Le président de la République nomme Abbas Ammar membre de la Cour constitutionnelle et Mohamed Boufertas DG des affaires juridiques et de la justice constitutionnelle près la même Cour    Le président de la République reçoit une délégation médiatique libanaise en marge de la visite du président Joseph Aoun en Algérie    Ballalou met en avant le rôle du CNRPAH et du CRESPIAF dans la protection du patrimoine culturel algérien et africain    ANP: reddition de 2 terroristes et arrestation de 3 éléments de soutien aux groupes terroristes en une semaine    Jeux scolaires africains/Aviron de plage: quatre médailles en argent et une en bronze pour les rameurs algériens    Mila : 6.750 postes de formation pour la session d'octobre 2025    Baisse significative du taux de prévalence des infections nosocomiales en Algérie    Ballalou appelle les opérateurs privés à investir dans les multiplexes cinématographiques    Le président de l'APN reçoit l'ambassadeur de la République arabe d'Egypte en Algérie    Ouverture des candidatures aux jeunes pour rejoindre le corps de la Gendarmerie nationale    Le président de la République reçoit le président du MSP    Le Championnat d'Algérie "Open" d'athlétisme du 9 au 12 août à Alger    Commerce: Zitouni appelle à renforcer les mécanismes de distribution pour garantir l'approvisionnement du marché    Conférence sur la solution à deux Etats : l'Algérie plaide à nouveau en faveur de l'admission de la Palestine comme Etat membre de plein droit de l'ONU    Sahara Occidental: WSRW met en garde l'UE contre toute tentative de contourner les arrêts de sa Cour de justice    CCR: un chiffre d'affaires en hausse à plus 50 mds de DA en 2024    Judo/Mondiaux 2025 des cadets: l'Algérie avec quatre athlètes en Bulgarie    Le président libanais visite Djamaâ El-Djazaïr    Ne pas transformer la Syrie en un théâtre d'affrontements !    Le héros national, le Brigadier de Police Mellouk Faouzi s'en est allé    Ghrieb et Mouloudji à Tlemcen pour mettre en valeur les synergies entre secteurs    Les six raisons du faible impact de la revalorisation de l'allocation devises en Algérie de 750 euros sur le cours du dinar sur le marché parallèle    Insuffler une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale    Être B.R.A.V.E en Occident décadent au XXIe siècle    CHAN-2025 Parole des Algériens : faire mieux que 2023    Signature d'une convention entre la DGSN et l'ONDA    Le président de la République honore les champions du BAC et du BEM 2025    Scandale explosif en direct    «L'Algérie adhère pleinement aux efforts internationaux pour garantir la durabilité»    « Des visions d'horreur qu'on n'a pas l'habitude de rencontrer, même dans les conflits les plus durs »    Première édition des Jeux africains scolaires Un héritage qui inspirera les futures générations de sportifs africains    De nouveaux tracas    L'artisan de la scène culturelle    Hidaoui souligne l'importance d'encourager les jeunes dans le domaine des médias numériques    Les inscriptions sont lancées    Mohamed Meziane installe le nouveau secrétaire général du ministère    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des groupes armés au terrorisme de masse
LE DJIHAD «RESISTANT» FACE À L'HYPERHEGEMONISME AMERICAIN
Publié dans L'Expression le 23 - 10 - 2004

Une guerre longue et coûteuse, sans règles et sans armées précises se dessine sous les yeux des stratèges américains.
Nous assistons depuis quelques mois à de nouvelles mutations, faites dans la douleur, par l'islamisme politique, et qui en fait, annoncent à la fois, le refus du duopole américano-israélien et l'émergence d'une nouvelle forme de résistance aux hégémonismes: le terrorisme de masse.
La formule est nouvelle et les résultats, au niveau planétaire, sont déjà là pour prouver l'efficacité tragique de cette nouvelle forme de guerre, jusque-là inconnue dans les annales de l'histoire des conflits.
La résistance irakienne, dirigée par des groupes djihadistes, est aujourd'hui la plus manifeste représentation de cette guerre, qui oppose en réalité, deux forces dont les moyens, les techniques et les effectifs sont disproportionnés l'une par rapport à l'autre. C'est une guerre sans règles, sans visage, sans objectifs clairs qui est menée par les résistants. De nouvelles armes sont apparues, et qui font peur aux hégémonies militaires: le rapt, le marchandage d'otages, la vidéo et l'attentat suicide.
Dans le Sahara algérien avec l'affaire des trente-deux otages kidnappés par le Gspc, dans la bande de Gaza, en Irak, en Russie, en Tchétchénie ou en Arabie, le terrorisme de masse fait florès. Aujourd'hui parler de groupes armés ou essayer de limiter la violence terroriste aux seuls groupes armés connus relève de l'utopie. Lorsqu'un djihad est lancé, c'est presque tout le monde qui souscrit à l'appel et le terroriste potentiel n'est même plus l'islamiste convaincu mais un peu Monsieur Tout-le-monde de la grande masse des musulmans.
Des femmes ont fait partie de la prise d'otages d'Ossétie, des jeunes filles et des adolescents palestiniens se sont fait sauter auprès de barrages israéliens, de vénérables vieillards font partie des groupes de soutien du Gspc et d'adorables mamans font partie elles aussi du groupe islamique combattant marocain et de la tendance des ultras salafiya djihadiya du royaume chérifien. Les troupes militaires américaines qui sillonnent l'Afghanistan et le Waziristan pakistanais savent bien qu'elles sont en zone hostile et que personne, même ceux qu'elles paient grâcement, ne leur dira tout à propos des mouvements des Talibans et des caches secrètes des principaux leaders d'Al Qaîda.
Cette forme de guérilla - appelons-là stratégie du désespoir - a ciblé jusque-là deux formes d'hégémonie: l'américano-israélienne et la soviétique. Cela n'est pas fortuit, on s'en doute, et il est heureux qu'elle ait encore évité de s'en prendre à des pays comme la France, l'Allemagne, l'Italie ou la Grande-Bretagne. Les deux premiers ont depuis fort longtemps adopté une politique arabe et musulmane efficace. Le troisième, rien que pour les déclarations de Berlusconi, risque de connaître des attentats à la première occasion qui se présentera aux cellules djihadistes. Le Royaume-Uni a été préservé jusque-là grâce à une seule chose : la présence de leaders islamistes sur son territoire et dont le poids auprès des groupes armés situés loin du Royaume est certain.
Le gouvernement Sharon sait combien est précaire la paix avec, en face ce terrorisme de masse qui peut frapper n'importe quand, n'importe qui, n'importe quoi et avec n'importe quelle arme. Poutine aussi. La résistance qui les cible pose de vrais problèmes, peut-être avec des bombes et des formes que la communauté internationale désapprouve, mais ni Poutine ni Sharon ne reconnaissent à la résistance le droit à une autre forme d'expression. Paradoxalement, Washington soutient l'un et l'autre de ces hommes et renforce l'idée que les grandes puissances sont les premiers pourvoyeurs mondiaux du terrorisme et ce qui donnent de quoi alimenter, se constituer et se renforcer l'idéologie du djihad, qui, en dernier recours, reste une stratégie du désespoir.
La stratégie du désespoir n'est pas un choix fait dans la joie ni une idéologie réfléchie, mais bien un choix dans l'urgence et une forme extrême, située à la périphérie de la vie normale elle-même. Le terrorisme de masse, malheureusement pour ses cibles, ne reconnaît pas le droit à la vie et se pose comme le champion du raccourci pour l'au-delà. La mort à portée de main ! Voilà ce qu'il promet, et il faut convenir encore qu'il n'est qu'à ses formes primaires et que Dieu seul sait quels nouveaux visages il prendra demain.
La résistance en Irak a été telle que le commandement militaire US a dû reconnaître que tout le monde y participe, y compris les adolescents. Et si l'administration Bush continue à focaliser sur Abou Mossaâb Ezzerkaoui et les groupes djihadistes tels «Tawhid wal djihad», «les Etendards noirs», «Brigades d'Abou Bakr», «Ansar Essouna», etc. C'est qu'elle n'a pas d'autre choix pour donner au moins une raison à sa présence en Irak.
Demain, le même symptôme apparaîtra en Egypte, au Mali, au Niger, en Malaisie, au Maroc, en Algérie ou au Yémen, et les Etats-Unis ne pourraient y faire face. Le terrorisme de masse est coûteux pour ceux qui le combattent, insidieux, opaque et ses résultats jamais connus d'avance. C'est la stratégie de l'invisible et de l'illisible, qui n'a pas d'armée ni d'objectifs clairs à atteindre à court terme. Elle a le temps pour elle et joue l'usure, elle ne reconnaît pas de règles dans la guerre ni de compromis dans le combat.
Ce qui se passe aujourd'hui en Irak prélude de ce qui peut advenir demain. Le rapt, le chantage, l'attaque suicide, la cassette-vidéo et l'implication des médias sont déjà un avant-goût. Aucune guerre qui dure n'est une victoire pour les victorieux, car son coût aura déjà réduit toute intention de s'en réjouir.
Comme Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock, l'islamisme politique est aujourd'hui une expression agressive de la religion, une pathologie de l'islam, et plus, nous assistons à la montée des hégémonies, hostiles au monde arabo-musulman, plus cette agressivité sera prononcée, appuyée et menée à son paroxysme. Le terrorisme de masse se pose déjà comme une première réponse à l'hyperhégémonisme.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.