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De Cheikh Mohammed Belkaïd à Jalal Ud Dîn Rumi
La chronique de Abdelhakim Meziani
Publié dans Liberté le 19 - 09 - 2009

C'est assurément à mon défunt ami Sari-Ali Hadj Eddine Abdelkrim, un des chantres avérés de la confrérie Derkaouïyya de Tlemcen, que je dois le jaillissement de mes réminiscences mystiques ancrées en moi par mon père, le muphti cheikh Tahar Meziani, tombé au champ d'honneur en 1957 en pleine bataille d'Alger. Sans oublier le somptueux héritage laissé en la matière par la dynastie des Zianides qui permit à l'illumination soudaine de connaître un essor considérable à Alger comme à Tlemcen, notamment à la faveur du règne du sultan Abou Ziane II, auteur d'un magnifique traité sur la religion, exaltant le soufisme. Le pas décisif, je l'ai franchi à Tlemcen grâce à la sollicitude de mon ami Hadj-Eddine Abdelkrim qui me fit l'honneur, en 1988, à la suite d'un concert de musique andalouse, de faire la connaissance d'un être hors du commun, d'une beauté éblouissante, voire angélique, en la personne de cheikh Mohammed Belkaïd. Les vingt minutes passées à ses côtés m'auront rapproché davantage du grand philosophe Mohammed Iqbal, surtout lorsque son argumentaire mettait l'accent sur le fait que la Réalité est donc essentiellement esprit et soulignait qu'à travers la gamme tout entière de l'être jaillit la note du Je qui s'élève peu à peu jusqu'à ce qu'elle atteigne sa perfection dans l'homme. La référence irréfragable de la confrérie Al Hibria s'adressait à moi dans un langage qui ne se référait pas à un code ou à une philosophie mais à la parole vivifiée par l'Esprit, parole qui atteint les cœurs — par le pouvoir divin — comme l'impact de la flèche sur la cible. Eminent dans la connaissance de la loi écrite, accompli dans la pratique de la voie spirituelle, cheikh Mohammed Belkaïd avait une clairvoyance illimitée dans le domaine des vérités spirituelles. La bénédiction dont il me gratifia à l'issue de notre rencontre fut dès lors ce sentier lumineux qui guida inexorablement mes pas vers Jalal Ud Dîn Rûmi, fondateur au XVe siècle de la confrérie des Mawlavîs, ou derviches tourneurs, qui disait : “Dans les cadences de la musique est caché un secret, si je le révélais, il bouleverserait le monde…”
C'est donc en tant que moyen de connaissance illuminative, parce que de “reconnaissance” au sens platonicien, que se justifie, de l'avis même de Eva de Vitray-Meyerovitch, le concert spirituel. Le but doit toujours être, non pas le délice d'écouter de suaves mélodies, mais de saisir une allusion divine, comme le dit si bien Hallâj, la musique est éveil de l'âme, elle abolit la durée, car elle la fait se souvenir.
C'est au pacte prééternel entre Dieu et la race adamique que les Soufis rattachent la signification du sama', m'a enseigné Jalal Ud Dîn Rîmi. Ce qui explique mieux l'éclairage certain à la réponse faite par Junayd al-Baghdâdî, le seigneur des Soufis, à la question de savoir pourquoi les Soufis entraient en extase à l'audition de la musique : “Quand Dieu a interrogé les germes, lors du pacte primordial, dans les reins d'Adam, en leur disant — Ne suis-je point votre Seigneur ? — une douceur s'est implantée dans les âmes.” Quand elles entendent la musique, ce souvenir se réveille et les agite, est-il souligné dans Tabaqât al-Kubrâ.
A. M.


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