Nous ne permettrons à aucune personne impliquée dans la tragédie nationale de créer un parti politique. La loi sera appliquée avec force. En plus de lui faire barrage pour le faire taire à jamais, la société civile exige des pouvoirs publics de le traduire en justice pour les crimes commis contre des Algériens et l'Etat algérien. «Nous l'affirmons vigoureusement: nous ne permettrons à aucune personne impliquée dans la tragédie nationale de créer un parti politique. La loi sera appliquée avec force. Il n'y aura pas de retour en arrière et nous allons continuer à combattre le terrorisme jusqu'à ce que cette page de tragédie nationale soit tournée définitivement», cette déclaration du Premier ministre Abdelmalek Sellal, somme toute claire et ferme, ne semble pas calmer la colère et l'indignation de la société civile à Béjaïa quant à la sortie provocatrice de l'ex-chef terroriste, Madani Mezrag, qui bénéficie de la loi portant réconciliation nationale. En effet, à l'instar des autres régions d'Algérie, les déclarations de Madani Mezrag ont suscité la colère et l'indignation des victimes du terrorisme, des patriotes, des rapelés du Service national, des gardes communaux, du mouvement associatif et de la société civile en général dans la wilaya de Béjaïa. Les intentions affichées de Madani Mezrag d'investir la scène politique en envisageant lancer une nouvelle formation politique, suite à la dernière réunion tenue avec quelques ex-militants de l'ex-FIS, a fait trembler la société civile à Béjaïa et à un degré plus les victimes du terrorisme et les gardes communaux et autres acteurs politiques et le mouvement associatif. Après les gardes communaux qui se sont réunis deux jours après cette annonce pour l'organisation d'un sit-in le 13 septembre à Batna, c'est au tour des patriotes et des rappelés du Service national de réagir en envisageant une rencontre dans les jours à venir afin de riposter vigoureusement aux déclarations provocatrices de Madani Mezrag qu'on qualifie de «terroriste hors la loi qui reste encore non jugé malgré son implication dans des meurtres de militaires et autres agents des services de sécurité». «Y a-t-il un pilote dans l'avion Algérie?» cette interrogation semble faire l'unanimité au sein de la classe politique locale, indignée devant le mutisme de l'Etat et surtout son laxisme à laisser agir l'ex-chef terroriste malgré la loi lui interdisant toute activité politique. Installé dans la région de Texana, à quelques kilomètres à l'est de la wilaya de Jijel, Madani Mezrag, terroriste-repenti, nargue le pouvoir et la société algérienne. «Après avoir bénéficié de toutes les largesses en lui accordant même le statut d'investisseur, comme créneau de blanchiment d'argent du terrorisme, voilà qu'il revient à la charge pour investir la scène politique, c'est inadmissible et nous ne nous laisserons pas faire jusqu'à ce que ce chef terroriste soit traduit devant les tribunaux» avouent quelques acteurs de la société civile et des droits de l'homme. En effet, les gardes communaux, les rappelés de l'armée et les patriotes de la wilaya de Béjaïa se déclarent choqués «on se demande comment des terroristes qui restent potentiellement dangereux pour notre pays sont libres de leur mouvement en allant même organiser un congrès en pleine montagne. On se demande comment ils n'ont pas été empêchés de tenir leur congrès pour fonder un parti politique, alors qu'ils sont la cause de la décennie noire qui a coûté la vie à plus de 200 000 Algériens sans parler de toutes les conséquences induites sur le plan économique», nous ont-ils déclaré avant d'ajouter: «Pour une marche à Alger, afin de revendiquer nos droits après de louables services rendus à la nation, l'Etat a mobilisé tous les moyens qui existent pour nous réprimer...c'est à ne rien comprendre». Par ailleurs, consternés, indignés, ces acteurs de la société civile appellent à une mobilisation nationale pour le dépôt de plainte contre Madani Mezrag. A cet effet, pour contourner la justice nationale, une pétition a été lancée par des internautes qui exigent «le jugement de cet ex-chef terroriste de l'Armée islamique du salut par la Cour internationale de justice à La Haye, aux Pays-Bas».