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Il n'y a pas d'amour heureux
ES JEUX DE L'AMOUR ET DE L'HONNEUR DE ABDERRAHMANE ZAKAD
Publié dans L'Expression le 04 - 12 - 2004

De toute évidence, la vie est dure et plus dure encore, l'oeuvre du temps.
Qu'un urbaniste passionné d'esthétisme nous trace des voies royales - avec ici et là des pierres précieuses - pour nous convaincre de la nécessité de penser la Cité moderne, il faut se laisser séduire.
Mais bien plus dans son roman Les Jeux de l'amour et de l'honneur (*) Abderrahmane Zakad, qui est pourtant urbaniste, dresse le plan - ou si j'ose dire - la cartographie d'une société traditionnelle d'aujourd'hui en proie à des vertiges provoqués par tout ce qui est nouveau, par tout ce qui a de l'attrait, par tout ce qui enivre, qui donne parfois du plaisir à l'âme et qui fait parfois éclater en elle des offenses que rien ne saurait apaiser...
S'inspirant d'une histoire réelle, l'auteur, qui n'est pas à sa première oeuvre littéraire, nous raconte une histoire crûment belle, y mêlant amants très unis puis très désunis, y mêlant désamour et déception, grave malentendu et scandaleuse turpitude. Dès la première ligne, nous sommes au coeur du drame ou plutôt du psychodrame (teinté d'un vieux proverbe observé, semble-t-il, chez les Chaouia: «Pour une fille, il n'y a que le mariage ou la tombe»): «La vie est dure. On le découvre quand on est enceinte et abandonnée. C'est ce à quoi pensait Sonia lorsqu'elle se réveilla.»
Le sort des personnages est «impeccablement» compliqué de nombreux face-à-face explosifs. L'amour, la haine, la colère, le remords, la vengeance,... et même la générosité, s'entremêlent à chaque page. L'écriture est sobre, nette et précise ; les dialogues sont pleins de vivacité : rien de meilleur pour dire la vérité des êtres soumis à la hargne de l'implacable vox populi.
Il y a beaucoup de vrai roman dans Les Jeux de l'amour et de l'honneur, à cause de l'amour et ... de la mort. Les antagonistes, à tour de rôle, nous font tourner les pages afin d'en savoir plus. À cause du meurtre, il y a aussi une enquête policière à la façon de l'inspecteur Rachid de la police criminelle, c'est-à-dire que tout est examiné, revu, confirmé, fiché. Avec patience et efficacité. La société des riches et des pauvres, des arrivistes et des démunis, des bons et des méchants, du public et du privé, de ceux d'hier et même de ceux d'avant-hier, est décrite sans rancune, avec un certain sens de l'humour et même de la courtoisie.
Zakad nous met sous le nez le tabou, le nauséabond tabou dont aucune société prude n'ose dire le moindre mot et que seule une authentique littérature nous jette à la face, une face que nous avons longtemps et stupidement voilée. Si nous levons le nez et que nous tenons clair le regard et sereine la raison, peut-être saurons-nous répondre à ces questions: qu'est-ce que l'amour? - L'amour est tout, - l'amour, et la vie au soleil (A. de Musset, La Coupe et les lèvres) ; qu'est-ce que l'honneur? - ... Qu'est-ce que ce mot, Honneur? De l'air! (Shakespeare, Henri IV). Déjà, au xie siècle, mais plus d'un siècle après, d'autres poètes, l'Andalou musulman Ibn Hazm, qui a été accablé de tant de vicissitudes et d'amères désillusions durant toute sa vie, n'a pas hésité à traiter librement de l'amour dans son oeuvre célèbre Tawq al-hamâma fî l-ulfa wa l-ullâf (Le Collier de la Colombe ou de l'Amour et des Amants). Il écrit : «L'amour commence par le badinage et finit par des choses sérieuses.» Et citant bon nombre d'anecdotes, il ajoute: «À l'origine des choses les plus graves sont les choses les plus insignifiantes et du petit noyau naît un grand arbre.»
Cela n'est pas une vaine digression. J'ai eu, tout au long de la lecture du roman de Zakad, cette pensée que toutes les sociétés se ressemblent, à plus forte raison lorsqu'elles prennent leur bain dans le même courant de la religion et des us et coutumes de la région.
Une autre pensée : que veut vraiment dire ce roman? Est-ce un appel?
Bien sûr que oui. Et le lecteur n'en est pas dupe.


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