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Le sama', participation mystique et mise au diapason d'un cosmos
Publié dans L'Expression le 16 - 09 - 2015

«Le monde est le miroir de Dieu. Mais il faut des yeux dessillés pour le percevoir, car l'on ne voit que ce que l'on est en mesure de voir. Selon le mot célèbre de Plotin, jamais un oeil ne verrait le soleil sans être devenu semblable au soleil, ni une âme ne verrait le beau sans être belle (3).»
Le Festival de la musique spirituelle soufie s'est ouvert dimanche dernier à la Maison de la culture Moubarek El Mili. Bien que n'ayant pas été invité, j'ai tenu à profiter de cette opportunité pour parler d'un genre musical qui a été puissamment porté par les confréries religieuses en Algérie. Je veux parler du Sama', un véritable office liturgique, participation mystique et mise au diapason d'un cosmos sacralisé où toutes choses célèbrent les louanges de Dieu. Comme le disait si bien Al Hallaj «la musique est éveil de l'âme, elle abolit la durée, car elle la fait se souvenir.» Et il n'y a rien d'étonnant surtout si nous nous référons utilement à Jalâl ud-Dîn Rûmi, fondateur au XIIIe siècle de la confrérie des Mawlavîs, ou derviches tourneurs, qui disait: «Dans les cadences de la musique est caché un secret; si je le révélais, il bouleverserait le monde...» Ou à ce qu'il soulignait un peu plus tard en parlant du rebab: «Ce n'est que corde sèche, bois sec, peau sèche, mais il en sort la voix du Bien-Aimé.» La même source nous apprend que c'est au pacte prééternel entre Dieu et la race adamique que les soufis rattachent la signification du sama'. Ce qui apporte un éclairage certain à la réponse faite par Junayd al-Baghdâdî, le seigneur des soufis, à la question de savoir pourquoi les soufis s'agitaient en extase pendant l'audition de la musique: «Quand Dieu a interrogé les germes, lors du pacte primordial, dans les reins d'Adam, en leur disant -Ne suis-je point votre Seigneur?- une douceur s'est implantée dans les âmes.» Quand elles entendent la musique, ce souvenir se réveille et les agite, est-il souligné dans Tabaqât al-Kubrâ. Illustration merveilleuse que cette parabole de ce sectateur de la vérité au vaste savoir, ce mortifié dans la voie de Dieu, lui qui, vivant au milieu des hommes, pratiquait la modération dans les désirs. Dans Le mémorial des saints Farid ud-Din'Attar écrira à son propos: «Eminent dans la connaissance de la loi écrite, accompli dans la pratique de la voie spirituelle, il avait une clairvoyance illimitée dans le domaine des vérités spirituelles. C'était un grand docteur bienveillant dans ses actes, élégant dans son langage. Il était le guide d'un grand nombre de docteurs et on l'avait surnommé le Paon des oulémas et le Sultan des pauvres. Les docteurs de Baghdad le reconnaissaient pour chef et lui-même était disciple de Sari Saqati; mais son degré de sainteté et son rang dépassaient de beaucoup celui de son maître.» C'est donc en tant que moyen de connaissance illuminative, parce que de «reconnaissance» au sens platonicien, que se justifie, de l'avis même de Eva de Vitray-Meyerovitch, le concert spirituel: «Le but doit toujours être, non pas le délice d'écouter de suaves mélodies, mais de saisir une allusion divine, comme le dit si bien Hallâj; la musique est éveil de l'âme, elle abolit la durée, car elle la fait se souvenir.» C'est ainsi que Abû Uthmân al-Hîrî note que les influences du monde invisible, audibles aussi bien que visibles, produisent un effet puissant sur le coeur quand elles sont en harmonie avec lui, c'est-à-dire quand le coeur est pur. Dans le même ordre d'idées, Eva de Vitray Meyerovitch n'est pas loin de penser que le sama' est un véritable office liturgique, participation mystique et mise au diapason d'un cosmos sacralisé où toutes choses célèbrent les louanges de Dieu: «Et lorsque dans la danse des Mawlavî, les derviches, au son de la flûte de roseau (le ney) s'élancent en tourbillonnant, c'est la ronde vertigineuse des planètes, de même que tout ce qui se meut dans la nature, qu'ils veulent symboliser. Le maître de leur confrérie voyait l'univers tout entier s'associer à leur joie triomphale.» La terre entière est une mosquée, enseignait le Prophète Sidna Mohammed (Qlsssl), et le poète en découvre la liturgie cosmique, souligne Roger Garaudy. Sans doute inspiré par les écrits de Jalâl ud-Dîn Rûmî évoquant par le tourbillonnement de la danse des derviches tourneurs la giration cosmique des planètes:
«Je vois... les eaux qui jaillissent de leurs sources...
Les branches des arbres qui dansent comme des pénitents,
Les feuilles qui battent des mains comme des ménestrels.»
C'est Roger Garaudy qui soulignait qu'en Islam, tous les arts mènent à la mosquée, et la mosquée à la prière: «La mosquée, prière de pierre, centre de rayonnement de toutes les activités de la communauté musulmane, est le point de convergence de tous les arts.»
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