L'Ugta qualifie les propos de la Banque mondiale d'ingérence Surtout pas la remise en cause des subventions. La Centrale syndicale ne veut même pas en entendre parler. Elle y tient comme à la prunelle de ses yeux. S'exprimant sur ce dossier, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Mena, Hafez Ghanem, a estimé que le système des subventions actuellement pratiqué en Algérie est «porteur d'injustices». Aussi, a-t-il fait remarquer que «celui qui consomme le plus, donc le plus riche, tire le plus de profit de ces subventions, notamment celles liées aux prix des produits énergétiques». Le responsable de la BM a conseillé aux responsables algériens de s'inspirer des exemples de pays qui ont réussi leurs politiques de subventions comme le Mexique et le Brésil. «Ce sont des pays qui dépendaient des subventions comme mécanisme de protection sociale. Ils sont passés aujourd'hui à un autre mécanisme, celui des transferts en liquide», a-t-il indiqué insistant sur le fait qu'il ne s'agit pas seulement d'une question «d'équilibre budgétaire, mais une question d'équité sociale». Pour M.Ghanem, la réduction des investissements publics constitue la meilleure thérapie pour juguler les effets de la crise. Il affirme que tous les pays qui doivent faire face à la baisse des recettes budgétaires dans un contexte de crise ont fait recours à cette démarche. Il délivre même la recette du remède miracle. Il s'agit, en premier lieu, explique-t-il de projets dont l'exécution devra être différée. Il faut pouvoir faire passer les projets prioritaires. Les pays qui prennent ce genre de mesure doivent choisir les projets qu'ils continueront d'exécuter et les projets qui seront différés. Elle est donc inévitable cette remise en cause des subventions en Algérie à bien suivre le raisonnement du même responsable. Cette certitude a fait sortir l'Ugta de ses gonds qui réplique dans un communiqué à ces affirmations de la Banque mondiale. «Encore une fois, nous demandons aux experts des institutions financières internationales de nous dispenser de certains conseils qui, pour nous, n'apportent aucune plus-value», s'emporte le communiqué de la Centrale syndicale qui rappelle que «le Pacte national économique et social de croissance ratifié par les partenaires de la tripartite en février 2014 consacre les secteurs économiques publics et privés sans aucune dualité ni distinction ni discrimination». Pour l'Ugta, la question des transferts sociaux, telle que soulevée par la Banque mondiale, «lesdits commentaires et conseils ne reflètent nullement au jour d'aujourd'hui la réalité sociale et sociologique de l'Algérie». Pis encore, l'Ugta qualifie ces propos d'ingérence. «Nous considérons ce point de vue comme une ingérence dans la gestion du tissu social de notre pays. Les transferts sociaux font partie d'une culture de l'Etat algérien à l'endroit des catégories démunies et ces transferts sociaux leur permettent de faire face à la vie quotidienne», tranche le même communiqué avant de souhaiter «que les institutions financières internationales ne s'immiscent plus dans les politiques sociales de notre pays».