera que l'économie chinoise va connaître un ralentissement et entrera dans une phase de transition. «La Chine ne doit plus se contenter de son statut d'exportateur d'articles manufacturés et de main-d'oeuvre.» Plus précise, elle ajoute, «on doit passer à un autre stade, celui d'exporter notre technologie, du savoir-faire, se consacrer à la formation de la main-d'oeuvre locale et d'aider les autres pays à construire des infrastructures, construire leur industrie, développer leur production, en somme, il s'agit pour nous de créer des marchés, car plus les pays se développent, plus le marché s'agrandit». Et nous voilà sur le droit chemin de la soie. Comment booster l'économie tout en confortant une influence politique? Comment aider l'Asie du Sud-Est et, du même coup, freiner l'influence américaine et indienne? Comment faire du nouveau avec du vieux? Pékin a trouvé la solution: la nouvelle route de la soie. Officiellement lancée en septembre 2013 par le président chinois Xi Jinping, le projet de la route de la soie veut recréer cette route millénaire en construisant des milliers de ponts, de routes, de chemins de fer et de ports à travers l'Asie centrale et le Moyen-Orient. 40 milliards de dollars d'investissements viennent d'être débloqués. Est-ce une arme économique ou diplomatique? Un expansionnisme commercial? Est-ce un nouveau plan Marshall ou un mirage? La nouvelle route de la soie fait déjà trembler le monde. Sereins, les Chinois s'attellent à cette nouvelle stratégie diplomatique doublée du réalisme commercial. Des responsables du Parti communiste chinois qui ont rencontré la délégation de journalistes algériens et des journaux chinois visités par cette même délégation, le projet est à chaque fois évoqué, décliné timidement mais de manière efficace, un nom: «New Silk Road» ou la «Nouvelle route de la soie», une stratégie de communication pour ne pas affoler le monde et une enveloppé financière. Ce n'est pas le projet du Grand Moyen-Orient (GMO) des Américains qui a affolé le monde musulman et arabe, ce n'est pas l'Union européenne qui se débat dans des crises internes, mais il s'agit de la route de la soie, symbole d'une Chine mythique. Il s'agissait des différents chemins empruntés par les commerçants pour faire transiter les marchandises de l'Asie vers l'Europe et ce depuis l'Antiquité. Avec près de 6500 kilomètres, le caravansérail part de l'Est de la Chine avant de bifurquer vers des pays qui s'appellent aujourd'hui l'Inde, ou le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran, l'Irak, la Syrie, pour rejoindre la Méditerranée! Premier partenaire de la Chine en Afrique, l'Algérie tirera-t-elle profit de ce plan Marshall géant? «Nous ratons d'énormes occasions avec ce pays en pleine expansion. Nous avons tout à gagner en nous associant avec eux», confie l'ambassadeur d'Algérie en Chine
La Chine arbore avec fierté sa place de première puissance économique mondiale. Ils ont restauré un ancien porte-avion et sont en train d'en construire un autre. Ils se dotent des attributs d'une puissance militaire.


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